En construction
Laffaire
signe lépoque. La santé de milliers de personnes
a été très gravement affectée par
des pollutions de lair, de leau, des sols
, qui
se sont perpétuées depuis des décennies jusquà
aujourdhui dans des proportions extravagantes.
A lorigine des mines, depuis longtemps abandonnées.
Depuis des années les riverains se révoltent, les
experts expertisent, les pouvoirs publics procrastinent, les medias
dénoncent le scandale...
« Lobligation
dendurer nous donne le droit de savoir.
Et le fait de savoir nous offre la possibilité du changement.
»
Rachel
Louise Carson
Mots clé
Bergbaurisiken
und Umweltverschmutzung in den Cevennen - Risks and Mining
Pollution in the Cévennes - Riscos de mineração
e poluição em Cévennes - Rischi minerarie
e l'inquinamento nelle Cévennes - Riesgos minería
y la contaminación en la región de Cevennes
- Zagro?enia górnicze i zanieczyszcze? w Cevennes -
Riscos mineria i la contaminació a la regió
de Cevennes - Plomb - Arsenic - Cadnium -antimoine - thallium
- Zinc - Plomo - Arsénico - Cadmio - Lead - bruit de
fond
Trois mines ont fonctionné à Durfort
: Valensole, la Grande Vernissière et La Coste. Certaines
datent peut être de la préhistoire pour des grattages
superficiels mais cest à lépoque romaine
et surtout à partir du XIIe siècle quelles sont
exploitées. Elles produisent dabord de « lalquifoux
» (sulfure de plomb) qui sert en poterie pour vernir, entre
autres, les vases dAnduze. Au XVIIIe siècle, les mines
dabord utilisées occasionnellement, sont prises en
concession entre 1810 et 1839. A partir de 1850, lextraction
du zinc se propage, sorte de « ruée vers le zinc ».
Plusieurs dizaines de durfortois travaillent dans les 3 mines de
Durfort et à St Félix de Pallières entre 1870
et 1910. Après la 1ère Guerre mondiale, la tendance
est à la baisse avec une légère reprise après
la Seconde Guerre mondiale et particulièrement de 1954 à
1970. Après 1971, les mines de Durfort sont fermées,
seules quelques compagnies cherchent du pétrole ou de luranium.
Pour aller plus loin :
Mineurs 1895
Trois mines sétendent sur le territoire de Durfort
et se prolongent sur les communes de Fressac, St Félix de
Pallières et St Martin de Sossenac. Ces mines exploitaient
dabord la blende (sulfate de plomb) et « lalquifoux
» (le sulfure de plomb). Ce dernier est utilisé depuis
le XIIe siècle au moins par les potiers pour vernir les vases
(en particulier dans la région pour les vases dAnduze).
Les textes citent dailleurs Durfort avec LArgentière,
Ispagnac ou Bedouès pour les minerais complexes dès
les XIIe-XIIIe siècle. Un hôtel de la monnaie existe
même à Sauve à cette époque. Cependant
la connaissance du plomb argentifère remonte à la
préhistoire (peut être 18 siècles avant Jésus-Christ)
et il semble que ces mines aient pu avoir été exploitées
depuis lépoque romaine. La peste noire et la guerre
de cent ans au XIVe siècle causent larrêt de
lactivité minière. Celle-ci ne reprend dans
la région de façon certaine que vers la fin du XVIIe.
Elles sont en tout cas attestées au XVIIIe siècle.
M. Astruc dans son Mémoire pour servir à lhistoire
nationale du Languedoc en 1737, constate quelles sont exploitées
occasionnellement par les paysans pour compléter leurs revenus.
En 1755, lintendant autorise lexploitation pour le plomb
si celui-ci est fondu. Si la Révolution française
marque une diminution de la production minière et quelques
destructions, la loi du 1er décembre 1810 établit
le régime moderne des concessions minières. Doù
les actes que nous avons trouvé de cette date. Ce nest
que vers 1850 que le zinc est réellement exploité.
Les années 1870 sont une période de « ruée
vers le zinc », chacun croit pouvoir faire fortune. A St Hippolyte
du Fort comme à Durfort, les tentatives douverture
de mine, de reprise ou de démultiplication de la production
de zinc sont fréquentes.
En 1807, certains documents parlent dune centaine de mineurs
à Durfort tandis que les archives municipales donnent 4 à
5 durfortois mineurs. En 1851, les mêmes archives indiquent
8 mineurs mais il est possible que des paysans travaillent à
la mine dans les périodes de creux. Au recensement de 1855,
on dénombre 84 mineurs, en 1906, ils sont 110. Sur ce nombre,
il y a 80 ouvriers extérieurs à Durfort. Ce qui explique
en partie le pic démographique cette année-là.
