La placette HET 30




L’exemple du Mont Aigoual, placette HET 30 : communiquer ou pas ?

Guy MONZO
Francis MILHAU
ONF, agence du Gard - Unité territoriale de l'Aigoual

La médiatisation, la sensibilisation aux problèmes de pollution, la demande croissante d'information ainsi que la localisation de la placette " hors couvert " (station météorologique, récolte des précipitations pour analyse, mesures des concentrations d'ozone et d'ammoniac dans l'air) nous ont amenés à communiquer à un très large public nos interventions et les résultats obtenus sur cette placette. Compte tenu des conditions locales, pérenniser cette vulgarisation est une nécessité !

Présentation du massif de l'Aigoual

La montagne de l'Aigoual est située sur la bordure sud-est du Massif Central et appartient à la chaîne des Cévennes. Les conditions climatiques extrêmes, dont les épisodes pluvieux cévenols sont bien connus (600 mm en 48 heures les 7 et 8 novembre 1982 ; 10,32 m de neige cumulée au sommet de l'Aigoual durant l'hiver 1996), ainsi que le relief et la diversité géologique (schiste, calcaire, granit…) en font un lieu très riche en flore : de la garrigue à la pelouse subalpine.

Historique scientifique de l'Aigoual

Depuis le 16 siècle le massif de l'Aigoual a fait l'objet de recherches, notamment en matière botanique, dont celles de Charles FLAHAUT (directeur de l'institut botanique de Montpellier) qui au moment du reboisement du 19 siècle a créé sous l'impulsion de Georges FABRE une vingtaine d'arboretums. Quatre sont encore suivis par la faculté des sciences de Montpellier. La placette a bien sûr attiré ces scientifiques qui n'ont pas hésité à la visiter et à utiliser les résultats dans leur enseignement.

Fréquentation du massif

À proximité de la mer Méditerranée et de grandes métropoles (Montpellier, Nîmes, etc.), la qualité des paysages offerts et ses contrastes en font un massif très fréquenté toute l'année. Un million de visiteurs viennent annuellement sur le massif, dont 80 000 à l'exposition permanente de Météo France et 300 000 au sommet de l'Aigoual. La création récente d'un écomusée forestier, à proximité immédiate de la placette, au col de la Serreyrède (col le plus fréquenté des Cévennes) en fait un point d'arrêt naturel. Le panneau d'information du réseau a incité beaucoup de personnes à prendre contact avec le responsable pour de plus amples informations.

Vulgarisation du site RENECOFOR

La placette HET 30 fait partie de la forêt domaniale de l'Aigoual (15 000 ha) en zone centrale du Parc National des Cévennes.

Deux années d'adaptations techniques aux rigueurs du climat ont été nécessaires pour rendre la placette totalement fonctionnelle ; la communication pouvait alors commencer.

En interne : nous avons présenté la placette aux forestiers locaux et aux forestiers en visite sur le massif (1996 : forestiers ONF Jura ; 1999 : ingénieurs forestiers allemands).

En externe : à travers le Festival Nature du Parc National des Cévennes, lorsque le thème annuel était " L'eau patrimoine naturel " ou l'association " Il était une fois la Forêt de l'Aigoual " 4 à 5 visites annuelles étaient organisées à l'intention du grand public (10 à 15 personnes par visite). À cette occasion était distribué le résumé synthétique de cette placette réalisé par le centre de coordination de Fontainebleau. Au cours de manifestations locales comme la fête de la transhumance, la fête de la forêt (5 000 à 10 000 personnes) figuraient dans l'exposition itinérante de l'ONF des explications sur le fonctionnement et les résultats du réseau. En 1995, lors de la fête de la forêt de l'Aigoual Erwin Ulrich est venu présenter le réseau à un public averti : scientifiques et élus régionaux.

