Inspire
DIRECTIVE 2007/2/CE DU PARLEMENT EUROPÉEN ET DU CONSEIL
du 14 mars 2007
établissant une infrastructure d'information géographique dans la Communauté européenne
INSPIRE
On appelle donnée géographique une donnée contenant une référence à un lieu, quil sagisse dun point précis du territoire, dune infrastructure linéaire telle quune route ou encore dun périmètre donné : aire protégée, zone demplois, ville, etc. On peut distinguer trois catégories de données géographiques : les référentiels géographiques (plans ou cartes, photographies aériennes ou satellitaires ; ils servent surtout de fond de plan pour la visualisation des autres données) ; les objets géographiques (bâtiments, routes, zones urbanisées, forêts, parcelles, limites de communes, etc.) ; les données proprement dites (par exemple la largeur ou le trafic dune route, le nombre de logements, dhabitants ou demplois dans une zone, la population dune commune ).La directive Inspire sadresse aux autorités publiques (lEtat, les collectivités territoriales et leurs groupements, les établissements publics ainsi que « toute personne physique ou morale fournissant des services publics en rapport avec lenvironnement »). Elle sapplique aux données géographiques détenues par les autorités publiques, dès lors que ces données sont sous forme électronique et quelles concernent lun des 34 thèmes (PDF - 63 Ko) figurant dans les trois annexes de la directive. Ces annexes correspondent à un ordre de priorité, lannexe I devant être traitée le plus rapidement.
La directive impose aux autorités publiques, dune part de rendre ces données accessibles au public en les publiant sur Internet, dautre part de les partager entre elles.
Mais elle ne crée pas seulement des obligations : elle facilite leur mise en uvre grâce à la publication, en cours, de textes techniques : règlements européens (fixant les règles obligatoires) et guides de bonnes pratiques (contenant des recommandations).
A cet égard, la directive Inspire vise à faciliter et accélérer la réponse des autorités publiques à la forte demande des citoyens et des entreprises de disposer sur Internet dinformations géographiques : cadastre et PLU de leur commune, informations multimodales sur les services de transport (horaires, correspondances), informations environnementales (risques naturels et technologiques, zones protégées), etc. Cette demande résulte du développement récent de lutilisation de linformation géographique par des services en ligne, commerciaux, culturels ou administratifs, permettant dobtenir des renseignements, deffectuer des achats, de réaliser une téléprocédure
Au-delà de lobjectif général dune meilleure protection de lenvironnement, la directive poursuit les buts suivants :
faciliter la prise de décision dans un cadre démocratique, avec un bon niveau dinformation des autorités publiques, de tous les acteurs et du grand public ;
permettre la mise en place de meilleurs services au citoyen ;
décloisonner les informations entre les autorités publiques ;
favoriser la croissance économique et la création demplois, à travers le développement non seulement du secteur de linformation géographique, mais aussi des nombreuses activités qui ont besoin dutiliser des données géographiques pour créer de nouveaux services.
Les exceptionsLes données géographiques relevant dune autorité publique néchappent au domaine dapplication de la directive Inspire que dans les cas suivants :
elles ne concernent aucun des 34 thèmes énumérés par les annexes ;
elles nexistent pas sous forme électronique ;
un tiers détient des droits de propriété intellectuelle sur les données et refuse son consentement (article 4-5) ;
lautorité publique est une commune et aucune disposition législative ou réglementaire nimpose la collecte ou la diffusion des données (article 4-6). Cet article limite de façon importante limpact de la directive sur les communes et leurs groupements, peu de textes leur imposant la collecte ou la diffusion de données entrant dans le champ des 34 thèmes de la directive. A ce jour, les seules données concernées sont les adresses et les documents durbanisme ;
laccès aux données nuirait à lun des aspects suivants (article 13) : les relations internationales, la sécurité publique, la défense nationale, la bonne marche de la justice, la confidentialité des informations commerciales ou industrielles, la confidentialité des données à caractère personnel, la protection de lenvironnement auquel les données ont trait (par exemple la localisation despèces rares).
Que doivent faire concrètement les autorités publiques ?Les actions que doit mener une autorité publique pour respecter les prescriptions de la directive Inspire sont les suivantes :
recenser les données quelle détient et qui entrent dans le champ de la directive, étant observé que la directive concerne les données géographiques existantes ou qui seraient collectées à lavenir, mais elle « nimpose pas la collecte de nouvelles données géographiques » (article 4-4) ;
établir les métadonnées selon les règlements et les guides techniques de la commission européenne ;
mettre les données et les métadonnées sous une forme interopérable et les publier sur Internet.