Dans le registre des livrets ouvriers, 169 mineurs sont déclarés
entre 1863 et 1906 dans différents sites dont les 2/3 de
1900 à 1906. Cest près de 20 000 personnes qui
travaillent dans les mines en Cévennes et quelques 116 exploitations
autour des années 1890-1910 pour une production de 50 000
tonnes de tout venant. La 1ère guerre mondiale met un premier
frein à la production minière. Après la guerre,
le rêve des mines cévenoles est terminé. Quelques
grandes entreprises poursuivent, avec un nouveau coup darrêt
avec la crise de 1929. La production de plomb et de zinc redémarre
après la 2ème guerre mondiale pour la reconstruction
(pour les tuyaux et cuves à eau, gouttières
).
Les gisements sépuisent et la prospection est active.
Vers 1970, les mines ferment les unes après les autres. Après
Durfort et St Félix de Pallières vers 1971, Largentière
ferme en 1982 et la mine des Malines ferme en 1992. Cest la
fin des mines en Cévennes. Voyons lhistoire des 3 mines
de Durfort.
La Grande Vernissière : Comme son nom lindique,
sa principale destination est lalquifoux qui sert à
vernir les poteries.
Congé d'un mineur employé par le marquis de Cadolle
1788 Congé dun mineur employé par le marquis
de Cadolle 1788 Au XVIIIe siècle, elle appartient au marquis
de Cadolle et de Durfort. Il y est autorisé à exploiter
le plomb et le charbon. Entre 1787 et 1811, la concession est contestée.
En 1789, elle est dévastée. Finalement la concession
est attribuée à la famille de Cadolle en 1839. Elle
produit à peu près 1 tonne dalquifoux par an.
En 1847, elle est vendue à P. Laget mais reste inexploitée
jusquen 1855. La mine est alors amodiée à la
Société des Mines et Usines de Pallières. Quelques
travaux sont effectuées de 1855 à 1859 puis en 1861,
8 tonnes de blende et 743 tonnes de calamine sont produites. En
1899, elle est amodiée à H. Havemann (possédant
les mines de la Croix de Pallières) qui en devient par la
suite propriétaire. En 1899 et 1900, 25 à 30 tonnes
de calamine (35-40 % de zinc) et 100 à 120 tonnes de calamine
pauvre (10 % de zinc) sont extraites.
La Grande Vernissière, vue nord est
En 1902, la mine est rachetée par M. Evans
de Londres. La production explose en 1903 avec 1200 tonnes. Une
laverie de minerai est construite en 1904, ainsi que des galeries
et une remontée. Ces équipements permettent de produire
18 à 20 tonnes par an. Lextraction est interrompue
de 1907 à 1909 puis abandonnée en 1912. En 1954, la
Société de la « Vieille Montagne » la
rachète pour 100 000 francs. Après quelques forages
(5 et un petit puits) de recherche, les travaux sont abandonnés
la même année.
Puits de 80 m au moment de la fermeture 1971
La Coste
Proche du mas de Cabanis dont les propriétaires
lexploitent au XVIIIe siècle, la mine de La Coste est
en fonctionnement en 1791. En 1811, elle est récupérée
par le gendre du propriétaire du mas de Cabanis, M. Pascal
de Vallongue. En lan IX, les propriétaires des terrains
au alentour lexploitent conjointement. Cest pourtant
M. Pascal de Vallongue qui en obtient la concession en 1839. La
Société des Mines de Pallières la rachète
en 1847 et développe la production industrielle. La mine
est amodiée en 1874 pour 10 ans à la Société
des Zincs Français puis à la Société
de la Vieille Montagne en 1884. Elle est sous amodiée en
1899 au Syndicat des Mines dAlloue dAmbernac. En 1901,
cest la Société Minière du Gard qui lacquiert.
La production maximale atteint 2041 tonnes en 1906. Au total, 7718
tonnes de minerai marchand sont vendues entre 1901 et 1908. La présence
de fluor dans la blende qui comprend pourtant 30 % de zinc, rend
sa purification difficile et sa commercialisation aussi. Cela explique
les changements fréquents dexploitant. En 1908, la
Société Minière du Gard est en liquidation,
la mine de La Coste reste inexploitée pendant 45 ans.
