Mots clés
:pesticides, dioxines et BPC, herbicides,
insecticides, fongicides, produits phytosanitaires de synthèse,
perturbateurs endocriniens, abeilles, dioxines
et PCB, Abeilles, Néonicotinoïdes, Produits phytopharmaceutiques,
Biocides
Alerte
aux PFAS
:
Révélation dune pollution inquiétante
aux PFAS
près de la plateforme chimique de Salindres dans le Gard.
Générations
Futures dévoile ce jour des résultats danalyse
qui montrent une contamination importante par les PFAS dans les
eaux de surface et leau potable aux alentours de la plateforme
chimique de Salindres, dans le Gard. Face à cette menace
environnementale et possiblement sanitaire, Générations
Futures appelle à une action urgente des autorités
et va déposer un recours juridique.
Pourquoi les PFAS et pourquoi Salindres ?
Il est question dans
lactualité depuis maintenant plusieurs mois du sujet
des PFAS, aussi nommés polluants éternels.
Générations Futures sintéresse à
ces substances chimiques depuis de nombreuses années du
fait notamment de leur persistance et dangerosité et également
du fait de réglementations en cours de discussion au niveau
européen en vue de leur restriction.
La plateforme chimique
de Salindres, sur laquelle se trouve une usine du groupe Solvay,
est lune des cinq usines de production de PFAS en France.
Générations Futures a déjà mené
de premières analyses dans lOise. Elle poursuit donc
ses investigations dans une zone géographique directement
concernée par ce sujet des PFAS...(...).
«
Les concentrations de TFA que nous avons découvertes représentent
non seulement une violation flagrante du principe de précaution
mais signalent également un risque potentiel pour la santé
publique. Les effets à long terme de lexposition
aux PFAS, notamment sur le système immunitaire, la reproduction
et le développement, sont profondément préoccupants.
Il est impératif que nous agissions maintenant pour prévenir
une crise sanitaire future.« Déclare Pauline Cervan,
toxicologue chez Générations Futures
« Les résultats
de notre dernière enquête doivent inciter les pouvoirs
publics à prendre des mesures immédiates. Nous ne
pouvons plus ignorer la menace que les PFAS représentent
pour nos écosystèmes et notre santé. Générations
Futures est déterminée à lutter pour une
réduction très forte de ces polluants et pour la
mise en place dune réglementation stricte qui protège
véritablement lenvironnement et les citoyens. Nous
appelons les autorités à répondre à
nos demandes dans les plus brefs délais. » déclare
François Veillerette, porte-parole de Générations
Futures.
Téléchargez notre Rapport Salindres PFA
La suite
et la source : Générations
futures
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Le S-Métolachlore, dangereux pour les nappes phréatiques
et pour la santé
L'agence française
de sécurité sanitaire a annoncé vouloir interdire
les principaux usages du S-métolachlore.
Le produit est l'un des herbicides agricoles les plus utilisés.
Mais des dérivés chimiques ont été
détectés au-delà des limites autorisées
dans des eaux souterraines fournissant de l'eau potable.
Après les néonicotinoïdes,
clap de fin pour le S-métolachlore. L'agence française
de sécurité sanitaire (Anses) souhaite en effet
interdire les principaux usages de cet herbicide agricole parmi
les plus répandus dans l'Hexagone. La raison : certains
de ses dérivés chimiques ont été détectés
au-delà des limites autorisées dans des eaux souterraines
fournissant de l'eau potable.
"Lors des contrôles des eaux souterraines destinées
à la consommation humaine, trois métabolites du
S-métolachlore ont été fréquemment
détectés à des concentrations dépassant
les normes de qualité" fixée par la législation
européenne, a détaillé l'agence sanitaire.
Un coup dur pour les céréaliers français,
principaux utilisateurs du produit, notamment pour les cultures
de maïs, de tournesol, de betterave et de soja.
Des risques pour la santé ?
Mais face aux risques pour l'alimentation en eau potable - le
S-métolachlore ayant été classé comme
susceptible de provoquer des cancers par l'Agence européenne
des produits chimiques (ECHA) - l'Anses a annoncé qu'elle
engageait "la procédure de retrait des principaux
usages des produits phytopharmaceutiques à base de S-métolachlore",
dont un certain nombre sont commercialisés par Syngenta,
le poids lourd allemand du secteur. Mais "la décision
définitive est en cours", a précisé
une porte-parole de l'agence. L'interdiction des principaux usages
de ces désherbants ouvrirait un "délai de grâce"
permettant la vente des produits pendant encore six mois et leur
utilisation pendant 12 mois, selon l'Agence française de
sécurité alimentaire.
Avec 1946 tonnes par an, "le S-métolachlore est l'une
des substances actives herbicides les plus utilisées en
France", explique l'Anses. Il est le troisième pesticide
de synthèse le plus vendu après le glyphosate et
le prosulfocarbe. Après usage dans les champs, cette substance
se dégrade en des dérivés chimiques, des
"métabolites", qui se retrouvent dans les sols,
les eaux de surface et eaux souterraines. Sur ce dossier, l'agence
sanitaire est sous pression de l'ONG Générations
Futures et d'élus en Bretagne, qui lui avaient
reproché cet automne de revoir à la baisse le risque
sanitaire du métolachlore-ESA et du métolachlore-NOA,
deux métabolites du S-métolachlore.
https://www.tf1info.fr/environnement-ecologie/pesticide-s-metolachlore-france-nappes-phreatiques-contaminees-l-anses-veut-interdire-l-un-des-desherbants-les-plus-utilises-2248225.html
Source :
UFC Que choisur / Publié le : 24/03/2022
«
comment nous avons procédé »
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notre enquête
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Des
solutions alternatives aux néonicotinoïdes
pour lutter contre la jaunisse dans les cultures de betteraves
Dans une mise à jour de son avis de 2018 sur les alternatives
aux néonicotinoïdes, lAnses a identifié
vingt-deux solutions pour lutter contre les pucerons et la maladie
de la jaunisse dans les cultures de betteraves sucrières.
Ces moyens de lutte pourraient prendre le relais des produits à
base de néonicotinoïdes, interdits depuis 2018, mais
dont lutilisation a été réintroduite
par dérogation en 2020 pour les traitements des semences
de betteraves. Ces solutions alternatives qui présentent
des efficacités correctes mais insuffisantes en utilisation
seule, nécessiteront une approche de lutte intégrée
pour atteindre une efficacité suffisante, voire une évolution
des pratiques culturales.
En 2020, de fortes populations de pucerons vecteurs des virus de
la jaunisse ont envahi les cultures de betteraves. Cette situation
a conduit à lutilisation par dérogation de produits
à base de néonicotinoïdes
pour lenrobage des semences de betteraves, en labsence
dautres moyens de lutte suffisamment efficaces pour cette
filière. Afin déviter que les producteurs et
lindustrie sucrière ne se retrouvent de nouveau confrontés
aux conséquences de ce problème, lAnses a été
saisie par le ministère chargé de lagriculture
pour identifier des alternatives efficaces et disponibles pour réduire
les populations de pucerons infestant la betterave sucrière.
Quatre solutions à court terme ont été identifiées
: deux produits phytopharmaceutiques conventionnels à propriété
insecticide et deux pratiques à mettre en uvre dans
les parcelles cultivées afin de réduire les populations
de pucerons. Il sagit pour ces dernières du paillage
et de la fertilisation organique, afin de contrôler les apports
dazote.
En plus de ces solutions immédiatement utilisables, 18 autres
moyens de lutte devraient être disponibles dans un délai
de deux à trois ans. Certains produits phytopharmaceutiques
utilisés pour dautres cultures pourraient également
bénéficier dune extension dusage de leurs
autorisations de mise sur le marché.
La plupart des solutions alternatives considérées
substituables aux néonicotinoïdes montrent des efficacités
correctes mais insuffisantes, en utilisation seule, pour réduire
les niveaux de dégâts à un seuil économique
acceptable. LAnses recommande donc de soutenir leffort
de recherche et développement pour adapter les solutions
identifiées sur dautres cultures au cas de la betterave
sucrière et tester des combinaisons de solutions dans une
approche de lutte intégrée, ainsi quen matière
dépidémiosurveillance.
Un éventail de moyens de lutte complémentaires
Pour identifier ces moyens de lutte, le groupe dexperts a
analysé plus de 3 800 références de la littérature
scientifique, constatant que peu de ces travaux se sont intéressés
à la lutte contre les pucerons de la betterave. Les experts
ont néanmoins identifié un panel de solutions techniques
existantes ou à développer. « Les solutions
identifiées sont de nature diverse. Lutilisation de
plusieurs produits ou méthodes en association sera à
envisager pour obtenir un niveau defficacité suffisant
et éviter lapparition de résistances chez les
pucerons », précise Hervé Jactel, le président
du groupe de travail en charge de lexpertise. Parmi les solutions,
on trouve des produits phytopharmaceutiques de synthèse et
dorigine naturelle, des microorganismes, des insectes prédateurs
ou parasitoïdes des pucerons (les parasitoïdes pondent
leurs ufs à lintérieur des pucerons),
des huiles végétales ou minérales, qui assurent
une protection physique des betteraves, des méthodes de stimulation
des défenses naturelles des plantes, la sélection
de variétés de betteraves résistantes au virus
de la jaunisse et enfin des méthodes culturales combinant
la culture de la betterave avec dautres plantes, dont la fonction
est de réduire laccès des pucerons aux plants
de betterave ou de favoriser laction des arthropodes prédateurs
ou parasitoïdes des pucerons.
Des alternatives adaptées aux betteraves
Cette expertise vient compléter le rapport rendu par lAnses
en 2018 sur les alternatives aux néonicotinoïdes : «
Dans le cadre de la première expertise, nous avions une vision
densemble, avec 130 usages analysés, explique Emmanuel
Gachet, coordinateur scientifique de lexpertise et responsable
de lunité Expertise sur les risques biologiques du
laboratoire de la Santé des végétaux de lAnses.
Ici, nous nous sommes concentrés sur les deux espèces
de pucerons principalement responsables de la transmission des virus
de la jaunisse, le puceron vert du pêcher (Myzus persicae)
et le puceron noir de la fève (Aphis fabae) pour identifier
des solutions rapidement disponibles pour la betterave sucrière.
