Pleinchamp
Face
aux loups, les éleveurs européens veulent
faire pression sur la Convention de Berne
Vendredi 18/11/2022
18 associations d'éleveurs
représentatives de 11 pays organisent un meeting
le 29 novembre prochain dans l'Isère, destiné
à appuyer la demande de déclassement du loup
dans la Convention de Berne, dont le comité permanent
examinera le même jour une requête de la Suisse.
Le 29 novembre prochain
à Saint-Jean-de-Bournay (Isère), une vingtaine
de représentants d'associations de défense
de l'élevage de plein air, issus de 11 pays européens,
se succèderont à la tribune de " l'union
européenne pour le déclassement du loup "
pour rendre compte de l'impact du grand prédateur
dans chacun de leur pays. Ils se feront les porte-paroles
de délégations d'éleveurs en provenance
d'Allemagne, d'Espagne d'Italie, de Norvège, de Slovénie
etc. et bien entendu de la France. "
Le meeting permettra notamment de battre en brèche
l'idée selon laquelle, dans certains pays, la cohabitation
entre les loups et les éleveurs se passerait bien
", déclare Mélanie Brunet,
éleveuse en Aveyron, présidente du Cercle
12, une des cinq associations françaises membres
du collectif Pâturage & Biodiversité et
qui sera bien évidemment du meeting.
Convention de Berne ou
élevage en berne ?
Mais les éleveurs
nourrissent un autre objectif : celui d'obtenir la sortie
du loup de son classement dans l'annexe II de la Convention
internationale de Berne (1979), qui lui confère le
statut " d'espèce de faune strictement protégée
" pour le rétrograder dans l'annexe III "
espèce de faune protégée ". Au
sein de l'UE, le loup est également sous la protection
de la Directive Habitat (1992). Le tout préserve
les populations du risque d'extinction, ce que les éleveurs,
français notamment, estiment largement acquis, eu
égard à l'évolution du nombre de spécimens
et à l'extension territoriale de l'espèce.
Selon le dernier décompte
de l'Office français de la biodiversité (OFB),
la France comptait 921 loups au sortir de l'hiver 2021-2022,
contre 624 un an auparavant, décompte réévalué
a posteriori à 783 par l'OFB. Dans tous les cas,
l'effectif dépasse le seuil de viabilité estimé
à 500 spécimens et spécifié
dans le Plan loup 2018-2023.
Au sein de la Convention
de Berne, le vote de l'UE est porté par le Conseil
de l'Union européenne, représentant les gouvernements
des Etats membres, et qui, sur proposition de la Commission
européenne, s'oppose à la révision
de la fameuse annexe, au motif que "
l'état de conservation des loups ne serait pas satisfaisant
au niveau européen ". Ce à
quoi Mélanie Brunet rétorque que "
les loups ne sont pas en danger, mais l'élevage de
plein air, oui ".
L'engagement de Macron
?
Côté français,
la position de l'exécutif sur le statut du loup n'est
pas vraiment explicite. Le 21 juillet dernier, à
l'occasion d'une entrevue avec des éleveurs, en marge
de sa présence sur le Tour de France à Argelès-Gazost
(Hautes-Pyrénées), le président de
la République avait annoncé la création
d'une seconde brigade de loup déployée sur
les Pyrénées et le Sud du Massif central,
en renfort de celle du Sud-Est. Selon la FNSEA, Emmanuel
Macron serait aussi "
engagé à faire évoluer le statut du
loup au niveau européen ". Mais pas
au point de retourner le Conseil de l'UE à cette
prétendue cause. Ou pas encore en tout cas.
Un article de Raphaël
Lecocq
Selon le dernier décompte de l'Office français
de la biodiversité (OFB), la France comptait 921
loups au sortir de l'hiver 2021-2022, contre 624 un an auparavant,
décompte réévalué à posteriori
à 783 par l'OFB
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France Bleu Drôme
Ardèche
Loup
: des éleveurs de toute l'Europe rassemblés
à Saint-Jean-de-Bournay pour le déclassement
de l'animal
Saint-Jean-de-Bournay / Lundi 28 novembre 2022 à
10:50 Par Théo Hetsch
Des éleveurs de toute
l'Europe se rassemblent demain mardi 29 novembre à
Saint-Jean-de-Bournay en Isère, pour réclamer
une lutte plus intense contre le loup et demander à
l'Union européenne de déclasser l'animal.
Les
loups sont de plus en plus nombreux en France depuis 10
ans : entre 826 et 1.016 individus selon l'Office français
de la biodiversité (OFB). C'est trop selon les éleveurs,
qui se rassemblent ce mardi 29 novembre à Saint-Jean-de-Bournay,
à l'initiative du collectif "Pâturage
et Biodiversité", pour demander le déclassement
du loup. " On
voudrait diminuer cette protection, que le loup soit simplement
'protégé' et non plus 'strictement protégé
", explique sur France Bleu Isère
Alain Baudouin, président de l'Association des Éleveurs
et Bergers du Vercors Drôme-Isère, qui rassemble
160 adhérents.
France Bleu Isère
- Pourquoi cette réunion demain ? La pression du
loup est trop importante pour vous ?
Alain Baudouin -
La pression du loup devient vraiment insupportable pour
les éleveurs, ce n'est plus possible. Et puis le
loup s'attaque maintenant à d'autres espèces
: les bovins, les équins, les chiens et puis même
dans les zones périurbaines, jusque dans les lotissements.