Ruines de la laverie de La Coste
La cheminée de la laverie est détruite
en 1925. Pourtant la Société de la Vieille Montagne
lachète en 1953 pour 135 000 francs. Elle est exploitée
de 1953 à 57 puis la production reprend en 1967 pour compenser
la baisse de rendement des mines de Pallières. 15 mineurs
travaillent à Durfort. De 1967 à 1971, 130 600 tonnes
de minerai sont acheminées jusquà la laverie
de St Félix de Pallières. Abandonnée en 1971,
ce sont 15 mineurs qui sont licenciés à Durfort et
170 au total. En 1994, LUnion Minière de France renonce
aux concessions, les puits et galeries sont comblés. La Baume
des Morts confondue avec une galerie est bouchée.
Valensole :
Cette mine tire son nom du mas de Valensole proche de Saint Martin
de Sossenac. Elle est découverte et exploitée par
MM. Mathieu et Rousset sur un terrain de M. Arnaud. Le commissionnaire
des mines M. Poisson Chabaussière juge lexploitation
non conforme à la loi et remet lexploitation à
M. Capon. Un arrêté du comité de Salut Public
lui accorde la concession le 1er frimaire an III. En 1811, MM.
Jean Roux et Louis Roux demandent lautorisation dexploiter
lalquifoux sur ce site. La situation est régularisée
en 1836 au profit de Jean Louis Roux. Un décret impérial
de 1858 institue la concession au profit de la Société
des Mines et Usines de Pallières. Sa superficie passe à
26,93 km2. De 1858 à 1861, 120 tonnes de calamine et quelques
tonnes dalquifoux sont extraites. Depuis cette date, il
ny eut plus de réelle exploitation, les amodiations
se succèdent : 1861 la Société des Zincs
du Midi, 1901 le Syndicat des Mines dAlloue dAmbernac
(50 tonnes de blende plombeuse dans le cadre de recherches), 1907
MM. Chauvet, 1913 la superficie est réduite à 5,83
km2. En 1923, la Société des Mines et Fonderies
de la Vieille Montagne lamodie quasiment sans faire de travaux
ou de recherches. La mutation de la concession entre la Société
des Mines de Pallières et la société des
Mines et Fonderies de Zincs de la Vieille Montagne dure de 1974
à 77.
Quelques recherches sont effectuées en 1947-48 pour trouver
du pétrole et en 1975 la Compagnie Française des
Minerais dUranium obtient un permis de 3 ans pour trouver
de luranium.
Bibliographie indicative et sources sur les mines à Durfort
St Martin de Sossenac :
-Cabanel Patrick, Histoire des Cévennes, PUF, coll. Que
sais-je ?, Paris, 1998, 128 p., ch. V : « De la soie au
charbon : une province industrieuse. »
-Fédération historique du Languedoc méditerranéen
et du Roussillon, Mines et mineurs en Languedoc-Roussillon et
régions voisines, de lAntiquité à nos
jours, actes / Congrès, Alès, 22-23 mai 1976, IMPR.
Déhan, 1977.
-Fleury Jean, Allut stéphane, Burguet Michel, Clef pour
la Cévenne : La châtellenie de Durfort, Une histoire
pour LHistoire, LHarmattan, Paris, 2002, Annexes XV
: pp. 287-291.
Rolley Jean Pierre, « La petite histoire du plomb
et du zinc en Cévennes [en ligne], URL : http://www.geolales.net/index.html.
-Teissier Gérard, Récits cévenols. Deuxième
livre, La marche du mineur,Jouve, Paris, 2009, 256 p.
Vincent Michel, Les mines des Cévennes : Histoire
des concessions et des chemins de fer miniers, Paris, Terre cévenole,
2006, 320 p.
Archives municipales sur le sujet : I 2F3 an III-1839, II 2F2
an IX-1813, III 2F1 1891-1907, III 7F1 et 2 1939-46 et 1863-1903,
III 2F4 1954-63, III 7F4 1946-71, III 2O25 1989-2002.
© Mairie de
Durfort
Association Causses-Cévennes
d'action citoyenne
Avenue du Devois, Le Devois, Saint Sauveur Camprieu, 30750, tel
0467826111.
Site internet : http://www.accac.eu
Email: adhca@live.fr
LES
EAUX GLACÉES DU CALCUL ÉGOÏSTE
VAGUES
Appel pour une signalisation publique des risques miniers
par Marc Laimé, vendredi 7 juillet 2017 @ 13:39
A linitiative dun réseau
dacteurs qui militent depuis de longues années
contre lomerta imposée sur les conséquences
dramatiques pour la santé humaine et lenvironnement
des pollutions très graves localisées autour
de milliers danciens sites miniers, la question de
la signalisation de ces risques à destination du
public est désormais posée.