» Cette expertise sest concentrée sur lefficacité,
la durabilité et lopérationnalité des
solutions alternatives. Certaines sont encore en cours de développement
et, pour celles qui sont réglementées, nont
pas encore été approuvées au niveau européen.
LAnses rappelle que préalablement à leur utilisation,
les produits phytopharmaceutiques doivent faire lobjet dune
évaluation de leur efficacité et des risques pour
la santé de lHomme et lenvironnement, y compris
les pollinisateurs, avant léventuelle délivrance
dune autorisation de mise sur le marché pour lusage
concerné. Elle souligne également la nécessité
denvisager des combinaisons de solutions disponibles, dans
une démarche agroécologique, et notamment avec une
perspective de diversification des cultures. Source / ANSES
Rappel
des faits.
Fin juillet 2020, plusieurs représentants de la CGB (planteurs
de betteraves), soutenus par des présidents de Région,
interpellaient le ministère de l'Agriculture pour
demander le retour des néonicotinoïdes et
permettre, par dérogation, l'usage de ces insecticides en
protection de semences afin de lutter contre la jaunisse, maladie
induite par la présence de pucerons verts. Malgré
notre mobilisation et le rejet des citoyen.nes du retour de ces
insecticides " tueurs d'abeilles ", une
loi a été promulguée le 14 décembre
validant ce retour.
Certaines de nos organisations ont à nouveau fait entendre
leur voix à la fois lors de la consultation
publique portant sur l'arrêté d'application
de la loi et dans le cadre du comité
de surveillance où siège notre association.
Or, à l'heure
actuelle, ces actions n'ont pas atteint l'objectif escompté:
stopper le retour des néonicotinoïdes.
Ainsi, comme
annoncé, nous avons souhaité, dès publication
de cet arrêté d'application, engager
des recours juridiques contre ce texte. C'est ce que nous faisons
aujourd'hui, dans le cadre d'une procédure devant les tribunaux
administratifs de Toulouse et Lyon.
Les recours.
Par le biais de nos avocats, nous
déposons ce jour plusieurs recours pour demander l'annulation
de l'arrêté réautorisant les néonicotinoïdes.
Voici pourquoi (entre autres) :
- l'exposition des abeilles à ces néonicotinoïdes
sera, entre autres, générée par la flore
spontanée et sauvage présente dans et en marge de
la zone betteravière, ce qui représente un risque
impossible à maîtriser,
- l'implantation de ce type de semences engendrera une diminution
des ressources alimentaires pour les pollinisateurs,
les néonicotinoïdes sont persistants dans les sols
et rémanents dans les cultures,
- le sol est une voie d'exposition de la biodiversité,
voie d'exposition non prise en compte dans le cadre de cet arrêté,
- le texte fait l'impasse sur les effets induits par ces insecticides
sur les oiseaux et autres mammifères sauvages ainsi que
sur la pollution de l'eau et de l'environnement,
- l'arrêté ne prévoit aucun dispositif spécifique
de contrôle renforcé,
- les pucerons - visés par l'utilisation des néonicotinoïdes
- ne sont pas les seuls responsables des baisses de rendements.
Les conditions climatiques et particulièrement la sécheresse
sont également responsables de cette baisse. Or l'arrêté
fait l'impasse sur ce fait.
Conclusion
Pour toutes les raisons développées dans nos requêtes,
nos organisations
demandent l'annulation de cet arrêté qui
aurait comme conséquence d'induire des effets néfastes
pour la biodiversité en générale et pour les
pollinisateurs en particulier.
Alors que se discute
en ce moment même le futur référendum voulu
par Emmanuel Macron lui-même visant à garantir dans
la Constitution " la préservation de la biodiversité
", il parait tout à fait contradictoire de laisser revenir
sur le marché ces substances très nocives. Nos ONG
espèrent donc que la justice saura nous entendre sur ce point.
[1] https://efsa.onlinelibrary.wiley.com/doi/epdf/10.2903/j.efsa.2020.6056
[2]
https://www.unaf-apiculture.info/IMG/pdf/cp_unaf_closer_et_transform.12.12.2019.pdf
et https://www.generations-futures.fr/actualites/victoire-neonicotinoide/
[3] https://efsa.onlinelibrary.wiley.com/doi/epdf/10.2903/j.efsa.2018.5402
[4] https://efsa.onlinelibrary.wiley.com/doi/epdf/10.2903/j.efsa.2019.5842
© Générations
Futures, Justice Pesticides, Pollinis, le Syndicat National dApiculture
(SNA), Terre dAbeilles, et lUnion Nationale de lApiculture
Française (UNAF)
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Révélation
: une étude scientifique prouve la présence de produits
toxiques non déclarés sur létiquette
de 14 pesticides
Les chercheurs Gilles-Eric Séralini et Gerald
Jungers ont publié fin octobre une
nouvelle étude accablante dans la revue Food and Chemical
Toxicology. Les scientifiques ont analysé
14 formulations dherbicides sans glyphosate par spectrométrie
de masse. Les résultats de ces analyses sont effarants
car ils montrent la présence fréquente de substances
très dangereuses
qui ne sont pas indiquées
sur létiquette des produits !
Des métaux lourds et des métalloïdes comme
lArsenic, le Cuivre, le Plomb, le Nickel. Des hydrocarbures
polycycliques aromatiques ont aussi été détectés
dans 12 dentre eux ; certains sont des cancérogènes
reconnus par le CIRC (Centre International de Recherche sur le
Cancer), comme le benzo(A)pyrène.
Cliquez sur cette
image pour accéder à ce document
En plus de l'étude complète, les deux chercheurs
ont décidé de publier décembre décembre
l'ensemble des données brutes de leur étude, pour
une totale transparence. Elles sont à retrouver ici https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S2352340920314463?via%3Dihub.
Létude conclut que «la formulation complète
est employée sur le terrain, et pas seulement le principe
actif déclaré qui à ce jour est étudié
seul à des fins de toxicité à long terme. Les
travaux futurs sur la toxicité des pesticides pour les évaluations
réglementaires devraient inclure l'étude des formulations
commerciales complètes. »
Depuis 40 ans, les lanceurs dalertes et les
ONG sinquiètent de limpact des pesticides sur
notre santé et remettent en cause les systèmes dautorisation
de mise sur le marché. En octobre 2020, la dernière
étude de Gilles-Eric Séralini et Gérald Jungers,
révèle que 14
herbicides contiennent de lArsenic, des métaux lourds
et dautres substances toxiques cancérogènes
non déclarés sur les étiquettes.
Ces chercheurs dénoncent une fois de plus les méthodes
dévaluation des pesticides : seul le principe
actif déclaré donne lieu à une évaluation
sur sa toxicité à long terme. On considère
donc que les autres substances, utilisées par nos agriculteurs
et par nos voisins dans leurs jardins dans la formule complète,
sont forcément inoffensives ? Létude prouve
le contraire ! La
suite
Dans
le Gard, la délicate cohabitation avec un géant des
pesticides
Dans le Gard, la délicate
cohabitation avec un géant des pesticides
La gigantesque usine
Syngenta est la voisine encombrante des habitants dAigues-Vives,
dans le Gard. Premier employeur du secteur ainsi quépée
de Damoclès environnementale et sanitaire, le lieu qui produit
pesticides et herbicides par millions de litres reste entouré
dune aura de secret.
Aigues-Vives (Gard), reportage
À Aigues-Vives,
petite commune en plein boom du sud du Gard, on sest habitué
au silence. Les tours blanchâtres et décrépies
de lusine, le ballet des camions-citernes et les rangées
de cuves ont beau en effrayer beaucoup et cacher des secrets, personne
nen parle. La presse locale sétait bien fendue
de quelques lignes à la suite de la catastrophe de Lubrizol,
mais guère plus. « Cest un gros employeur du
coin, donc les gens nen disent pas trop de mal. Mais, forcément,
on naime pas vraiment ce quils font. Cest devenu
une sorte de tabou », résume un ancien de la commune.
Cette usine, cest
celle de Syngenta, le géant suisse de lindustrie phytosanitaire.
Vingt-cinq millions de litres dherbicides, pesticides et fongicides
en sortent chaque année. Des milliers et des milliers de
bidons blancs et verts destinés aux champs des agriculteurs
français, ukrainiens, sud-africains... « Des médicaments
pour les plantes », répètent comme un mantra
les salariés et retraités de la boîte, sans
conviction et avec un petit sourire qui en dit long. « Cest
sûr quon ne fait pas du chocolat. On utilise des produits
très dangereux, ceux avec la tête de mort. Mais on
les manipule avec des précautions et une sécurité
poussées à lextrême », insiste ce
conducteur de ligne (*), plutôt écolo, « mais
il faut bien manger ».
Lusine est passée de la pâte de fruits aux herbicides
interdits en France. la
suite ...
¨© 28 octobre 2020 / Robin Bouctot (Reporterre)
Les
cartes de France des départements les plus consommateurs de
pesticides
Le Nord, la Champagne,
le Bordelais, la région nantaise et le littoral méditerranéen
: ces régions de France semblent être les plus exposées
aux pesticides, notamment aux plus néfastes pour la santé,
selon des cartes que Générations
Futures publie ce mardi sur son site et dont Le Parisien
a eu la primeur.
L'association de défense
de l'environnement a utilisé une base de données qui
dépend du ministère de la Transition écologique,
la BNV-D (Banque nationale de ventes des distributeurs). Cette base
intègre l'ensemble des déclarations annuelles des
fournisseurs de pesticides en France. Un tableur de près
de 770 000 lignes dans sa version la plus condensée, rien
que pour 2017, qui montre où les produits sont vendus.
.
Ce sont les premiers
enseignements dune base de données constituée
par lAgence française pour la biodiversité,
à laquelle Mediapart a eu accès et dont une version
caviardée a été publiée le 1er juillet
sur le site Eaufrance, qui répertorie les achats
de pesticides selon le code postal de leurs acquéreurs. On
y trouve aussi les dénominations des vendeurs, des produits
(comme le fameux Roundup) et des substances (glyphosate, etc.),
ainsi quune classification selon leur dangerosité pour
la santé et lenvironnement.