Et donc avec cette
réunion demain, vous voulez interpeller la Commission
européenne, c'est-à-dire ?
On veut demander qu'il y
ait une révision du statut du loup au sein de la
directive "Habitats", qui fait partie de la Convention
de Berne. Parce que la France a pris l'option de protéger
le loup "strictement" et on voudrait diminuer
cette protection, qu'il soit simplement "protégé".
N'y a-t-il pas
d'autres moyens que de moins protéger les loups,
d'en éliminer davantage ? Il y a des méthodes
d'effarouchement aussi. Ça ne marche pas ?
Le loup est en France depuis 30 ans. Depuis,
on a essayé beaucoup de choses, je pense qu'on a
fait le tour, on est allé voir dans d'autres pays
comment ça se passait. La cohabitation n'est pas
possible. On nous demande de cohabiter. Je ne sais pas si
vous avez une maison ou un appartement, mais c'est un peu
comme cohabiter avec des souris : vous pouvez cohabiter
avec une ou deux souris dans votre lieu de vie, mais s'il
y en a 50 ou 100, on continue ou bien est-ce qu'on pose
les questions différemment ? On en est là
aujourd'hui avec le loup...
N'est-ce pas aussi
aux éleveurs de s'adapter au loup ? Il faut peut-être
davantage vous aider pour cela...
On fait un métier
qui a 7.000 ans, le pastoralisme existe chez nous depuis
7.000 ans, des traces le montre. Si on est là aujourd'hui,
c'est qu'on a su s'adapter, évoluer. Mais là,
aujourd'hui, on a les pieds et les mains liés. On
ne peut pas agir comme il le faudrait par rapport au loup.
Il est impuni et donc il est toujours plus audacieux, on
va aboutir à un drame humain.
N'y a-t-il pas d'autres
moyens que de moins protéger les loups, d'en éliminer
davantage ? Il y a des méthodes d'effarouchement
aussi. Ça ne marche pas ?
Le loup est en France depuis
30 ans. Depuis, on a essayé beaucoup de choses, je
pense qu'on a fait le tour, on est allé voir dans
d'autres pays comment ça se passait. La cohabitation
n'est pas possible. On nous demande de cohabiter. Je ne
sais pas si vous avez une maison ou un appartement, mais
c'est un peu comme cohabiter avec des souris : vous pouvez
cohabiter avec une ou deux souris dans votre lieu de vie,
mais s'il y en a 50 ou 100, on continue ou bien est-ce qu'on
pose les questions différemment ? On en est là
aujourd'hui avec le loup...
N'est-ce pas aussi aux
éleveurs de s'adapter au loup ? Il faut peut-être
davantage vous aider pour cela...
On fait un métier
qui a 7.000 ans, le pastoralisme existe chez nous depuis
7.000 ans, des traces le montre. Si on est là aujourd'hui,
c'est qu'on a su s'adapter, évoluer. Mais là,
aujourd'hui, on a les pieds et les mains liés. On
ne peut pas agir comme il le faudrait par rapport au loup.
Il est impuni et donc il est toujours plus audacieux, on
va aboutir à un drame humain.
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France Bleu Drome Ardéche
Le Parlement européen veut réduire le niveau
de protection des loups
Par : Natasha Foote | EURACTIV.com | translated by Anne-Sophie
Gayet / 25 nov. 2022 (mis à jour: 28 nov. 2022)
Ils demandent le "déclassement"
du loup, c'est-à-dire une révision de son
statut d'espèce "strictement protégée".
Des éleveurs venus de toute l'Europe, et notamment
de Bourgogne-Franche-Comté, sont à Saint-Jean-de-Bournay
en Isère, ce mardi 29 novembre, pour un colloque
international sur la question.
Certains ont fait des centaines
de kilomètres pour se rendre ici, à Saint-Jean-de-Bournay
dans le Nord-Isère. Des éleveurs venus de
toute l'Europe, dont certains de Bourgogne-Franche-Comté,
sont réunis ce mardi 29 novembre pour dire "halte
au loup". Leur objectif : créer une "Union
européenne des éleveurs" et diminuer
le statut d'espèce protégée dont bénéficie
le loup. Ils ont signé une motion commune, cet après-midi,
dans l'espoir de faire pression sur les décideurs
européens.
Le massif du Jura,
un front de colonisation de l'espèce
Réintroduit en Italie
dans les années 90, le loup a depuis étendu
son territoire à quasiment toute la France. La Franche-Comté
et ses zones montagneuses, Haut-Doubs et Haut-Jura, sont
particulièrement touchées depuis le début
de l'été 2022. Ce 29 novembre au matin, un
éleveur a découvert un de ses veaux dévoré
à Villers-les-Bois, entre Dole et Poligny. C'est
le quatrième qu'il retrouve mort depuis le mois d'octobre.
Le 25 novembre, un agriculteur a perdu une bête sur
la commune de Saint-Antoine près de Métabief.
Le 13 novembre, c'est sur la station des Rousses (Jura)
que plusieurs loups ont attaqué une génisse
de 10 mois, ne laissant rien ou presque de la carcasse.
Au total, fin octobre dans
le seul département du Doubs, on dénombrait
26 attaques, 22 génisses mortes et 25 blessées.