Existe-t-il une réglementation à
ce sujet ? Il semble bien que non, la cause est orpheline.
Il est pourtant urgent et vital de protéger
la population de toute exposition accidentelle ou chronique
aux matières dangereuses pour la santé de
lhomme et de lanimal qui sont présentes
autour de tous les anciens sites miniers.
Inspection
générale des affaires sociales
Contamination
par les métaux lourds d'habitants proches d'anciens
sites miniers du Gard
A.Besson (IGAS) A.Delaunay et P.Tardivon (CGEDD)
Divers rapports officiels et des alertes de la société
civile ont mis en évidence des teneurs élevées
de métaux lourds dans les sols et un risque pour
la santé d'habitants proches d'anciens sites miniers
du Gard, dont l'exploitation s'est étalée
sur plus d'un siècle (du IInd Empire aux années
1970), dans les communes de Saint-Félix-de-Pallières,
Saint-Sébastien-d'Aigrefeuille, Thoiras et Tornac.
La
Ministre de l'environnement, de l'énergie et de la
mer, la Ministre des affaires sociales et de la santé
et la Ministre du logement et de l'habitat durable
ont, par lettre du 3 mai 2016, mandaté le Conseil
général de l'environnement et du développement
durable et l'Inspection générale des affaires
sociales pour une mission relative à cette contamination.
Dans ce cadre, la mission présente
:
-
des recommandations relatives à l'utilisation des
données de santé recueillies ;
-
un cadrage juridique des actions à entreprendre,
le cas échéant en matière d'expropriation
et/ou d'acquisition amiable des logements, ainsi que de
relogement des populations concernées ;
-
des recommandations relatives aux mesures conservatoires
à prendre d'urgence, dans l'attente des résultats
définitifs des expertises en cours, aux fins de protéger
les personnes dont la santé est susceptible d'être
compromise par leur exposition aux pollutions présentes
sur ces sites.
Géodéris, dans le rapport en cours, se penche
sur une étude du milieu.(sol, eau de consommation,
légumes, fruits, poussières, etc). L'Association
Causses-Cévennes d'action citoyenne, lors
de la premiere réunion du Comité de pilotage
et d'information de l'ancien site minier de la Croix de
Pallière du 7 juin 2016 et la deuxième du
10 octobre 2016, a demandé que la qualié des
eaux de baignade fasse aussi l'objet d'un contrôle
plus poussé que le contrôle effectué
à ce jour (bactériologie).
Sur l'Amous,
L'arche; sur le Gardon, Le Castel Rose, le Pont d'Anduze.
La question que
nous nous posons : est-ce que les elémens physico-chimiques
font l'objet d'un contrôle ?
Mines,
notre affaire à tous
Alors que les ravages provoqués par les anciennes mines
commencent à peine à être pris en compte,
le gouvernement et les industriels parlent d'en ouvrir de nouvelles.
Mais notre approvisionnement en matières premières
doit d'abord faire l'objet d'un débat citoyen.
Pour faire marcher vos ordinateurs, il faut 5 grammes d'or,
et s'il n'y a pas des mecs qui vont les chercher dans les entrailles
de la terre, vous aurez pas d'ordinateurs, les petits."
Ancien mineur et syndicaliste, Robert Montané (1) n'a
pas fini de voir mourir ses anciens collègues : dans
un rayon de 15 km autour de l'ex-mine de Salsigne, dans l'Aude,
le taux de cancers de l'estomac et des poumons est nettement
plus élevé que la moyenne française.
Fermée en 2004, la dernière mine d'or de France,
qui fut aussi l'une des plus importantes mines d'arsenic du
monde, devrait empoisonner l'eau, la terre et les êtres
vivants de la région pendant encore des milliers d'années.
Depuis vingt ans, le préfet avait d'ailleurs l'habitude
de publier chaque année un arrêté interdisant
aux habitants de six communes riveraines de vendre ou de donner
des carottes, des salades ou encore des poireaux (2), qui contenaient
des quantités dangereuses d'arsenic, de plomb, de mercure
et de cadmium.
Le cas de Salsigne n'est que la partie émergée
d'un énorme iceberg. Déchets radioactifs dans
le Limousin, mouvements de terrain en Lorraine et dans le Nord-Pas-de-Calais,
remontée et pollution des nappes phréatiques,
émanations de gaz, déchets riches en métaux
lourds
Régulièrement, la loi du silence
qui empêche les mineurs de " cracher dans la soupe
" est brisée, et de nouveaux scandales sanitaires
sont révélés - sans compter les territoires
socialement et économiquement dévastés.