Générations
futures a publié le 17 juin 2020 un nouveau volet de notre
série denquête EXPPERT.
Lobjet
de cette enquête est lanalyse des résultats
des contrôles sanitaires de leau du robinet réalisés
dans le cadre danalyses réglementaires par les agences
régionales de santé.
Nous
avons voulu savoir quelle était la proportion des résidus
de pesticides quantifiés lors de ces analyses deau
du robinet ayant des propriétés cancérogène,
mutagène, reprotoxique (CMR) ou perturbatrice endocrinienne
(PE).
EXPPERT
12 : : Des pesticides perturbateurs endocriniens, cancérigènes
mutagènes et reprotoxiques
dans leau du robinet en France en 2019
En
savoir plus avec MEDIAPART
Cherchez
une commune sur la carte ci-dessous pour connaître ses achats
de pesticides en 2017. Utilisez le menu « visible layers »
pour mettre en regard ces données avec la surface agricole
et les types de cultures (vignes, céréales, oléoprotéagineux).
© MEDIAPART
/ Commune par commune, la carte de France des pesticides
Lutilisation
des produits phytosanitaires varie aussi selon les types de culture.
Par exemple, en 2000, les viticulteurs consommaient à eux
seuls 20 % des pesticides en France. Pourtant, à lépoque,
selon des données du ministère de lagriculture,
les vignobles ne représentaient que 3 % de la surface agricole
utile (SAU). En comparaison, les cultures de maïs aggloméraient
10 % de la consommation de pesticides pour 7 % de la SAU nationale.
(...)
Un chef de service
du ministère de la transition écologique, qui a
souhaité rester anonyme, parle également dun
« effet de stock » concernant les pesticides : «
Des agriculteurs ont commencé à stocker du glyphosate
par précaution [en vue de sa future interdiction
ndlr]. Ils achètent beaucoup plus de produits quils
nen consomment. » Source
/ MEDIAPART
LUnion
européenne fabrique et exporte des milliers de tonnes de pesticides
interdits
sur son territoire
Alors que l'Union européenne
interdit l'utilisation de plus en plus de pesticides sur ses sols,
elle continue d'en fabriquer pour les exporter. C'est ce que révèlent
deux ONG dans une nouvelle enquête. Au total, 80 000 tonnes
de pesticides ont ainsi été livrées, à
85 %, à des pays émergents ou en développement.
La France, elle, en a exporté plus de 7 600 tonnes mais devrait
mettre fin à ce commerce en 2022.
Cest une situation peu connue du grand
public et pour le moins inquiétante. Selon une enquête
publiée ce 10 septembre par Greenpeace UK et Public Eye,
en 2018, les pays membres de lUnion européenne ont
exporté plus de 80 000 tonnes de pesticides contenant pourtant
des substances interdites dans la zone euro en raison de risques
environnementaux ou sanitaires.
Dans le Top 3 des substances les plus exportées,
on trouve par exemple le paraquat, un herbicide utilisé dans
les monocultures de maïs, de soja ou de coton et soupçonné
de lien avec la maladie de Parkinson. La justice européenne
la interdit sur son territoire en 2017. Or lUnion européenne
en a fabriqué et exporté plus de 28 000 tonnes en
2018. Ce pesticide représente à lui seul un tiers
des volumes exporté.
Sur la deuxième place du podium, avec
15 000 tonnes exportées, le dichloropropène. Classé
cancérogène probable, utilisé dans la culture
de légumes, l'Union européenne l'a interdit en 2007.
Enfin, la cyanamide, un régulateur de croissance utilisé
dans la vigne et la culture de fruits, interdit dans lUE depuis
2008, arrive en troisième position. .(...)
la suite
©
NOVETHIC / Marina Fabre, @fabre_marina
Comment
des pesticides interdits en Europe se retrouvent dans nos jus, notre
café et nos assiettes via le Brésil
Champion du monde de la consommation de pesticides,
le Brésil semble vouloir conserver son titre si peu honorifique
avec le président Bolsonaro aux commandes. Le consommateur
européen pourrait regarder cela de loin, se pensant à
labri derrière les normes sanitaires plus restrictives
de son continent. En fait, cela nous concerne aussi directement.
Car des pesticides interdits en Europe continuent dy être
fabriqués puis sont exportés vers le Brésil,
qui nous les renvoie ensuite parmi les tonnes de soja, de café,
de raisin, ou doranges vendues chaque année à
la France et au reste de lEurope. Explications.
239 pesticides supplémentaires ont
été légalisés et mis sur le marché
au Brésil depuis larrivée au pouvoir du président
dextrême-droite Jair Bolsonaro, le 1er janvier 2019.
Plus dun par jour ! Un record qui vient sajouter à
celui dêtre le premier consommateur de pesticides au
monde, avec plus de 500 000 tonnes par an. En 2017, le Brésil
représentait même 18 % du marché mondial des
pesticides. La très importante présence de groupes
agricoles industriels et de leurs lobbys jusquau sein du parlement
brésilien explique cette course folle. Mais à quel
prix ? Une personne meurt presque tous les deux jours au Brésil
intoxiquée par les pesticides [1]. Évidemment, les
travailleurs agricoles sont les plus exposés. Un drame sanitaire
que la nouvelle ministre de lAgriculture brésilienne,
Tereza Cristina da Costa, explique par le fait que, selon elle,
« les travailleurs agricoles font un mauvais usage des produits
».
Avant dentrer au gouvernement de Bolsonaro,
Tereza Cristina da Costa dirigeait lassociation des «
ruralistes » au Parlement brésilien. Ce groupe rassemble
députés et sénateurs qui portent les intérêts
de lagrobusiness. Dans la même veine, la ministre a
défini les pesticides comme « une sorte de médicament
», et ajouté que « les plantes sont malades et
nécessitent ces médicaments ». Mais doù
viennent ces soi-disant médicaments qui tuent les travailleurs
agricoles et que le Brésil asperge sur ses terres par centaines
de milliers de tonnes ? Une partie de ces pesticides est produite
sur le continent européen, par des entreprises européennes,
puis exportée au Brésil. Certains de ces produits
ne sont destinés quà lexportation. Cela
pour une raison simple : ils sont tellement toxiques que leur utilisation
est interdite en Europe. (...)
la
suite
© BASTA
! / par Guy Pichard 2 juillet 2019
Des
contrôles réalisés dans le cadre du Forum
d'application de l'Agence européenne des produits chimiques
(Echa) ont révélé que 23 % des produits importés
inspectés n'étaient pas conformes aux règlements
européens
Conformément à larticle
41 de REACH, lECHA peut examiner à tout
moment tout dossier denregistrement afin de vérifier
que les informations soumises par les déclarants sont conformes
aux obligations légales. Les exigences légales (exigences
en matière dinformations standard) sont cumulatives
et dépendent de la fourchette de quantité. Lire
la suite ...
La
betterave, cheval de Troie des néonicotinoïdes
Le gouvernement veut
réautoriser lutilisation des insecticides néonicotinoïdes
dans les champs de betteraves, décimés par le virus
de la jaunisse. Seule solution, selon les producteurs, pour sauver
leurs récoltes. Face à lenjeu économique,
les défenseurs des abeilles et ceux qui veulent repenser
la filière betteravière ont du mal à se faire
entendre.
À gauche, une betterave sucrière
faiblement touchée par le virus de la jaunisse. Elle garde
encore de longues feuilles vertes. À droite, la betterave
fortement touchée par le virus est plus petite, a perdu
la moitié de ses feuilles et a pris une teinte jaune.
Cette année,
à cause dun hiver doux et dune saison printanière
chaude, ce puceron a proliféré et transmis le virus
à bon nombre de betteraves.
Deux visions
sopposent dans cette polémique. Celles de producteurs
de betteraves qui, en toute logique, veulent seulement continuer
à gagner leur vie et voient dans les néonicotinoïdes
une réponse à leurs problèmes ; et ceux qui
plaident pour une réduction de la production et une réorganisation
entière de la filière. En effet, si les rendements
de betteraves venaient à baisser, les sucreries devraient
donc aller chercher plus loin les productions, et par conséquent
payer plus cher.
© ::https://reporterre.net/La-betterave-cheval-de-Troie-des-neonicotinoides
Une
course à la rentabilité
"La culture de la betterave n'est pas alliée
avec les néonicotinoïdes", explique
le chercheur. "C'est une culture ancienne et
traditionnelle". Face au retour possible des
néonicotinoïdes, Jean-Marc Bonmatin accuse
surtout la course à la rentabilité.
"Le problème, c'est que les betteraviers
font aujourd'hui face à une concurrence effrénée
des pays de l'Est et de l'Amérique latine.
Ils sont amenés à essayer de produire
le moins cher possible et les néonicotinoïdes
permettent ce type de productions intensives".
"Je comprends le souci des betteraviers"
affirme Jean-Marc Bonmatin mais ajoute que ce n'est
selon lui "pas la mort de la filière",
dont la production est menacée à hauteur
de "10 ou 15%", alors qu'elle a été
"multipliée par deux ou par trois sur
les 30 dernières années". "Je
pense qu'il vaudrait mieux aider les betteraviers
à passer ce mauvais cap plutôt que de
réintroduire des néonicotinoïdes,
qui ont été interdits au bout de 20
ans de recherches et sur décision des parlementaires
en 2016".
Des pesticides
dangereux pour l'environnement et la santé
humaine
Jean-Marc Bonmatin rappelle les effets néfastes
du produit sur l'environnement. "Ils se débarrassent
de tous les ravageurs bien sûr. Mais ce faisant,
ils contaminent l'environnement gravement et la biodiversité
en souffre également". Les néonicotinoïdes
sont d'ailleurs connus pour être particulièrement
néfaste aux abeilles. "Et il y a aussi
des impacts sur la santé humaine !", explique
le chercheur.
On
lance l'alerte en disant attention avant de réautoriser
les néonicotinoïdes. Il faut peser le
pour et le contre et le contre nous semble l'emporter.