Pour protéger les troupeaux, le préfet du
Doubs a pris des arrêtés autorisant le tir
du prédateur lors d'une situation d'attaque sur un
troupeau ayant déjà été touché.
Deux loups ont été ainsi tués, le 20
septembre sur la commune de Longevilles-Mont-d'Or et le
26 octobre à Frasne près de Pontarlier.
Le massif du Jura, où
le loup est présent depuis plusieurs années,
compte une meute côté suisse et deux autres
côté français. En tout, ils seraient
une vingtaine d'adultes, selon le photographe animalier
Julien Regamey, chargé du suivi du loup dans le canton
de Vaud. Sur place, les agriculteurs dénoncent l'impossibilité
de protéger leurs troupeaux de bovins dans ces paysages
de reliefs et d'alpages.
Des attaques aussi en Bourgogne
Mais au fil des années,
le loup a aussi étendu son territoire au-delà
des zones montagneuses. En Bourgogne, on recense des attaques
dont le loup est l'auteur avéré ou suspecté
: en août dernier dans le Morvan, cet été
dans l'Yonne, en octobre dans la Nièvre...
En Saône-et-Loire,
les régions du Charolais et du Clunisois sont particulièrement
touchées depuis trois ans. Mi-novembre, deux attaques
ont eu lieu le même week-end sur deux communes voisines,
Navour-sur-Grosne et Saint-Point. Le préfet du département
a justement rencontré les deux éleveurs concernés
dans la foulée. "Cette
rencontre a été l'occasion de faire le point
sur les dernières attaques, d'indiquer les mesures
en place pour essayer d'identifier le prédateur (pose
de pièges photos, surveillance par les louvetiers)
et de présenter le dispositif déployé
lorsque surviennent des attaques pour lesquelles la responsabilité
du loup n'est pas écartée sans être
pour autant avérée, comme c'était le
cas en l'espèce (indemnisation des éleveurs,
protection des animaux avec prêt de matériel
possible par la DDT, délivrance d'autorisations de
tirs de défense)", explique la préfecture.
Dans le Doubs, le préfet
a rencontré des éleveurs début octobre.
"La cohabitation
est indispensable, car la France est engagée à
protéger l'espèce lupine. En même temps,
nous voulons conserver notre élevage extraordinaire.
Le chemin existe. Nous allons ensemble l'emprunter",
déclarait alors Jean-François Colombet.
Une "impossible
cohabitation" ?
Un discours qui contraste
avec le discours des éleveurs présents ce
mardi à Saint-Jean-de-Bournay, qui parlent plutôt
d'une "impossible" cohabitation. L'Aseb 71, une
association d'éleveurs de Saône-et-Loire, est
venue témoigner. "Le
loup a un statut de surprotégé, une valeur
d'intouchable en quelque sorte. On se retrouve face à
de grosses complications quand on veut faire avancer les
dossiers d'attaque et pouvoir lutter contre le loup",
note son président
Etienne Debarnot.
"On voudrait que l'administration soit plus souple
avec nous, que des mesures soient prises au niveau des quotas.
Qu'on valide le fait que le loup n'est plus une espèce
vulnérable et qu'on puisse augmenter les quotas de
tir et de prélèvement, au moins sur les grands
secteurs à loups."
De leur côté,
les associations de protection de la nature dénoncent
le manque de protection des troupeaux et des tirs de loup
inutiles. En 2022, selon la loi, 19 % de la population totale
de loups peut être abattue. "Plusieurs
études ont pourtant montré l'inefficacité
des tirs de loups dans le but de protéger les troupeaux.
Seuls les moyens de protection des troupeaux sont efficaces
pour limiter la prédation du loup",
estime l'association de défense du prédateur
en Franche-Comté.
L'Europe reste (pour
l'instant) du côté du loup
Les éleveurs européens
rassemblés en Isère ce mardi demandaient donc
un déclassement du statut d'espèce protégée
du loup, afin de pouvoir en tirer davantage. Pour l'heure,
le loup est protégé depuis 1979 par la convention
de Berne, classé comme espèce vulnérable
sur la liste rouge de l'UICN, et sous "protection stricte"
de la directive européenne "habitats, faune,
flore", qui exclut l'abattage des loups, sauf dans
des cas très précis.
Du côté des
grandes instances européennes, les députés
du Parlement européen ont récemment adopté,
le 24 novembre, un texte allant dans le sens des éleveurs
pour demander le déclassement du loup, arguant que
"l'état de
conservation du loup au niveau paneuropéen justifie
une atténuation du statut de protection".
Ce texte n'a pour autant aucune valeur d'obligation ; c'est
la Commission européenne qui décide.
Mais, coup de théâtre
cet après-midi : la convention de Berne a refusé
la demande de révision du statut de protection du
loup. L'animal reste une espèce de faune strictement
protégée. "On
va essayer de faire bloc ensemble et de prendre des mesures.
On reste ensemble, plus groupés que jamais au niveau
européen", réagit Etienne
Debarnot, le président de l'Aseb 71. Les éleveurs
espèrent toujours faire changer la réglementation.
