Les anciennes mines continuent de polluer les rivières
Compte-rendu des analyses effectuées sur les ruisseaux du Bramabiau et du Trévezel
Eau - Bryophytes - Sédiments - Poissons
Avant ces travaux, un ruisseau coulait dans une buse, sous des milliers de tonnes de tonnes de résidus de l'exploitation de la mine et des déchets de la laverie..Tout avait si bien commencé.
Ces travaux ne pouvaient pas échapper aux services du Parc National des Cévennes, ni aux services de l'Etat.L'objectif était de restituer le site dans son état naturel.
Tout semblait parfait...Ces travaux ont été financés par la société minière RECYLEX, ils ont duré plus d'un ans.
Trois épisodes cévenol plus tard, des fines de mines, des milliers de tonnes polluent le Trévézel, la Dourbie, le Tarn, l'Adour, la Garonne. Si rien n'est fait, ce n'est qu'un début. Ces résidus, accumulés pendant des décennies, recouvraient un petit ruisseau. Ils ont été tartinés sur les flancs de ce vallon sans être stabilisés, vont-ils inexorablement être victime de l'érosion ?
Les résidus de plusieurs décennies d'exploitation minière qui comblaient ce vallon, les "fines de mines" ont été généreusement tartinées sur les flans de ce site.
Les travaux durerons plus d'une année. Fin septembre après un premier épisode cévenol, automne 2018.
Le ruisseau coule aujourd'hui à l'air libre.
Tous les puits d'aérations, galeries, voies d'accés ont été sécurisées.
Cette opération a été financée par la société RECYLEX S.A. Les travaux ont été réalisés par MICA Environnement.
Trois épisodes cévenols plus tard...novembre 2018,
Les phénomènes d'érosion s'agravent.
Les fines de mines, résidus de la laverie, gorgés d'eau, n'ont aucune stabilité. Il est a craindre que ce phénomène d'érosion ne soit qu'a son début et pollue gravement le ruisseau de Villemagne, le Trévézel, la Dourbie, le Tarn et la Garonne.
Nous allons faire un prélèvement et faire analyser ces fines de mines.
Des truites des rivières des Cévennes contiennent des taux trop élevés de métaux lourds. Trouve-t-on cette pollution dans toute la région ?F.E. Fabrice Monna, de l'université de Bourgogne, et ses collègues ont identifié une pollution sévère des rivières du Parc national des Cévennes, classé au patrimoine mondial de l'Unesco. Ces cours d'eau, que l'on croyait propres parce que éloignés de sites industriels actuels, présentent des concentrations en plomb dans les sédiments près de 100 fois supérieures aux concentrations régionales, déjà naturellement supérieures à la normale. C'est en étudiant le foie de truites pêchées près de sites miniers abandonnés que Fabrice Monna a découvert que ces métaux lourds sont accumulés le long de la chaîne alimentaire, et présentent donc un risque pour l'ensemble de l'écosystème et éventuellement pour l'homme [1] . Mais toutes les Cévennes ne sont pas polluées, seulement certaines zones minières anciennes et actuelles comme les bassins du Gardon et de l'Ardèche, le sud du massif Central et le mont Lozère.
Pourquoi ce problème est-il passé inaperçu jusque-là ?
F.E. L'exploitation minière s'est installée là-bas parce que les métaux y sont naturellement présents dans le sol. Il est probable que, même en l'absence de mines, certaines rivières aient des concentrations en métaux plus élevées que la normale parce qu'elles drainent des minéralisations riches en métaux. C'est le bruit de fond géochimique régional, une pollution naturelle. Fabrice Monna a réussi à distinguer la contamination due à l'activité humaine de ce bruit de fond. Les recherches ont commencé dès les années 1960 et 1970. Et les agences de l'eau surveillent la région. Mais leurs analyses ne portent pas sur la faune. Or les niveaux de pollution peuvent être bas dans l'eau puis augmenter le long de la chaîne alimentaire.
D'autres régions en France présentent-elles les mêmes risques ?F.E. Tout cours d'eau en aval d'une mine présente un risque, qu'elle soit toujours en activité ou non. Fabrice Monna a prélevé des échantillons près d'une mine abandonnée depuis le Moyen Âge et a constaté qu'elle continuait de contaminer l'eau. C'est d'ailleurs un problème mondial. D'après des estimations, l'Angleterre compterait 600 kilomètres de rivières affectées par des décharges de mines abandonnées, les États-Unis 20 000 kilomètres. Et ce problème rend l'eau impropre à la consommation. En France la tension sur cette ressource est modérée, mais dans les régions où elle est forte, les conséquences sont graves.
Propos recueillis par Léa Ticlette
Françoise Elbaz-Poulichet est directrice de recherche CNRS au laboratoire hydrosciences de Montpellier. Elle est spécialiste des transferts de polluants métalliques dans les eaux.
novembre 2011
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Le fleuve Hérault
Etude de la qualité des cours deau 2015 Bassin versant de lHérault et plan deau du Salagou
Rapport de synthèse du suivi 2015
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