Ces pesticides peuvent être retrouvés
pour les plus résistants 30 ans après
leur dernière utilisation, et se retrouve dans
toute l'alimentation. "Les néonicotinoïdes
ont eu un tel succès commercial que 100% quasiment
de la nourriture qui est produite dans le monde en
contient", alerte-t-il. "Nous avons publié
récemment une étude qui montre que 50%
de la nourriture dans le monde qui en comporte est
au-dessus du seuil de danger pour le public. Donc,
je vous mets au défi de faire un seul repas
dans l'année sans en consommer, que ce soit
dans les fruits, dans les légumes, dans les
boissons, le vin et même l'eau", détaille
Jean-Marc
Bonmatin à franceinfo.
|
10
raisons pour ne pas voter la dérogation à linterdiction
des néonicotinoïdes
31 organisations demandent aux parlementaires davoir le
courage politique de sopposer à un projet de loi dangereux
pour la biodiversité et pour lavenir de notre agriculture
En contradiction totale avec des centaines détudes
scientifiques accablantes depuis les années 1990 sur limpact
des néonicotinoïdes sur la biodiversité, une
telle mesure constituerait un nouveau recul en matière
de transition écologique et sociale. Dans un courrier adressé
aux parlementaires, nous listons 10 bonnes raisons de ne pas ouvrir
cette boîte de Pandore, qui conduirait tant les agriculteurs
que la biodiversité dans une impasse :
Même si la betterave est récoltée avant
floraison, lusage des néonicotinoïdes aura un
effet sur les pollinisateurs qui butineront les fleurs alentour,
et plus largement sur lensemble de lécosystème
(oiseaux, insectes, espèces aquatiques
).
En pratique, il est impossible de conditionner la dérogation
aux conditions météorologiques comme le prétend
le Gouvernement : comment savoir en avance si lhiver sera
doux ou non ?
Une résistance des prédateurs des cultures et des
pucerons aux molécules néonicotinoïdes commence
dores et déjà à se développer,
la chimie nest donc pas une solution viable à long
terme.
La survie de la filière betterave ne dépend pas
des néonicotinoïdes.
Notre souveraineté alimentaire en termes de sucre nest
pas menacée.
Protéger la biodiversité est essentiel pour notre
production agricole et apicole, et au-delà pour la survie
humaine.
Des alternatives non chimiques aux néonicotinoïdes
existent et doivent être soutenues.
Accorder une telle dérogation ouvrirait la porte à
des demandes émanant dautres filières.
Le principe de non-régression du droit de lenvironnement
est inscrit dans la loi.
Il est temps de cesser de recourir à des palliatifs et
de repenser en profondeur notre modèle agricole pour le
rendre plus résilient et durable.
Le retour des néonicotinoïdes est donc une proposition
incompréhensible, qui interroge fortement sur les réelles
priorités du gouvernement au moment même où
un renforcement des politiques publiques environnementales est
annoncé au plus haut niveau de lÉtat.
Cliquez
sur cette image pour accéder à ce document
Voila
un exemple de rapport fait par la très haute instance ANSES
qui évidement semble remarquablement incompréhensible
pour le citoyen lambda.
Ne
serait-il pas possible de faire une tentative tentative d'effort
pour vulgariser ce sujet ?
Il
est peu probable que ce document mette un terme à défiance
grandissante de la population aux épandages de produits phytosanitaires
en proximité des habitations et des écoles
La
protection des riverains lors de lutilisation des produits phytosanitaires
:
les travaux de lAnses
LAnses, lIneris dans le cadre du Laboratoire central
de surveillance de la qualité de lair (LCSQA) et le
réseau des Associations agréées de surveillance
de la qualité de l'air (AASQA), fédéré
par Atmo France, publient ce jour les résultats de la campagne
de mesure des résidus de pesticides dans lair, menée
de juin 2018 à juin 2019.
Les résultats de la campagne de mesure
Cliquez sur cette image pour accéder à ce rapport
Nous
voulons des coquelicots
Pétition
Les pesticides sont des poisons qui détruisent tout ce qui
est vivant. Ils sont dans leau de pluie, dans la rosée
du matin, dans le nectar des fleurs et lestomac des abeilles,
dans le cordon ombilical des nouveau-nés, dans le nid des
oiseaux, dans le lait des mères, dans les pommes et les cerises.
Les pesticides sont une tragédie pour la santé. Ils
provoquent des cancers, des maladies de Parkinson, des troubles
psychomoteurs chez les enfants, des infertilités, des malformations
à la naissance. Lexposition aux pesticides est sous-estimée
par un système devenu fou, qui a choisi la fuite en avant.
Quand un pesticide est interdit, dix autres prennent sa place. Il
y en a des milliers.
Nous ne reconnaissons plus notre pays. La nature y est défigurée.
Le tiers des oiseaux ont disparu en quinze ans; la moitié
des papillons en vingt ans; les abeilles et les pollinisateurs meurent
par milliards; les grenouilles et les sauterelles semblent comme
évanouies ; les fleurs sauvages deviennent rares. Ce monde
qui sefface est le nôtre et chaque couleur qui succombe,
chaque lumière qui séteint est une douleur définitive.
Rendez-nous nos coquelicots ! Rendez-nous la beauté du monde
!
Non, nous ne voulons plus. À aucun prix. Nous exigeons protection.
Nous exigeons de nos gouvernants linterdiction de tous les
pesticides de synthèse en France. Assez de discours, des
actes.
Appel pour linterdiction
de tous les pesticides de synthèse
Les
ventes de pesticides et de glyphosate ont explosés en France
Lépandage
des pesticides à nouveau autorisé au plus près
des habitations
Les agriculteurs qui pulvérisent des
pesticides ne sont pas confinés. Au contraire. Ils viennent
dobtenir de nouvelles facilités pour sapprocher
des habitations. Jusquau 30 juin 2020, il sera possible dépandre
des pesticides jusquà trois mètres des habitations
pour les cultures basses comme les céréales et les
légumes, et cinq mètres pour les cultures hautes comme
la vigne ou les arbres fruitiers. Et cela sans quaucune charte
dengagements censée garantir une bonne conduite
de la part de lépandeur ne soit approuvée
par le préfet, ni soumise à la concertation publique
comme le prévoit pourtant la loi. Pour le moment, 25 départements
sont concernés, dont la totalité du grand Ouest, ainsi
que lHérault, la Drôme, les Landes, le Nord et
le Pas-de-Calais [1].
Exit les formalités
démocratiques
Normalement, les zones de non traitement (ZNT)
qui longent les champs arrosés de pesticides sétendent
sur cinq mètres pour les cultures basses comme les céréales
et les légumes, 10 mètres pour les cultures hautes
comme la vigne ou les arbres fruitiers, et 20 mètres pour
les produits les plus dangereux. La signature dune «
charte dengagements des utilisateurs », approuvée
par le préfet après consultation du public permet
de diviser ces distances par deux [2].
La crise sanitaire en cours, qui rend la concertation
publique « difficile » selon le gouvernement va permettre
aux agriculteurs utilisant des pesticides de se passer de cette
formalité démocratique. Ils peuvent, jusquau
30 juin prochain, se contenter davoir déposé
un projet de charte en préfecture pour avoir le droit de
répandre leurs produits toxiques au-delà des zones
de non traitement minimales prévues par la loi. Inutile dattendre
une quelconque autorisation : le préfet se contente daccuser
réception du projet de charte. « Les utilisateurs engagés
dans un projet de charte sengagent à mener la concertation
dès que le contexte Covid19 le permettra », précise
le gouvernement. Ce qui est suffisamment vague pour laisser les
agriculteurs faire ce quils veulent pendant pas mal de temps.
Face à ce quils définissent
comme « un nouveau tour de force de lagro-industrie
», les membres du collectif des victimes de pesticides de
louest ne décolèrent pas. « La seule condition
imposée pour déroger à la loi, cest davoir
inscrit lutilisation de systèmes anti-dérive
(cest à dire permettant davantage de précisions
dans les traitements, ndlr), sinsurge Michel Besnard, membre
du collectif. Déjà, ces soi-disant « chartes
de bon voisinage » étaient une mascarade puisquelles
ne réunissent que les acteurs de lagro-industrie, aucune
association ne représentant les riverains. Au moins, elles
obligeaient à respecter une pseudo-concertation. »
Dénonçant le « cynisme » du gouvernement
et des dirigeants agricoles, le collectif demande lannulation
immédiate de ce passe-droit..
(...)
Deux collectifs du sud ouest (collectif info Médoc
pesticides et Alerte aux toxiques) ont également
à leur préfecture de suspendre les pulvérisations
de pesticides de synthèse. Le refus de la préfecture
leur a inspiré cette réponse :
«
La population girondine devra jongler entre les passages
des pulvérisateurs pour saventurer les 60 minutes
autorisées hors de son domicile, renoncer à
ouvrir ses fenêtres, sarmer de patience, saccoutumer
à langoisse et sen remettre à
sa bonne étoile pour que son organisme ne soit pas
rendu trop vulnérable au virus ou à ses complications
».
collectif
info Médoc pesticides et Alerte aux toxiques
|
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image pour accéder au document
Communiqué
de presse
Perpignan, le 15 mai 2020
UN DISPOSITIF COMPLET POUR NE RIEN CHANGER
La Confédération paysanne des P.O., consultée
par la chambre d'agriculture, vient d'annoncer qu'elle refuse de
signer le projet de charte riverain.
Cette charte découle d'un décret d'application du
27 décembre 2019 de la loi Egalim relatif aux mesures de
protection des personnes lors de l'utilisation de produits phytopharmaceutiques
à proximité des zones dhabitation. Elle doit
intégrer les modalités dinformation, de dialogue
et de conciliation, les distances de sécurité par
rapport aux zones dhabitation.
Pour la Confédération paysanne la mise en place de
Zones de Non Traitement (ZNT) n'a pas d'autres vocation que d'acheter
la paix sociale dans les campagnes, avec l'accord du lobby des pesticides.