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Vie Publique
Le loup et les activités
d'élevage : comparaison européenne dans le
cadre du plan national d'actions 2018-2023
Auteur(s) : Thierry Boisseaux - Odile Stefanini-Meyrignac
- Christian Demolis - Michel Vallance
La mission s'est intéressée
au suivi biologique du loup et aux stratégies de
prévention des attaques pratiqués dans quelques
pays européens, afin d'améliorer la coexistence
de l'espèce et de l'élevage en France - coexistence
complexe dans tous les pays visités (Suisse, Italie,
Espagne, Allemagne et Pologne), à l'exception de
la Pologne comptant peu d'élevage ovin -. Les populations
de loups se sont développées ces dernières
années, ainsi que les attaques sur les troupeaux
(ovins, mais aussi bovins), d'où des tensions de
plus en plus vives, non seulement dans les zones avec présence
ancienne du loup mais aussi là où il est présent
de plus longue date. Trois caractéristiques constatées
par la mission se dégagent de la comparaison conduite
: la France détient de très loin les records
du nombre de dommages (en valeur absolue ou rapportés
au nombre de loups), du coût public de la protection,
et du montant des indemnisations de dommages.
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EUACTIV
Tirs " défensifs
" du loup : l'encadrement européen pris pour
cible
De nombreux syndicats agricoles,
chasseurs, politiques, veulent revoir le statut européen
du loup pour pouvoir généraliser les "
tirs défensifs ". Une pratique, loin
de faire l'unanimité, défendue par Emmanuel
Macron lors d'un récent déplacement.
À l'occasion d'un
déplacement sur une étape du Tour de France
dans les Hautes-Pyrénées jeudi (21 juillet),
Emmanuel Macron a voulu rassurer les éleveurs après
la mort d'une cinquantaine de brebis ces dernières
semaines.
Il a annoncé la création
d'une seconde " brigade d'intervention loup "
pour les Pyrénées et le sud du Massif central.
Pour l'heure, une seule brigade mobile de ce type est basée
à Gap (Hautes-Alpes). Elle est composée d'agents
de l'Etat, autorisés à réaliser des
tirs de défense.
Le Président de la
République s'est aussi engagé à
" faire évoluer
" le statut du loup au niveau européen.
La Directive Habitats
et ses dérogations
Le loup est une espèce
protégée, que ce soit au niveau international
par la convention de Berne, et au niveau européen
par la Directive " Habitats, Faune, Flore " de
1992. Cette dernière classe le loup parmi les espèces
d'intérêt communautaire, nécessitant
une " protection stricte ".
Au bord de l'extinction
au début du XXe siècle, ces mesures de protection
- avec l'extension des forêts - ont permis au loup
de recoloniser progressivement l'Europe à partir
des années 1990, depuis les régions reculées
où il subsistait (Balkans, Italie, Espagne). L'Europe
recense aujourd'hui quelque 20 000 loups disséminés
dans presque tous les pays.
Selon les derniers comptages
de l'Office Français de la Biodiversité (OFB),
921 loups évoluent sur le territoire français.
Ils étaient 783 en 2021. Jadis cantonné dans
les Alpes du Sud, l'animal provenant d'Italie se répand
désormais sur l'ensemble du territoire, jusqu'en
Bretagne.
Face aux actes de prédation
sur les troupeaux qui se multiplient, éleveurs et
chasseurs poussent les pouvoirs publics à faciliter
les " tirs de défense
". Le gouvernement autorise l'abattage avec
un plafond de 19 % de l'effectif annuel. Sur la base du
dernier dénombrement, il sera donc possible de prélever
174 loups en 2022. En 2021, 103 loups ont été
tués, sur 118 autorisés.
Des dérogations de
la Directive européenne autorisent ces tirs, mais
en dernier recours seulement, si des dégâts
sur l'élevage persistent malgré les mesures
de protections (chiens, clôtures, etc.) Et s'ils ne
mettent pas en péril la survie de l'espèce.
Pour Patrick Boffy, vice-président
de Férus, une association de protection du loup,
ces conditions ne sont pas toujours réunies : "
Nous faisons quasiment de la régulation. Nous sommes
à la limite de la légalité, mais tant
que les populations progressent régulièrement,
l'Europe ferme les yeux ".
D'autres pays vont encore
plus loin, jusqu'à entrer en conflits réguliers
avec l'UE. C'est
le cas de la Finlande et de la Suède qui n'hésitent
pas à réduire les populations au strict minimum
par des prélèvements massifs, en particulier
pour préserver la chasse vivrière.
D'autres Etats en revanche
protègent intégralement l'animal, comme l'Allemagne,
la Suisse ou l'Italie. A l'instar de la France, l'Espagne
autorise des abattages sélectifs. Jusqu'en 2021,
le pays était coupé en deux : protégées
au sud, les meutes pouvaient être chassées
au Nord.
De fait, la réglementation européenne n'empêche
pas les pays de l'Union d'appliquer une gestion nationale,
voire régionale, en fonction des besoins, des particularités
écologiques, économiques et culturelles. En
restant dans les clous de la Directive.
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EUACTIV
Le retour du " grand
méchant " loup fait hurler les agriculteurs
européens
Par : Natasha Foote | EURACTIV.com | translated by Charles
Szumski 17 janv. 2022
La croissance de la population
européenne de loups a ravivé les tensions
avec la communauté agricole, conduisant les parlementaires
européens à demander un réexamen du
statut de haute protection des loups dans l'UE, au grand
dam des défenseurs de l'environnement.
Vers un déclassement
du loup ?