La presse régionale a été sollicitée : pas moins de 5 articles sont parus dans le Midi Libre et la Lozère Nouvelle de 1998 à 2005. Ce laboratoire de plein air sur le fonctionnement des écosystèmes forestiers, ses installations complexes ont surpris les journalistes. Des titres évocateurs de Midi Libre en témoignent : " Deux étranges placettes dans la forêt de l'Aigoual " ; " La hêtraie de l'Aigoual, poumon vert sous surveillance".

Historique scientifique de l'Aigoual

Depuis le 16e siècle le massif de l'Aigoual a fait l'objet de recherches, notamment en matière botanique, dont celles de Charles FLAHAUT (directeur de l'institut botanique de Montpellier) qui au moment du reboisement du 19e siècle a créé sous l'impulsion de Georges FABRE une vingtaine d'arboretums. Quatre sont encore suivis par la faculté des sciences de Montpellier. La placette a bien sûr attiré ces scientifiques qui n'ont pas hésité à la visiter et à utiliser les résultats dans leur enseignement.

Vulgarisation future

Un film d'une dizaine de minutes, relatant les différentes interventions des responsables locaux, commencé en 2002 en partenariat avec l'association " Les amis de l'Aigoual " est déjà diffusé dans les offices de tourisme locaux.

Une salle d'exposition dans l'écomusée du Parc National des Cévennes peut être mise à disposition pour présenter le réseau et la placette HET 30. Le centre de coordination de Fontainebleau doit dans un futur proche contribuer à sa réalisation.

Conclusion

La gestion rigoureuse de ce réseau, ses résultats en font un référentiel de plus en plus utilisé par des scientifiques de tous les horizons, mais également au niveau interne par les aménagistes (données dendrométriques, floristiques, pluviométriques, phénologiques et de fructification).

L'intéressement réel des responsables locaux aux actions et aux résultats ne peut qu'inciter à continuer la communication, et à souhaiter que ce réseau arrive à vivre au moins jusqu'au terme initialement prévu.


La Placette d'observation RENECOFOR en forêt de l'Aigoual

Synthése

Période d'observation 1992-1998

Période d'observation 1992-2006


Station météorologique en forêt domaniale de l'Aigoual (Gard)


Quelques records sur la période 1996-2004

  • jour le plus froid : le 14 décembre 2001 avec -14,8°C
  • jour le plus chaud : le 13 août 2003 avec 33,8°C
  • jour le plus pluvieux : le 23 novembre 2003 avec 318,8 mm
  • année la moins pluvieuse : 1998 avec 1.402 mm
  • année la plus pluvieuse : 2003 avec 2.678 mm
  • pluviométrie annuelle moyenne, la plus forte du réseau avec 2.127 mm.
  • pluviométrie annuelle extrême, la plus forte du réseau avec 2.678 mm, en 2003. Le vrai record a probablement eu lieu en 1996. Cette année là, 4.602 mm de précipitation ont été mesurés en méthode manuelle et seulement 2.029 mm par la station météorologique. Cet écart s'explique par les fortes chutes de neige entre les mois de janvier et d'avril qui ont ensevelies la station météorologique et n'ont pas pu être enregistrées. Alors que manuellement on a pu mesurer les hauteurs de neige et estimer sa densité ce qui a permit de comptabiliser ces précipitations.
  • pluviométrie journalière maximum, la plus élevée du réseau avec 318,8 mm.
  • - Ecart entre les précipitations annuelles normales? et 2003, le plus négatif du réseau avec - 619 mm (pluviométrie excédentaire en 2003).
  • cumul mensuel maximum du nombre de jours de gelés, le plus élevé du réseau avec, pour Tmoy, 25 jours.
    durée journalière maximum, d'humidité relative inférieure à 40%, la plus longue du réseau avec 24 heures.




Association Causses-Cévennes d'action citoyenne

Avenue du Devois, Le Devois, Saint Sauveur Camprieu, 30750, tel 0467826111.
Site internet : http://www.adhca.com, http://www.accac.eu Email: adhca@live.fr , accac@free.fr