Le Ministère de l'agriculture vient d'ailleurs d'annoncer
par un communiqué le 9 mai une aide à l'investissement
de 30 millions d'euros pour du matériel performant permettant
de limiter les distances de traitement. Alors que ces investissements
subventionnés vont permettre le traitement au plus près
des habitations, le Ministère ose s'exprimer ainsi : «Lidée,
cest daccompagner tout le monde dans la transition vers
lagroécologie»
La meilleure manière de protéger la santé des
paysans.nes et de la population en général est de
permettre au monde agricole de s'affranchir des pesticides. Pour
la onfédération paysanne, on ne protégera les
riverains quen protégeant aussi les paysans. Ça
se fera par l'interdiction immédiate des molécules
les plus dangereuses. En
parallèle, il faut généraliser les alternatives
aux pesticides sur tout le territoire par des soutiens massifs aux
paysans et des mesures vis-à-vis des importations de produits
agricoles dont les normes seront inférieures aux nôtres.
Rappelons que lévolution de la consommation des pesticides
de lagriculture française a augmenté de 20%
de 2009 à 2018, à l'inverse des objectifs du plan
Ecophyto qui prévoyait une réduction de 50% pour 2018.
Cette charte doit encore faire l'objet d'une consultation publique
dans les semaines à venir. Nous encouragerons alors à
y participer massivement pour que chacun demande au Préfet
de ne pas valider une charte dont le seul but est d'appliquer le
minimum réglementaire (très insuffisant) sous couvert
de dialogue.
La Confédération paysanne, tout en refusant le principe
même de cette charte riverain, a proposé à la
présidente de la chambre d'agriculture de travailler avec
elle, sur le développement de projets encourageant des alternatives
aux pesticides.
Nous dénonçons la politique de ce gouvernement qui
une fois de plus parle d'agroécologie tout en favorisant
l'écocide et restons force de proposition pour un projet*
ambitieux et réaliste pour une sortie de l'utilisation pesticides.
http://www.confederationpaysanne.fr/sites/1/mots_cles/documents/Livret_CONF_pesticide_web.pdf
Elodie François,
co porte parole : 06 87 73 71 57
Victor Tublet, co porte
parole : 06 19 73 53 31
Lozat Olivier, animation,
communication : 06 31 34 84 59
Ordonnance du 20 avril
Restriction des épandages agricoles
Le
juge des référés a rejeté la demande de
lassociation
Le recours : Lassociation Respire a demandé au Conseil
dÉtat denjoindre au Gouvernement dappliquer
immédiatement et jusquà la fin de létat
durgence sanitaire, les mesures de restriction des épandages
agricoles prévues en cas de pics de pollution, par larrêté
du 7 avril 2016.
La décision du Conseil dÉtat :
Lassociation requérante soutenait que la pollution
de l'air par les particules PM10 et PM2,5 constitue un facteur aggravant
de la propagation du covid-19 ou, tout au moins, de ses conséquences
notamment sur les personnes souffrant par ailleurs de certaines
affections respiratoires. Elle réclamait en conséquence
que le juge des référés enjoigne au Gouvernement
de prendre en urgence des mesures limitant les épandages
agricoles pour réduire les émissions de ces particules.
Le juge des référés a tout dabord relevé,
se fondant sur les éléments qui lui ont été
remis et les précisions réclamées à
ladministration lors de laudience, que, contrairement
à 2019, aucun dépassement du seuil dalerte de
pollution na été observé entre le 15
mars et le 14 avril 2020, période marquée par une
forte réduction des pollutions issue de lactivité
industrielle et des transports en raison des mesures de confinement,
et que les dépassements du seuil dinformation-recommandation
avaient été moins importants quen 2019.
Le juge des référés a estimé que les
trois principales études sur lesquelles l'association requérante
fondait sa requête et les éléments apportés
lors de laudience ne permettaient pas de conclure à
la nécessité de prendre des mesures complémentaires.
Létude chinoise, publiée en 2003 et portant
sur le SRAS, portait sur la pollution de lair en général,
notamment au dioxyde de carbone, qui est actuellement fortement
réduite en raison de la diminution des transports, et pas
seulement sur la pollution aux particules PM10 et PM2,5. Létude
américaine, datant davril 2020, porte bien sur lexposition
aux particules PM2,5, mais se fonde sur une exposition de long terme
(plusieurs années minimum), ce qui ne permet pas dapprécier
les conséquences dune exposition limitée à
quelques semaines, délais correspondant aux mesures urgentes
et provisoires que le juge des référés a le
seul pouvoir dordonner. Enfin, létude italienne
datant également davril 2020, qui sintéresse
à lexposition aux particules PM10, porte sur des dépassements
des seuils de pollution qui, lorsquils surviennent en France,
donnent lieu à des mesures de restriction des activités
polluantes conformément à ce que prévoit larrêté
du 7 avril 2016.
Le juge des référés a toutefois rappelé
quil incombe à ladministration de faire preuve
dune vigilance particulière dans le contexte actuel
détat durgence sanitaire, en veillant à
prendre, au besoin de façon préventive, des mesures
pour éviter la survenance de pic de pollution ou au minimum
den limiter la durée. Cest sous la réserve
que lÉtat assure strictement ses obligations, au besoin
de manière préventive, que le juge des référés
a rejeté la demande de lassociation.
Lire
l'ordonnance de jugement
À
partir du 1er janvier 2019, seuls les produits phytopharmaceutiques
d'origine naturelle seront disponibles pour les jardiniers amateurs
Une première
depuis 70 ans et un premier pas vers un jardinage plus écologique
forcé. Et si le désherbage naturel était loccasion
de repenser totalement sa façon de jardiner ?
Voici
quelques trucs et astuces pour un potager 100 % intelligent.
Afin
de réduire les risques liés à l'utilisation
des pesticides pour le grand public, la loi du 6 février
2014 visant à mieux encadrer l'utilisation des produits
phytosanitaires sur le territoire national a interdit, à
partir du 1er janvier 2022, la vente aux particuliers ainsi
que la détention et l'utilisation par ces derniers,
de tous les produits phytopharmaceutiques, à l'exception
des produits de biocontrôle, des produits à
faible risque et des produits dont lusage est autorisé
dans le cadre de lagriculture biologique. Cependant,
la loi du 17 août 2015 relative à la transition
énergétique pour la croissance verte a avancé
de 3 ans l'échéance du 1er janvier 2022. C'est
ainsi, qu'à partir du 1er janvier 2019, les produits
phytopharmaceutiques « de synthèse chimique
» seront interdits pour les utilisateurs non professionnels.
Afin d'assurer leur élimination dans des conditions
sécurisées, les produits non utilisés
et leurs emballages détenus par les utilisateurs
non professionnels doivent être apportés dans
une déchetterie ou un point de collecte temporaire
assurant la collecte des déchets diffus spécifiques
(déchets chimiques ménagers).
Des points de collecte temporaires pourront également
être mis en place dans le cadre de l'entrée
en application de l'interdiction du 1er janvier 2019. Les
coordonnées seront précisées sur le
site internet de léco-organisme Éco-DDS.
Liste
des produits autorisés amateurs actualisée
le 27 avril 2020
|
Pesticides dans les aliments
:
Efsa
publie son rapport annuel
2018, (en anglais)
Faut-il
renforcer la réglementation sur les pesticides dans l'alimentation
si l'on prend en compte l'effet cocktail ? C'est-à-dire
si on inclut les effets cumulés des différentes
molécules retrouvées sur les aliments ?
En
nombre, gran nombre d'associations contestent ce rapports
Une
étude suggère une relation entre pesticides et qualité
du sperme
L'avenir - Les niveaux de résidus de pesticides les plus
élevés dans les fruits et légumes consommés
sont...
Lalimentation
bio réduit significativement les risques de cancer
Les plus gros consommateurs daliments bio ont 25% de chances
en moins de développer un cancer, souligne une étude
menée sur 70 000 personnes. La présence de résidus
de pesticides dans lalimentation conventionnelle est la cause
la plus probable.
LEurope
doit arrêter de jouer avec notre alimentation
Les fruits et légumes les plus traités en 2014 /
Bio à la Une - Les fruits et légumes les plus traités
en 2014 Le groupe de recherche américain...
Plus
de 80 pesticides différents dans les fraises et les tomates
Certains fruits et légumes produits sur le sol européen
contiendraient jusqu'à 84 sortes de pesticides différents.
C'est ce que révèle le rapport annuel de l'Autorité
européenne de sécurité des aliments (EFSA).
LEurope
doit arrêter de jouer avec notre alimentation
nviron 75% de notre alimentation dépend directement ou indirectement
des pollinisateurs. Aujourdhui, lUnion européenne
et les représentants des Etats membres ont le pouvoir de
faire interdire les néonicotinoïdes, ces pesticides
qui menacent les pollinisateurs et notre sécurité
alimentaire. Il est temps que les responsables politiques arrêtent
de jouer avec notre alimentation ! Cela fait maintenant [
]
Cet article LEurope doit arrêter de jouer avec notre
alimentation est apparu en premier sur Greenpeace France.
Des
traces de métaux retrouvées chez toutes les femmes
enceintes
Mercure, arsenic, plomb
Ces métaux, soupçonnés
davoir des répercussions sur le ftus et le développement
futur de lenfant, sont omniprésents dans notre environnement.
Une étude de Santé Publique France publiée
ce mardi révèle quà lexception
de luranium, les 12 substances étudiées (antimoine,
arsenic, cadmium, césium, chrome, cobalt, étain, mercure,
nickel, plomb, uranium et vanadium) sont retrouvées chez
près de la totalité des femmes enceintes.
Des
perturbateurs endocriniens et des pesticides dans nos rivières
L'ONG Générations futures a analysé les données
publiques sur la pollution des eaux en France. Elle présente
sur son site Internet une série de cartes qui résument
les résultats des prélèvements réalisés
dans les départements français. Des traces de nombreux
pesticides suspectés d'être des perturbateurs endocriniens
ont été identifiées.
Résorcinol
est un perturbateur endocrinien avéré
Le résorcinol est utilisé pour la fabrication de
pneus, de produits dérivés du caoutchouc, de colles
et de résines industrielles. Il est aussi employé
dans certains cosmétiques et soins dhygiène
(colorations pour cheveux, mascara à usage professionnel),
comme antioxydant pour des produits alimentaires comme les crevettes
et comme antiseptique dans la composition de certains médicaments.