Pour Claude Font, référent
du dossier loup à la Fédération nationale
ovine (FNO), il est nécessaire d'aller au-delà
du plafond de 19 % d'abattage par an comme le prévoit
la loi française. " On ne veut pas de gestion
comptable ni de régulation politique et technique,
mais une régulation effective, l'éleveur ou
le berger doit pouvoir se défendre à chaque
fois qu'il en a besoin, y compris par le tir. "
Pour la FNO, la FNSEA ou
le puissant syndicat européen COPA-COGECA, l'intensification
des tirs doit passer par la modification de la Directive
Habitat, encore trop restrictive, selon eux.
En février dernier,
Norbert Lins, président de la commission de l'Agriculture
du Parlement européen, a fait une proposition de
résolution sur la protection de l'élevage
et des loups, afin de " réviser la directive
Habitats " pour obtenir plus de " flexibilité
" dans la gestion du loup par les Etats.
Ce que demandent concrètement
les pourfendeurs du loup en Europe, c'est de déclasser
l'animal, en le sortant de l'annexe 4 de la Directive, dédiée
aux " espèces de faune strictement protégées
", pour l'ajouter à l'annexe 5, celle des "
espèces de faune protégées ".
Une catégorie beaucoup moins contraignante, imposant
seulement que " les prélèvements effectués
ne nuisent pas à un niveau satisfaisant de conservation
".
En 2015, Ségolène
Royal, alors ministre de l'Écologie, avait entamé
les démarches auprès de la Commission pour
réviser le statut du loup, avant de revenir en arrière.
Un dossier que semble vouloir
reprendre en main Emmanuel Macron en s'engageant jeudi dernier
à " faire évoluer " le statut du
loup au niveau européen, sans plus de précision.
Efficacité du
tir
Pour les associations de
protection du loup comme Férus, le statut européen
du loup " n'a pas
besoin d'évoluer ". Comme le souligne
Patrick Boffy, les mesures de protection comme les clôtures,
les chiens, les gardes nocturnes sont efficaces et suffisent.
La preuve par les pays qui cohabitent avec l'animal depuis
toujours comme l'Italie.
" Dans
les zones où le loup a toujours été
présent comme dans les Abruzzes, la cohabitation
se passe normalement, les éleveurs ont des chiens,
se protègent, ils savent ce qu'il faut faire. Il
y a en revanche conflictualité dans les nouvelles
régions colonisées. En tout cas au départ.
"
Selon le vice-président
de Férus, à l'unisson de nombreux experts,
les prélèvements seraient même contre-productifs
: " Si le loup tué
est un membre du couple dominant, la meute éclate.
Les jeunes vont ensuite s'écarter et attaquer des
troupeaux, plus accessibles que les animaux sauvages.
Il peut donc y avoir des augmentations de la prédation
par le tir. "
Dans son document d'orientation
sur la protection stricte des espèces animales d'intérêt
communautaire en vertu de la directive " Habitats "
du 12 octobre 2021, la commission européenne ne dit
pas autre-chose, prétextant qu' "
aucun élément de preuve solide ne semble étayer
l'efficacité du recours au contrôle létal
pour réduire la prédation des animaux d'élevage.
"
Tout autre son de cloche
pour l'éleveur Claude Font. Pour lui, il ne s'agît
pas de tirer pour tuer, mais pour faire en sorte que le
loup associe le troupeau à un danger. Une relation
de " réciprocité " entre loups et
humains, également défendue par
l'Institut national de recherche pour l'agriculture (Inrae).
Dans un communiqué
de la Fédération nationale ovine, l'éleveur
de Haute-Loire se réjouit des annonces du président
Macron, tout en l'interpelant sur deux grandes priorités
: " lever les freins
à la mise en place de tirs de défense "
et que " l'Etat français
fasse réellement le pas de damander un déclassement
du loup à l'échelle européenne, au
delà des simples engagements.
"
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EUACTIV
Le Parlement européen
veut réduire le niveau de protection des loups
Par : Natasha Foote | EURACTIV.com | translated by Anne-Sophie
Gayet
Les écologistes
et les militants se montrent critiques
Toutefois, le résultat
du vote a été critiqué par les eurodéputés
écologistes et les militants.
L'eurodéputé
écologiste Thomas Waitz a reconnu que le retour des
grands carnivores en Europe
" pose des défis importants aux agriculteurs
", mais il a maintenu que c'était
un " grand succès
pour la protection de la nature ".
L'eurodéputé
a critiqué le centre droit qui a "
choisi d'attiser la peur du grand méchant loup ",
déplorant qu'ils aient " détourné
une résolution équilibrée avec l'aide
de Renew ".
"
Leur objectif est d'abattre les loups sans aucune restriction
", a-t-il ajouté, avertissant que
le détricotage de la directive "
Habitats "," menacera l'état de conservation
de nombreuses espèces et d'autres réalisations
en matière de conservation".
De même, Reineke Hameleers,
PDG du groupe de campagne Eurogroup for Animals, a qualifié
les loups de "?beaux animaux qui ont été
injustement persécutés dans le passé
jusqu'à aujourd'hui?".
Soulignant que leur protection
est "?primordiale?" pour le fonctionnement de
l'écosystème, Mme Hameleers a déclaré
que l'abattage n'était pas la solution mais qu'au
contraire, les éleveurs devaient trouver des "?solutions
collaboratives et équitables?".
Le scepticisme de la
Commission
Mais malgré les appels
du Parlement, il semble peu probable que cette initiative
reçoive le soutien de la Commission européenne,
qui s'y est fermement opposée lors d'un débat
mercredi (23 novembre).