La directive nimpose pas de ne publier que des données parfaites : elle demande seulement que le niveau de qualité des données soit indiqué de façon sincère et précise dans les métadonnées.Lintérêt des dispositions de la directive européenne Inspire pour les collectivités territoriales et lEtat
La mise en uvre de la directive Inspire va apporter de nombreux avantages aux autorités publiques :
un accès plus facile aux informations géographiques des autres autorités publiques : dans le cadre des dispositions de larticle 17 de la directive, chaque collectivité territoriale peut dores et déjà accéder aux informations géographiques en rapport avec lenvironnement, détenues par lEtat, les autres collectivités territoriales et les opérateurs de services publics ;
la capacité de fournir plus facilement et plus rapidement un meilleur service aux citoyens et aux entreprises, avec moins de temps passé par les agents publics. En effet la diffusion dinformations sur Internet diminue de façon très importante le temps passé par les agents publics pour fournir des renseignements au téléphone ou pour préparer des réponses par courrier.
La mise en oeuvre des dispositions de la directive Inspire ne représente pas seulement un coût, mais surtout un investissement rapidement rentabilisé.La commission européenne a chiffré le coût des investissements nécessaires à la mise en uvre dInspire à 115 millions deuros par an (fourchette de 92 à 137 millions deuros) pendant 10 ans pour lensemble des Etats membres, dont 2 millions pour le niveau européen, 13 pour les organisations nationales et 100 pour les autorités régionales et locales (en France, les régions, les départements et les communes). Cette estimation est cohérente avec celle effectuée avec une méthode différente par le commissariat général au développement durable (mission de linformation géographique), qui a évalué le coût annuel pour la France (qui représente 13 % de la population et 16 % du PIB de lUnion européenne) à 1,6 millions deuros pour lEtat et les opérateurs nationaux de services publics et 10,8 millions pour les collectivités territoriales.
La commission a par ailleurs évalué les gains résultant de la mise en uvre dInspire, qui seraient 7 à 8 fois supérieurs aux investissements : fourchette de 770 à 1 150 millions deuros par an pour lensemble des Etats membres. Les gains les plus importants sont réalisés dans les domaines suivants : raccourcissement des délais de réalisation détudes, meilleure efficience des politiques de protection et de suivi de lenvironnement (au sens large, y compris les aspects sanitaires et la gestion des risques), réduction de la duplication des données, notamment. Ces gains résultent des facteurs suivants : recherche plus rapide des données nécessaires grâce aux catalogues de métadonnées, utilisation plus facile de ces données grâce à leur accessibilité et leur interopérabilité, limitation des restrictions imposées à lutilisation des données, réduction des barrières de coûts.
La commission européenne a fait réaliser deux études dans deux grandes régions de lUnion :
En Catalogne (7,1 millions dhabitant), linvestissement de 1,5 millions deuros réalisé en 5 ans a été rentabilisé en 6 mois (sans compter les gains dégagés pendant les années intermédiaires). Les principaux bénéfices mesurés se situent au niveau local et résultent dune meilleure efficience interne dans les administrations publiques (gain de temps pour le personnel technique lors des requêtes internes, temps gagné par le public dans lobtention de réponses à ses demandes, temps gagné dans les procédures internes et la réorganisation des processus) et par des gains defficacité (temps épargné par le public et les entreprises en relation avec ladministration publique).
La Lombardie (plus de 10 millions dhabitants) a investi 1,3 millions deuros par an durant 3 ans (2006-2008). Alors que létude des gains réalisée en Catalogne a surtout examiné les bénéfices internes, celle effectuée en Lombardie a davantage porté sur les bénéfices externes : en particulier les gains réalisées pour les seules études environnementales et études dimpact ont été estimés à 3 millions deuros par an ; en effet le coût de chaque étude a baissé de 11%, tandis que les délais de réalisation ont diminué de 17%.
En France, dans le domaine environnemental au sens large, on estime quun tiers dune mission de bureau détude est consacré à la seule recherche des informations nécessaires. Ce temps pourrait être réduit à une journée, entraînant des économies très importantes.Par ailleurs létude dimpact réalisée pour le Royaume-Uni par le DEFRA (Department for Environment, Food and Rural Affairs) évalue le coût de la mise en uvre dInspire entre 55 et 60 millions de livres en 10 ans, et les gains entre 70 et 130 millions de livres par an.
Il apparaît donc clairement que la mise en oeuvre des dispositions de la directive Inspire ne représente pas seulement un coût, mais surtout un investissement rapidement rentabilisé. La directive va permettre dapporter non seulement de nouveaux services aux habitants, mais aussi dimportants gains de productivités aux services des collectivités territoriales comme aux entreprises.
Source : Ministère de lÉcologie, du Développement durable, des Transports et du Logement
Association Causses-Cévennes d'action citoyenne
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