Dans le cadre de la Stratégie nationale sur les perturbateurs
endocriniens, lAnses a évalué le potentiel de
perturbation endocrinienne du résorcinol pour la santé
humaine. Suite à ce travail, lexpertise de lAnses
a démontré que le résorcinol impacte la fonction
thyroïdienne, conduisant à des effets délétères,
notamment chez la femme enceinte, ce qui réunit les conditions
pour le proposer comme perturbateur endocrinien avéré.
Ainsi, lAnses propose son identification comme Substance extrêmement
préoccupante (SVHC) selon le Règlement REACH ce qui
pourrait, à terme, entrainer un contrôle plus strict
de son utilisation en Europe.
LAnses réalise des expertises sur la dangerosité
et les risques des substances chimiques au titre du règlement
REACH et propose, dans ce cadre, des mesures de gestions appropriées.
Ce règlement prévoit que les substances ayant des
propriétés de perturbation endocrinienne manifestes
puissent être identifiées comme extrêmement préoccupantes
(Substance of Very High Concern - SVHC). Dans le cadre de la Stratégie
nationale sur les perturbateurs endocriniens (SNPE) déployée
par la France, lAgence expertise les substances ayant potentiellement
des effets néfastes sur les systèmes endocriniens.
Leffet du résorcinol sur la synthèse des hormones
thyroïdiennes a été examiné dans ce cadre.
Les
Perturbateur endocrinien
Des
effets graves et préoccupants pour la santé humaine
Les
recommandations de 2013 de la Commission européenne
Protection
des riverains aux pesticides : Pour le Conseil dEtat
il
est urgent dattendre !
Source : Agir
pour lEnvironnement
26 juin 2019
Réglementation des pesticides
Le
Conseil dÉtat annule en partie larrêté
réglementant lutilisation des pesticides car il ne protège
pas suffisamment la santé publique et lenvironnement
Lire
le communiqué
Cliquez
sur cette image pour accéder à ce document
Sauvons
nos abeilles et les agriculteurs !
Vers
une agricultures sans pesticides de synthèse , favorable
aux abeilles, pour un environnement sain.
LInitiative Citoyenne Européenne (ICE)
est un outil de démocratie participative qui permet aux citoyens
de lUnion Européenne (UE) de proposer ensemble des
changements juridiques concrets à la Commission européenne
du moment que celle-ci est habilitée à le faire. Linitiative
« Sauvons les abeilles et les agriculteurs ! Vers une agriculture
sans pesticide de synthèse, favorable aux abeilles, pour
un environnement sain » est issue dune alliance dorganisations
citoyennes et environnementales, dassociations dapiculteurs
et de simples citoyens. Ses objectifs sont clairs : amener la Commission
européenne à proposer des actes juridiques pour éliminer
progressivement les pesticides de synthèse dici 2035,
pour restaurer la biodiversité et pour soutenir les agriculteurs
en transition.
LEurope est actuellement en pleine renégociation du
contenu de la prochaine Politique agricole commune PAC. Le
moment est donc capital et cette ICE peut faire la différence.
Nous disposons dun an pour recueillir 1 million
de signatures en Europe et dont au moins 55 500 pour la France.
Lorsque cet objectif sera atteint, la Commission sera alors dans
lobligation dexaminer attentivement et de répondre
de façon argumentée la demande.
En pratique, pour soutenir cette initiative, il vous
suffit dêtre un citoyen de lUE de plus 18 ans.
Un certain nombre dinformations est demandé, notamment
votre numéro de carte nationale didentité ou
de passeport. Ces données sont importantes et permettent
de certifier de la validité des signatures rassemblées.
Elles témoignent donc du bien-fondé de linitiative.
Par ailleurs, les données à caractère personnelle
renseignées dans le formulaire sont confidentielles et ne
seront utilisées quaux fins de soutien de lICE.
Signez lInitiative Citoyenne Européenne
(ICE) :
pour la fin des pesticides de synthèse dans lUE
120 organisations européennes lancent conjointement une
initiative citoyenne européenne (ICE) , pour demander une
élimination progressive des pesticides de synthèse
dici 2035 en Europe, une aide aux agriculteurs pour quils
changent vraiment leurs pratiques et la préservation des
abeilles et de la nature.
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Victimes
des pesticides
Lire
cet avis de l'ANSES...
Pesticides
: le gouvernement propose une distance minimale de 5 à 10
mètres entre les champs traités et les habitations
Une consultation sera lancée lundi. L'objectif du gouvernement
est de fixer une distance réglementaire, pour éviter
la multiplication des arrêtés municipaux.
Environ 70 personnes se sont rassemblées le 27 août
devant la préfecture de région, à Rennes, en
soutien au maire de Langouët. Quelques heures avant, l\'arrêté
anti-pesticides de Daniel Cueff a été suspendu par
le tribunal administratif.
Le
gouvernement a annoncé un décret imposant une distance
de 5 à 10 mètres entre riverains et terres agricoles
traitées par des produits phytosanitaires. Une décision
appuyée sur un rapport de l'Anses, qui a ulcéré
les groupes écologistes.
Le gouvernement a décidé de prendre
un arrêté, mis en consultation à partir de ce
lundi, pour instaurer une distance minimale nationale entre
les terres agricoles sous pesticides et les riverains.
Les distances imposées seront de 5 à 10 mètres,
selon les cultures, des chiffres bien loin des 150 mètres
réclamés par certains maires.
Ces mesures visent notamment à renforcer la
protection de la santé des populations riveraines à
proximité de zones agricoles traitées. D'après
Santé Publique France, on ne connait pas exactement
les conséquences de l'exposition réelle aux pesticides
sur la santé de ces populations. Toutefois, "chez les
femmes enceintes, les nouveau-nés et les jeunes enfants,
les expositions aux pesticides semblent être particulièrement
à risque pour le développement et la santé
de l'enfant", précise l'organisme.
Que prévoit
le gouvernement ?
Le décret du gouvernement doit entrer en application
le 1er janvier 2020, dans les zones où aucune charte départementale
n'aura été signée. Pour l'instant,
le ministère de l'Agriculture prévoit d'instaurer
une distance de "10 m minimum pour l'épandage
des substances les plus dangereuses". Pour les autres produits
phytosanitaires les distances sont de "10m minimum pour les
cultures hautes (viticulture, arboriculture notamment) et 5m minimum
pour les cultures basses (céréales par exemple)".
Dans le détail, le
ministère de l'Agriculture explique que la distance
sera de "10m minimum pour l'épandage des substances
les plus dangereuses". Pour les autres produits phytosanitaires
les distances sont de "10m minimum pour les cultures hautes
(viticulture, arboriculture notamment) et 5m minimum pour les cultures
basses (céréales par exemple)".
Ces distance pourront être réévaluées
au niveau local, "ramenées à 3m pour les cultures
basses et la viticulture et à 5m pour les autres cultures,
à la condition d'avoir recours à des matériels
de pulvérisation les plus performants sur le plan environnemental",
ajoute le communiqué.
Comment
ces distances ont-elles été calculées ?
Cette annonce, "n'est pas une décision
du gouvernement, le gouvernement s'est appuyé sur une décision
de scientifiques de l'Anses [Agence nationale de sécurité
sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail],
qui est une autorité indépendante faite de scientifiques,
de professionnels, de médecins",
a affirmé le ministre de l'Agriculture Didier Guillaume sur
BFMTV.
"Cette autorité nous dit qu'avec cinq
mètres pour les cultures basses et dix mètres pour
les cultures hautes, les riverains sont protégés.
Il ne faut pas polémiquer sur ce sujet."
Dans
un rapport scientifique, l'Anses a effectivement
L'organisme a prodigué les recommandations ci-dessus en utilisant
la méthodologie présentée dans un guide de
l'EFSA (Autorité européenne de sécurité
des aliments), daté de 2014. Mais comme il est précisé
à plusieurs reprises dans l'avis de l'Anses, si cette méthodologie
est "la plus complète et la plus actualisée"
aujourd'hui, elle n'est pas forcément de première
fraîcheur.
"L'évaluation de l'exposition des personnes
présentes et des résidents repose sur des données
limitées issues d'études effectuées dans les
années 1980 et sur les données de l'US EPA [Agence
de protection environnementale américaine, ndlr]. À
ce titre, l'EFSA recommande la réalisation de nouvelles études
pour affiner l'évaluation proposée", précise
l'avis.
De plus, la méthodologie concerne l'épandage
par pulvérisation, mais d'autres systèmes, comme la
fumigation et le poudrage, ne sont pas pris en compte, car "les
données d'exposition disponibles sont peu nombreuses et sont
généralement spécifiques aux substances et
aux dispositifs utilisés". Aucune recommandation générale
ne peut donc leur être appliqué.
L'avis de l'Anses pourra être revu en 2021,
lorsque l'EFSA aura réactualisé ses travaux. "Le
projet d'arrêté prévoit que ces distances puissent
le cas échéant être adaptées à
l'avenir, après expertise de l'Anses et au regard des nouvelles
données scientifiques et des techniques d'application des
produits", précise
d'ailleurs le ministère de l'Agriculture dans son communiqué.
Les mesures
annoncées sont-elles suffisantes pour protéger les
riverains ?
Elles ne sont surtout pas adaptées à
tous les cas, d'après l'avis de l'Anses lui-même. Certains
pesticides pourraient, par exemple, faire face à des recommandations
"supérieures" aux normes de 3 à 10 mètres
"par mesure de précaution en particulier les produits
classés cancérogène, mutagène ou toxique
pour la reproduction", est-il écrit dans l'avis de l'Anses.
Pour les associations écologistes, ces
mesures sont tout à fait insuffisantes. 46
communes avaient auparavant pris des arrêtés anti-pesticides
pour pousser la distance-limite entre les zones d'épandage
et les riverains à plus de 100 mètres, 150 mètres
même pour le maire de Langouët (Ile-de-France), auteur
d'un arrêté suspendu par la Justice.
Dans plusieurs rapports publiés ces dernières années,
Générations Futures, une association
qui lutte contre les pesticides de synthèse, évoque
même la présence de résidus de pesticides parfois
à plus de 300 mètres.
"J'ai l'impression que c'est un poisson d'avril.