Soulignant que la situation
des populations de loups de l'UE reste "
fragile ", Janez Lenari, commissaire européen
à la Gestion de crise, a appelé à la
prudence.
" Nous
devons agir avec beaucoup de prudence. Nous pensons qu'un
statut de protection stricte est encore nécessaire
pour pouvoir atteindre et maintenir un état de conservation
favorable ",
a-t-il déclaré, notant que ce n'est pas encore
le cas dans la plupart des États membres.
Soulignant que le nombre
actuel d'ovins touchés dans l'UE n'est que de 0,06
%, le commissaire a déclaré qu'il " ne
croit pas que la crise de l'élevage ovin ou l'abandon
des terres soient causés par les grands carnivores?".
"
Les mesures de protection du bétail se sont avérées
efficaces ", a-t-il déclaré.
Par ailleurs, il a ajouté que la Politique agricole
commune (PAC) dispose de suffisamment de fonds pour aider
les agriculteurs à mettre en place des mesures préventives
et que la Commission suit activement la question à
" différents
niveaux ".
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CODE
ANIMAL
Le
Parlement européen vote contre de la protection des
grands carnivores
Le 24 novembre 2022, le
parlement européen a adopté une proposition
de résolution conjointe appelant à déclasser
le statut de protection des loups en vertu de la Convention
de Berne. Cette résolution menace directement les
grands carnivores tels que les loups, les ours et les lynx.
Même si cette position
nest pas légalement contraignante et na
donc pas de poids réel, elle pourrait exercer une
pression politique sur la Commission européenne pour
quelle réévalue son approche de la gestion
des populations de loups. Lanimal bénéficie
actuellement dun statut de protection juridique strict
dans la directive européenne sur les habitats, qui
aide à conserver les espèces les plus vulnérables
et les plus précieuses dEurope. Cela signifie
que toutes les formes de capture ou de mise à mort
délibérée de loups dans la nature sont
interdites.
Cette décision est
en contradiction directe avec les données scientifiques
montrant que malgré le rétablissement de nombreuses
populations, elles continuent de faire face à des
menaces importantes telles que le braconnage, la fragmentation
et la dégradation de lhabitat. En effet, sur
les neuf populations de loups transfrontaliers de lUE,
six ont toujours un statut vulnérable ou presque
menacé et continuent davoir besoin dune
protection active.
Ce vote est le dernier dune
série de tentatives au cours des dernières années
visant à réduire le statut de protection juridique
des grands carnivores, en particulier les loups. Ces discussions
détournent lattention de la tâche à
accomplir, qui consiste à se concentrer de manière
constructive sur la mise en uvre de mesures pour parvenir
à la coexistence et veiller à ce que les agriculteurs
soient indemnisés pour leurs pertes.
Selon le site Euractiv,
il semble peu probable que cette décision obtienne
le soutien de la Commission européenne, qui sy
est fermement opposée lors dun débat
mercredi 23 novembre. Soulignant que le nombre actuel dovins
touchés dans lUE nest que de 0,06 %,
le commissaire Janez Lenarcic a déclaré quil
« ne croit pas que la crise de lélevage
ovin ou labandon des terres soit causée par
les grands carnivores ». « Les mesures de protection
du bétail se sont avérées efficaces
», a-t-il déclaré, ajoutant quil
y avait suffisamment de fonds disponibles dans la politique
agricole commune (PAC) pour aider les agriculteurs à
mettre en place des mesures préventives et que la
Commission surveillait activement la question à «
différents niveaux ». En outre, les fonds de
développement rural du FEADER peuvent soutenir la
coexistence, notamment via des investissements de chiens
de garde du bétail, systèmes dalerte
et augmentation des paiements agro-environnementaux à
la surface pour les zones où la présence de
grands prédateurs pourrait empêcher la mise
en place de pratiques de pâturage bénéfiques
pour lenvironnement
Si la coexistence entre humains
et grands carnivores peut provoquer des conflits, notamment
en lien avec la déprédation du bétail,
il est important de noter quun certain nombre de mesures
préventives telles que les clôtures électriques,
les chiens de garde du bétail et la présence
humaine se sont avérées efficaces pour réduire
les dommages. En effet, cela a été démontré
par plus de 80 projets financés par le programme LIFE
depuis 1992. Ces projets ont testé et mis en uvre
avec succès des moyens de gérer et datténuer
les conflits entre les grands carnivores et les humains.
Dans le même temps,
des études scientifiques montrent clairement que
tuer des loups nest pas une solution efficace pour
réduire la prédation du bétail.
Sources
https://eur-lex.europa.eu/legal-content/EN/TXT/PDF/?uri=CELEX:52022PC0543&from=EN
https://www.euractiv.com/section/agriculture-food/news/eu-parliament-votes-to-decrease-big-bad-wolves-protection-status/
https://www.eurogroupforanimals.org/news/european-parliament-votes-downgrade-protection-large-carnivores
https://www.europarl.europa.eu/doceo/document/RC-9-2022-0503_EN.html
https://www.europarl.europa.eu/thinktank/en/document/IPOL_STU(2018)596844
https://ec.europa.eu/info/news/amendments-state-aid-guidelines-agriculture-sector-better(address-damages-caused-wolves-and-other-protected-animals-2018-nov-08_en
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CODE ANIMAL
Le Parlement européen
veut réduire le niveau de protection des loups
Par : Natasha Foote | EURACTIV.com | translated by Anne-Sophie
Gayet
Même si la résolution
commune, adoptée à une large majorité
jeudi (24 novembre),
Même si la résolution
commune, adoptée à une large majorité
jeudi (24 novembre), n'est pas contraignante et n'a donc
aucun poids réel, elle pourrait exercer une pression
politique sur la Commission européenne pour que cette
dernière réévalue son approche concernant
la gestion des populations de loups.