" Sur une période de 150 ans, des centaines de sites
miniers ont ouvert en France, rappelle un ingénieur des
mines, membre de l'association Ingénieurs sans frontières
- Systèmes extractifs et environnements (ISF SystExt).
Il y a un gros passif à assumer. " Mais la plupart
du temps, ce passif est enterré. En 1990, la dernière
usine de charbon a fermé dans le Nord-Pas-de-Calais.
En 1998, c'était le tour du fer de Lorraine, et en 2001,
celui de l'uranium du Limousin. Les gisements les plus riches
en minerais avaient déjà été exploités,
et ceux qui restaient n'étaient plus assez rentables
face à la concurrence internationale. L'industrie minière
semblait appartenir au passé. Elle n'a pourtant jamais
complètement disparu. Ouverte en 1991, une petite mine
de bauxite, dans l'Hérault, fonctionne encore. En 2012,
une autre a ouvert dans le même secteur. Et en 2013, patatras
: pour la première fois depuis une trentaine d'années,
l'Etat a accordé des permis d'exploration en vue d'exploiter
des métaux. Huit permis ont été attribués
à des sociétés privées, et neuf
autres sont en attente (3). La trêve minière, en
France hexagonale, aura duré à peine une dizaine
d'années.
Une question de
rentabilité
Pourquoi ce regain d'intérêt pour
le sous-sol français ? C'est avant tout une question
de rentabilité : la hausse des prix des métaux
rend économiquement intéressants des gisements
qui ne l'étaient pas auparavant. Cette hausse des prix
s'explique, en partie, par une croissance de la demande. Les
objets fabriqués sont de plus en plus complexes, et les
pays émergents consomment davantage de matières
premières minérales qu'autrefois. (4) On parle
également de la posture d'Arnaud Montebourg, ancien ministre
du Redressement productif, qui voulait relancer l'industrie
minière, et de la volonté de l'Union européenne
de sécuriser son approvisionnement en matières
premières stratégiques.
Mais il y a des raisons plus profondes à ce renouveau
: l'industrie minière est inscrite dans les gènes
de l'économie française. " Pendant cent ans,
la France a été l'un des plus grands pays miniers
d'Europe, souligne notre militant d'ISF SystExt. Le pays s'est
forgé sur cette industrie qui a fait sa richesse, et
a développé de grands savoirs. Des batteries de
gens du BRGM (Bureau de recherches géologiques et minières,
Ndlr) partaient en expatriation pour ouvrir des mines. Ce sont
eux, par exemple, qui ont découvert le site de Yanacocha,
au Pérou, qui est aujourd'hui une gigantesque mine d'or
à ciel ouvert et qui constitue un scandale humain et
écologique. " Les écoles des Mines sont encore
un lieu de formation des élites françaises, signe
que ce corps de métier a marqué durablement le
tissu social et économique du pays. Il existe donc toujours,
en France, un vivier d'ingénieurs et d'investisseurs
convaincus de l'intérêt d'exploiter les minerais.
Ce qui a changé, c'est que les citoyens revendiquent
désormais un droit de regard et de décision sur
cette activité opaque. Un peu partout en France, des
collectifs s'opposent aux nouveaux projets et se mobilisent
pour que les dégâts provoqués par les anciennes
exploitations soient pris en compte. Extraire des métaux
: pour qui, pour quoi ? Cette question mérite des réponses
collectives, et ne peut être laissée aux seules
mains du petit monde de l'industrie minière.
Nous
allons essayer de mettre en résau et diffuser toutes
les informations qui nous sont communiquées, par les
services de l'état comme par exemple DDTM, BRGM, INERIS,
GEODERIS, et par des associations menant une ou des actions
relatives à des risques miniers et pollution minière
ou industrielle dans notre région et en France.
Commentaires de nos lecteurs
Comme on
nous dit que lutilisation de la Bauxaline pour
la dépollution des sols et des déchets
(miniers par exemple) est lune des filières
les plus prometteuses, voila donc une solution toutr
trouvée...
Pourquoi
ne faudrait-il pas rajouter un peu de arsenic,
sélénium, aluminium, fer, titane, plomb,
thorium et uranium (radioactifs), mercure, cadmium,
chrome.
Va-t-on,
ici aussi, combattre la pollution avec de la pollution
?
Philippe
D.
La bauxaline ne serait plus à l'ordre du jour
car elle contiendrait de 9 à 15 % d'oxyde de
titane, qui serait cancérigène.
http://presse.inra.fr/Communiques-de-presse/Additif-alimentaire-E171
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