Je ne peux pas croire qu'aujourd'hui les lobbies soient plus forts
que la santé de la population et que la santé publique",
a de son côté déclaré L'écologiste
Yann Arthus-Bertrand, fondateur et président de la fondation
"GoodPlanet", après l'annonce du gouvernement.
Reste aussi la question du vent. Actuellement en France,
l'article 2 de l'arrêté du 4 mai 2017
réglemente l'épandage surtout en fonction du vent:
"les produits ne peuvent être utilisés en pulvérisation
ou poudrage que si le vent a un degré d'intensité
inférieur ou égal à 3 sur l'échelle
de Beaufort [vent à 20km/h, ndlr]".
Il y a "des jours ou des situations, si le vent
est dans la bonne direction, probablement ça (la proposition
du gouvernement, ndlr) serait suffisant", a ainsi estimé
Nicolas
Hulot. Mais l'ancien ministre de l'Ecologie est hostile
à une telle limite "rigide", qu'il juge "un
peu dérisoire" et appelle à laisser les élus
locaux décider. "Il y a peut-être des périodes
où ce n'est pas favorable parce qu'il y a des périodes
de grands vents. 5 à 10 mètres, ça ne me semble
pas adapté aux réalités du terrain".
La France
est-elle en retard sur ses voisins sur ce sujet ?
Les mesures varient d'un pays à l'autre en
Europe. La Slovénie a instauré en 2014 des distances
de sécurité allant de 2,50 mètres [pour des
grandes cultures arrosées avec des dispositifs limitant la
dérive] à 20 mètres pour de plus petites cultures
arrosées sans ces dispositifs. Les autorités recommandent
également des haies protectrices de même hauteur que
les cultures.
En Wallonie, il est interdit de pulvériser des pesticides
"à moins de 50 mètres des bords de toute parcelle
jouxtant une cour de récréation, un internat, une
école ou une crèche, durant les heures de fréquentation
de ceux-ci", et quand la vitesse du vent est supérieure
à 20km/heure. En Allemagne, les produits phytosanitaires
sont évalués pour une pulvérisation à
deux mètres de zones habitées pour des cultures basses
et cinq mètres pour des cultures hautes, selon l'Anses.
Courtoisie
: BFMTV
Quelles
distances imposer entre une zone d'habitation et une parcelle où
sont épandus des pesticides ? Le gouvernement a lancé
une consultation. Pour le moment, seuls les lieux accueillant des
personnes vulnérables, comme les écoles, les crèches
ou les hôpitaux, sont soumis à réglementation.
Source
FranceInfo
Le tribunal administratif de Rennes a suspendu l'arrêté
pris en mai par le maire de Langouët (Ille-et-Villaine) pour
restreindre l'usage des pesticides sur sa commune. Le maire, Daniel
Cueff, devrait faire appel. Un rassemblement de soutien se tenait
ce mardi soir à Rennes.
Source
FranceInfo
8
ONG attaquent le décret et larrêté devant
le Conseil dEtat
Notre collectif regroupant 9 ONG* dépose ce jour des recours
très étayés au Conseil dEtat contre lArrêté
définissant des distances de protection pour lépandage
ridiculement faibles au regard des dangers des pesticides et le
Décret organisant la mainmise de la profession agricole dans
la rédaction des Chartes censées protéger les
riverains .
Rappel des faits
En 2018, sous la pression de nos ONG, la Loi Agriculture et Alimentation[1],
dite loi EGalim, a introduit des dispositions (article 83) censées
protéger les riverains des pesticides par la mise en place
de chartes dengagements. Parallèlement, et suite à
laction juridique dun certain nombre dONG, le
Conseil dEtat, dans sa décision du 26 juin 2019 a confirmé
que larrêté encadrant lutilisation des
pesticides daté du 4 mai 2017 savérait insuffisant
notamment pour protéger les riverains, les travailleurs et
la ressource en eau des effets des pesticides, en labrogeant
partiellement.
Pour répondre à lobligation de réécriture
de lArrêté de mai 2017 et se mettre en conformité
avec la loi EGAlim, le gouvernement a mis en consultation publique
le 4 octobre 2019 les projets de textes réglementaires censés
répondre à ces obligations de protection ( à
savoir un projet dArrêté[2] autorisant à
pulvériser dans certains cas à seulement 3 mètres
des habitations et un projet de Décret[3] sur les chartes
dites de bon voisinage, censées protéger les populations,
mais qui en pratique pourront être rédigées
sous la seule dictée des acteurs agricoles). Malgré
la très forte participation du public à la consultation
publique qui a recueilli pas moins de 53 000 commentaires et le
rejet massif de ces dispositions par les citoyens, les versions
définitives du décret et de larrêté
publiées le 27 décembre 2019, se sont avérées
particulièrement décevantes et très en deçà
des précautions quil conviendrait de prendre, compte
tenu notamment des données inquiétantes publiées
dans la littérature scientifique.
Nos organisations ont donc décidé dattaquer
sur le fond lArrêté ainsi que le Décret
et font valoir pour cela des arguments forts qui démontrent
que les mesures proposées ne permettront pas de protéger
les populations et les milieux des dangers des pesticides.
Nos recours
et nos arguments
Notre recours contre lArrêté se divise en 2
axes majeurs de moyens de légalité interne détaillés
dans notre dossier de presse[4], plus un 3ème axe portant
sur les moyens de légalité externe. Sur ce dernier
point, il est mis en avant le fait, quau vu des délais
très courts écoulés entre la publication officielle
des textes réglementaires (fin décembre) et la fin
de la Consultation publique (début octobre) puis la publication
de la synthèse de cette dernière (début janvier
2020, soit 6 jours après la date de publication des textes),
le Gouvernement na pu décemment faire le travail danalyse
et de prise en compte nécessaire des propositions formulées
dans le cadre de la Consultation et a donc simplement ignoré
cette dernière
Largumentaire sur le fond sarticule autour de 2 axes
majeurs :
Le premier portant sur le fait que les textes ne protégeront
pas les populations(travailleurs et riverains) des dangers des pesticides,
Le second sur le fait que ces textes ne protégeront pas non
plus les milieux, et tout particulièrement la ressource en
eau, des pollutions liées aux épandages de pesticides[5].
« Au vu des données présentées dans
nos recours, il savère évident que nos organisations
ne pouvaient se satisfaire des textes publiés fin décembre.
Les enjeux sanitaires et environnementaux que couvrent la problématique
de lutilisation des pesticides sont bien trop importants pour
se contenter de textes sans ambition.
Nous espérons que le Conseil dEtat sera sensible
à lensemble des arguments présentés qui
reposent en grande partie sur des données scientifiques et
des ressources officielles et quil prendra la décision
dannuler ces textes non protecteurs. Une telle décision
obligerait ainsi le gouvernement à revoir sa copie et publier
de nouveaux textes au plus vite car noublions pas que les
épandages de pesticides vont reprendre avec le retour du
printemps et que de nouveaux les riverains, les travailleurs, nos
milieux seront exposés à des produits dont la nocivité
est scientifiquement démontrée, ce que nos ONG ne
peuvent accepter. »
Annexe Eléments
de synthèse des recours
En résumé, les points saillants de nos recours portent,
sur la question de la protection des populations :
du fait des carences et des faiblesses des évaluations
actuelles notamment pour ce qui est des effets chroniques, des perturbations
endocriniennes et des effets cocktails (carences et faiblesses détaillées
dans nos recours),
du fait de la forte exposition des salariés agricoles, et
tout particulièrement, lorsque ces derniers retournent dans
des zones cultivées traitées par des pesticides (comme
le montre certaines études issues de la cohorte AGRICAN)
et des impacts réels des produits sur la santé de
ces travailleurs (Expertise INSERM),
du fait de limportante exposition des riverains (nombreuses
données concordantes sur ce point ajoutées aux recours),
et ce à des centaines de mètres des lieux dépandage
(certains produits peuvent se disperser bien au-delà de 500
mètres comme le prosulfucarbe par exemple) et des conséquences
réelles sur la santé de ces groupes vulnérables
(autisme, cancers[6]) ;
du fait que les riverains qui seront exposés à des
produits dangereux ne pourront pas avoir connaissance en amont des
types de produits épandus, alors même que cette information
est rendue obligatoire par une décision de la CJUE et que
cette information est donnée dans dautres Etats membres
comme le signale lIGAS dans lun de ses rapports sur
les pesticides ;
Nos organisations font la démonstration que les mesurettes
proposées par le gouvernement dans lArrêté
(notamment les distances minimales pour lépandage de
5 et 10 mètres auxquelles il sera possible de déroger
permettant de sapprocher jusquà 3 mètres
des habitations) et le Décret (chartes inopérantes)
sont totalement inefficaces pour répondre aux exigences attendues
de protection des populations.
De la même manière, pour ce qui est de la protection
des milieux et tout particulièrement de la ressource en eau.
Du fait du constat dune contamination généralisée
de eaux souterraines et de surface (données NAÏADES)
par les pesticides, nos organisations démontrent que la mesure
prise, pour limiter les ruissellements pluviaux et linterdiction
dépandre des pesticides lorsque lintensité
pluviométrique est de 8 mm par heure, ne pourra pas garantir
une non contamination de la ressource en eau et ce dautant
plus quaucune autre disposition spécifique nest
prise en fonction de la durée de lépisode pluvieux,
du type de terrain etc.
Le collectif dONG
impliquées dans ces recours
Alerte des médecins sur les pesticides: Pierre-Michel Périnaud,
Président et porte-parole Tél. : 06.31.23.66.72
pierre-michel.perinaud@orange.fr
Collectif des victimes des pesticides de louest: Michel Besnard,
Président Tél. : 06.73.19.56.07 victime.pesticide.ouest@ecosolidaire.fr
Collectif des victimes des pesticides des Hauts de France: Edmond
Leduc, coordonnateur, Tél. : 06.80.72.63.37 victimes-pesticides-hdf@nordnet.fr
Eau et Rivières de Bretagne: Dominique Le Goux, chargée
de mission pesticides et santé
Tél. 06.88.01.19.25 dominique.legoux@eau-et-rivieres.org
France Nature Environnement: Thibault Leroux, chargé de
mission agriculture et santé-environnement Tél
: 07 82 27 89 33 thibault.leroux@fne.asso.fr
Générations Futures: Nadine Lauverjat, coordinatrice
et chargée de mission victimes des pesticides Tél.