Le Parlement européen a demandé
que le niveau de protection des loups soit revu à
la baisse dans l'Union européenne afin de protéger
le secteur de l'élevage. Cette décision a
été saluée par les agriculteurs, mais
critiquée par les défenseurs de l'environnement.
Elle est également accueillie avec un certain scepticisme
par l'exécutif européen.
Même si la résolution
commune, adoptée à une large majorité
jeudi (24 novembre), n'est pas contraignante et n'a donc
aucun poids réel, elle pourrait exercer une pression
politique sur la Commission européenne pour que cette
dernière réévalue son approche concernant
la gestion des populations de loups.
Le loup bénéficie actuellement
d'un statut de protection juridique strict dans le cadre
de la directive européenne "?Habitats?",
qui contribue à la conservation des espèces
les plus vulnérables et les plus précieuses
d'Europe. Cela implique que toute forme de capture ou de
mise à mort délibérée de loups
à l'état sauvage est interdite.
Mais le nombre croissant de grands
carnivores dans l'UE a posé des problèmes
aux agriculteurs, affirme le Parti populaire européen
(PPE) de centre droit, qui déclare qu'il est difficile
de vivre aux côtés de prédateurs tels
que les loups, les lynx et les ours.
"
Les populations croissantes de grands prédateurs
menacent le mode d'exploitation traditionnel dans plusieurs
pays européens ", a expliqué
l'eurodéputé Herbert Dorfmann (PPE) avant
le vote.
En France, plus de 10 000 moutons
sont tués par des loups chaque année, tandis
qu'en Allemagne, les populations de loups augmentent de
36 % par an.
Pour l'eurodéputée libérale
Ulrike Müller (Renew Europe), le vote est une étape
positive pour que les troupeaux puissent "
enfin être protégés efficacement en
tuant les prédateurs individuels lorsque cela devient
nécessaire ".
" Le retour d'animaux
en voie de disparition est sans conteste un succès
de la protection des espèces. Mais la coexistence
signifie que les deux groupes ont le droit d'exister ",
a-t-elle déclaré dans un communiqué,
soulignant que les agriculteurs et les animaux de pâturage
" souffrent massivement
" de l'augmentation des attaques.
"
Les défenseurs de la nature doivent se rendre à
l'évidence : quand le loup arrive, le pâturage
s'en va - et avec lui, de nombreuses plantes et insectes
", a-t-elle ajouté.
De même, l'association européenne
des agriculteurs COPA-COGECA a salué cette avancée
vers une nouvelle approche de la gestion des populations,
qualifiant le cadre actuel d'"?obsolète?"
et d'" inadéquat ".
"
Avec de plus en plus de tragédies dans nos campagnes
résultant de cette pression, il est urgent d'agir
maintenant ", ont-ils insisté dans
une déclaration, appelant les États membres
et la Commission européenne à "
cesser d'être dogmatiques et à proposer des
solutions concrètes sur la gestion des populations
".
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EUACTIV
Les écologistes et les militants
se montrent critiques
Le Parlement européen a demandé que le niveau
de protection des loups soit revu à la baisse dans
l'Union européenne afin de protéger le secteur
de l'élevage. Cette décision a été
saluée par les agriculteurs, mais critiquée
par les défenseurs de l'environnement. Elle est également
accueillie avec un certain scepticisme par l'exécutif
européen.
Même si la résolution
commune, adoptée à une large majorité
jeudi (24 novembre), n'est pas contraignante et n'a donc
aucun poids réel, elle pourrait exercer une pression
politique sur la Commission européenne pour que cette
dernière réévalue son approche concernant
la gestion des populations de loups.
Le loup bénéficie actuellement
d'un statut de protection juridique strict dans le cadre
de la directive européenne "?Habitats?",
qui contribue à la conservation des espèces
les plus vulnérables et les plus précieuses
d'Europe. Cela implique que toute forme de capture ou de
mise à mort délibérée de loups
à l'état sauvage est interdite.
Mais le nombre croissant de grands
carnivores dans l'UE a posé des problèmes
aux agriculteurs, affirme le Parti populaire européen
(PPE) de centre droit, qui déclare qu'il est difficile
de vivre aux côtés de prédateurs tels
que les loups, les lynx et les ours.
"
Les populations croissantes de grands prédateurs
menacent le mode d'exploitation traditionnel dans plusieurs
pays européens ", a expliqué
l'eurodéputé Herbert Dorfmann (PPE) avant
le vote.
En France, plus de 10 000 moutons
sont tués par des loups chaque année, tandis
qu'en Allemagne, les populations de loups augmentent de
36 % par an.
Pour l'eurodéputée libérale
Ulrike Müller (Renew Europe), le vote est une étape
positive pour que les troupeaux puissent
" enfin être protégés efficacement
en tuant les prédateurs individuels lorsque cela
devient nécessaire ".