: 06 87 56 27 54 nadine@generations-futures.fr
Solidaires: Didier Aubé, Secrétaire national
Tél. : 06.78.75.43.62 didier.aube@solidaires.org
UFC-Que Choisir: Marie-Christine Brument, Responsable relations
presse Tél. 01.44.93.19.84 et 06.16.56.68.07
mcbrument@quechoisir.org
Vigilance OGM Charentes:
La
suspension de 2 insecticides à base de sulfoxaflor est confirmée
par le conseil d'Etat qui rejette les pourvois de Dow Chemical !
Rappel des faits : Le 27 octobre 2017, notre association
déposait deux recours en justice les autorisations de mise
sur le marché (AMM) délivrées par lANSES
de deux insecticides contenant le néonicotinoïde Sulfoxaflor
: le Closer et le Transform.
Le premier recours vise à faire retirer ces AMM en urgence
par le juge des référés car ces produits menacent
de façon grave et immédiate les abeilles et autres
pollinisateurs. Or, le gouvernement a laissé trois mois à
lAnses pour réexaminer les deux AMM, délai bien
trop long pour prévenir les atteintes à lenvironnement.
Le deuxième recours est un recours sur le fond devant le
Tribunal Administratif. Lassociation est représentée
dans ce dossier par lavocat François Lafforgue.
Usages et recommandations. Les deux insecticides visés,
le Transform et le Closer, servent à traiter contre les pucerons
les grandes cultures, les fruits et légumes grâce à
une substance active, le sulfoxaflor, que le fabricant recommande
dépandre à raison dune seule dose par
an, et pas moins de cinq jours avant la floraison. Outre les dangers
que font courir aux pollinisateurs ces insecticides, nous avons
pointé dans notre plaidoirie les faiblesses de la mise en
application de cette recommandation de traitement à ne pas
réaliser moins de 5 jours avant floraison. Comment évaluer
de manière précise cette date de floraison des cultures
visées ? De plus quel sens aurait la mise en marché
de pesticides à base de nouveaux néonicotinoïdes
alors quune loi de 2016 prévoit linterdiction
de pesticides à base de néonicotinoïdes ?!
1er jugement et pourvoi rejeté. Le 24 novembre, le tribunal
administratif de Nice, suite à notre recours en référé,
délibéra en notre faveur en demandant la suspension
des deux insecticides visés dans lattente du jugement
sur le fond du dossier. Dow et lANSES avait 15 jours pour
faire appel de ce jugement devant le Conseil dÉtat.
Si lANSES sest abstenue, la firme Dow sest pourvue
en cassation devant le Conseil dEtat. La décision du
Conseil dEtat vient de tomber et confirme le jugement tombé
en référé en rejetant le pouvoir de la firme
! Les deux insecticides resteront donc suspendus en attente du jugement
sur le fond dont ne connaissons pas encore la date !
« Notre association se félicite de cette nouvelle
victoire qui va fournir un répit pour les pollinisateurs
en général et les abeilles en particulier. Il est
grand temps que lon arrête concrètement de mettre
sur le marché tous les insecticides néonicotinoïdes
si dangereux pour les abeilles ! » déclare François
Veillerette, directeur de Générations futures «
Ce dossier révèle également une situation scandaleuse
sur la gestion des homologations européennes des matières
actives de pesticides qui sont accordées en labsence
de données pourtant essentielles sur la sécurité
des produits, appelées données confirmatives, qui
ne seront transmises que 2 années plus tard ! Cette situation
doit cesser au plus vite et nous en appelons aux Ministres français
concernés pour agir vite sur cette question. IL nous faut
maintenant attendre laudience de procédure sur le fond
que nous avons engagé et dont la date ne nous est pas encore
connu. » Ajoute til.
Lire les jugements :
Association Generations Futures
Conseil d'Etat N °
416395
Conseil d'Etat N °
416396
«
Léchec total du plan
Ecophyto »
Générations futures, association qui lutte contre
les pesticides, dénonce « léchec total
du plan Ecophyto » et demande « une évolution
radicale ». Son président, François Veillerette,
détaille :
« Le plan Ecophyto doit imposer des objectifs de réduction
par culture et par région, décroissants dans le temps
année après année, qui soient contraignants
et dont le non-respect déclenche des sanctions, notamment
financières. Il faut un sursaut de la part du gouvernement
pour sortir enfin lagriculture française de sa grande
dépendance aux pesticides de synthèse. »
Air,
eau, sols, aliments :
une pollution diffuse à laquelle nous sommes tous exposés
particuliers, collectivités et entreprises
Les pesticides réduisent-ils la biodiversité ?
Pour les médias grand public, la réponse à
cette question paraît évidente : les pesticides réduisent
la biodiversité. Cest pourtant lobjet dâpres
débats entre agronomes, et de façon plus feutrée,
au niveau scientifique. En effet, sil est clair que les pesticides
réduisent la biodiversité à lintérieur
des parcelles cultivées, les partisans de lagriculture
conventionnelle (par opposition à lagriculture bio)
font valoir quils augmentent fortement les rendements et diminuent
la surface agricole nécessaire pour nourrir lhumanité,
limitant la destruction despaces naturels. Toute la difficulté
est de quantifier cet effet positif et de le comparer aux effets
négatifs. La difficulté est encore accrue par le fait
que ces effets antagonistes ne sexercent pas à la même
échelle géographique.
Deux expertises collectives de lINRA, « Pesticides,
Agriculture et Environnement », en 2005, puis « Agriculture
et Biodiversité » en 2010 ont fait linventaire
des travaux scientifiques sur limpact des pesticides (et de
façon générale de lagriculture intensive)
sur la flore et la faune non-cible.
Ces synthèses montrent des effets indésirables associés
aux pesticides sur de nombreuses catégories dorganismes,
y compris des espèces non ciblées comme les lombrics.
Mais elles montrent aussi quil est très difficile de
faire la part entre plusieurs facteurs :
Les effets directs des pesticides, causés par leur toxicité.
Les effets indirects, en particulier les effets trophiques, liés
à lalimentation de la faune sauvage. Par exemple, les
herbicides, en détruisant les mauvaises herbes, affectent
du même coup les espèces animales qui sen nourrissent,
même sils ne sont pas toxiques pour ces animaux. De
même, les traitements contre les pucerons ont forcément
un impact sur la population des prédateurs ou parasites de
ces pucerons, en réduisant le nombre de proies. Ces effets
indirects devraient être quantifiés à part,
car ils persisteront si on développe des alternatives aux
pesticides de synthèse
Les facteurs de confusion associés aux pesticides, cest-à-dire
les facteurs environnementaux qui leur sont corrélés,
et ont également des effets néfastes sur la faune
et la flore : par exemple, la destruction des haies et la régression
des jachères, pour la faune épigée (qui vit
au-dessus du sol), ou bien le labour et la baisse de la teneur en
matière organique, pour la faune du sol.
Compte tenu de ces difficultés, les impacts attribuables
sans ambiguïté aux effets directs des pesticides restent
relativement peu nombreux (ce qui ne veut bien sûr pas dire
quil nen existe pas dautres, actuellement brouillés
par les facteurs de confusion). Ils concernent essentiellement,
pour la faune terrestre :
Leffet des rodenticides (produits de lutte contre les rongeurs)
sur les prédateurs des rongeurs (mammifères carnivores,
rapaces).
Leffet de certains insecticides sur des vertébrés
divers, en particulier les oiseaux et mammifères granivores
ou prédateurs : les organochlorés et certains des
organophosphorés et carbamates les plus toxiques. Les produits
incriminés ont dailleurs pour la plupart été
retirés du marché en Europe. Il y a également
leffet des néonicotinoïdes sur les insectes pollinisateurs,
même si les preuves sur le terrain manquent encore [8].
Pour la faune aquatique, de nombreux travaux de laboratoire, ou
des tests réalisés dans des conditions proches du
terrain montrent un effet possible de plusieurs insecticides sur
une large gamme dorganismes aquatiques (crustacés,
insectes, poissons, amphibiens), à des concentrations très
faibles, parfois de lordre du µg/l. Des concentrations
de cet ordre de grandeur ne sont jamais observées durablement
dans les suivis des eaux de surface, mais le sont parfois ponctuellement.
Toute la question est donc de connaître lampleur réelle
de ce phénomène sur le terrain, car ces contaminations
ponctuelles échappent aux méthodes de suivi classiques
de la pollution des eaux, qui reposent elles-mêmes sur des
mesures ponctuelles qui ont peu de chance de coïncider avec
les pics de contamination. Doù limportance des
recherches en cours sur la mise au point de méthodes de détection
fonctionnant en continu, et, en attendant, des mesures de protection
des eaux déjà mises en uvre : protection des
cours deau par des bandes enherbées, limitation sévère
des traitements aériens, retraits des insecticides les plus
suspectés.
Sil est difficile de mesurer précisément limpact
propre des pesticides sur la biodiversité, la comparaison
entre agriculture bio et conventionnelle donne lordre de grandeur
des enjeux pratiques pour la biodiversité. Un consensus émerge,
en tout cas à léchelle parcellaire. Une des
premières méta-analyses sur le sujet [1] a montré
que la biodiversité spécifique (nombre despèces
végétales ou animales présentes) était
en moyenne supérieure de 30 % dans le bio, et que labondance
dorganismes (nombre dindividus) était supérieure
de 50 % en moyenne. Elle soulignait la grande hétérogénéité
des résultats selon les cultures et les types dorganismes
considérés (avec même certains cas de résultats
significatifs en faveur du conventionnel), et aussi le fait que
les résultats en faveur du bio étaient nettement plus
marqués à léchelle de la parcelle quà
léchelle des exploitations. Ces résultats ont
été complétés sans remise en cause des
grandes conclusions (voir par exemple [2]).
Le recours aux pesticides a connu une hausse spectaculaire en 2018
Lutilisation des pesticides a augmenté de 24 % cette
année-là par rapport à 2017, et de 25 % en
une décennie.