"
Le retour d'animaux en voie de disparition est sans conteste
un succès de la protection des espèces. Mais
la coexistence signifie que les deux groupes ont le droit
d'exister ", a-t-elle déclaré
dans un communiqué, soulignant que les agriculteurs
et les animaux de pâturage " souffrent massivement
" de l'augmentation des attaques.
"Les défenseurs
de la nature doivent se rendre à l'évidence
: quand le loup arrive, le pâturage s'en va - et avec
lui, de nombreuses plantes et insectes ",
a-t-elle ajouté.
De même, l'association européenne
des agriculteurs COPA-COGECA a salué cette avancée
vers une nouvelle approche de la gestion des populations,
qualifiant le cadre actuel d'" obsolète
" et d'"inadéquat
".
"Avec
de plus en plus de tragédies dans nos campagnes résultant
de cette pression, il est urgent d'agir maintenant ",
ont-ils insisté dans une déclaration, appelant
les États membres et la Commission européenne
à "cesser
d'être dogmatiques et à proposer des solutions
concrètes sur la gestion des populations".
Les écologistes
et les militants se montrent critiques
Toutefois, le résultat du vote
a été critiqué par les eurodéputés
écologistes et les militants.
L'eurodéputé écologiste
Thomas Waitz a reconnu que le retour des grands carnivores
en Europe " pose
des défis importants aux agriculteurs?",
mais il a maintenu que c'était un "grand
succès pour la protection de la nature".
L'eurodéputé a critiqué
le centre droit qui a "choisi
d'attiser la peur du grand méchant loup",
déplorant qu'ils aient "détourné
une résolution équilibrée avec l'aide
de Renew".
"Leur objectif est
d'abattre les loups sans aucune restriction",
a-t-il ajouté, avertissant que le détricotage
de la directive " Habitats " "
menacera l'état de conservation de nombreuses espèces
et d'autres réalisations en matière de conservation".
De même, Reineke Hameleers,
PDG du groupe de campagne Eurogroup for Animals, a qualifié
les loups de "beaux
animaux qui ont été injustement persécutés
dans le passé jusqu'à aujourd'hui".
Soulignant que leur protection est
"primordiale"
pour le fonctionnement de l'écosystème, Mme
Hameleers a déclaré que l'abattage n'était
pas la solution mais qu'au contraire, les éleveurs
devaient trouver des "solutions
collaboratives et équitables".
Le scepticisme de la
Commission
Mais malgré les appels du Parlement,
il semble peu probable que cette initiative reçoive
le soutien de la Commission européenne, qui s'y est
fermement opposée lors d'un débat mercredi
(23 novembre).
Soulignant que la situation des populations
de loups de l'UE reste
"fragile", Janez Lenari, commissaire
européen à la Gestion de crise, a appelé
à la prudence.
"Nous devons agir
avec beaucoup de prudence. Nous pensons qu'un statut de
protection stricte est encore nécessaire pour pouvoir
atteindre et maintenir un état de conservation favorable",
a-t-il déclaré, notant que ce n'est pas encore
le cas dans la plupart des États membres.
Soulignant que le nombre actuel d'ovins
touchés dans l'UE n'est que de 0,06 %, le commissaire
a déclaré qu'il "ne
croit pas que la crise de l'élevage ovin ou l'abandon
des terres soient causés par les grands carnivores?".
"Les
mesures de protection du bétail se sont avérées
efficaces", a-t-il déclaré.
Par ailleurs, il a ajouté que la Politique agricole
commune (PAC) dispose de suffisamment de fonds pour aider
les agriculteurs à mettre en place des mesures préventives
et que la Commission suit activement la question à
" différents niveaux ".
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CentrePresse.fr
Les éleveurs de
l'Aveyron au rassemblement européen pour déclasser
le statut du loup
Les éleveurs aveyronnais au
sein de Cercle 12 se rendront en Isère ce mardi 29
novembre, au rassemblement des éleveurs de onze pays
d'Europe.
En parallèle de la réunion
du comité permanent de la convention de Berne sur
le déclassement du loup demandé par la Suisse,
les éleveurs de onze pays européens se rassembleront
à Saint-Jean-de-Bournay en Isère pour appuyer
cette demande de déclassement. "L'Union européenne
reste sourde. Il est temps que les éleveurs s'unissent.
Ce rassemblement permet de montrer que ce problème
n'est pas propre à la France mais touche d'autres
pays en Europe. C'est un problème de société
et non agricole. Sans élevage, c'est la fin du pastoralisme.
On ne représente plus qu'1 % de la population en
France alors on a un travail pédagogique à
faire", déclare Mélanie Brunet, présidente
de Cercle 12, instigatrice de ce rassemblement au sein du
collectif national "Pâturage et biodiversité".
Motion envoyée
à la Commission européenne.
Ce dernier demande à abaisser
le statut du loup d'espèce strictement protégée
a protégé, de faire diminuer la prédation
"avec plus de 1 200 animaux tués par rapport
à l'an dernier et de se connaître entre éleveurs
européens", précise Mélanie Brunet.
Six traducteurs professionnels ont été embauchés
pour permettre aux éleveurs de Suisse, Autriche,
Italie, Allemagne, Norvège, Pays-Bas, Espagne, Slovénie,
République tchèque, Belgique, et France de
faire leur état des lieux. Une motion sera signée
le jour même et envoyée à la Commission
européenne.
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