La presse et les médias se déchainent



Lozère : à la troisième battue, le loup manque toujours à l'appel

Capturer un loup, une tâche qui parait impossible

"Regardez le pays. Ce sont des centaines d'hectares de forêts épaisses. On a autant de chances de tuer un loup en trois battues que de gagner au loto", plaisante amèrement Olivier Maurin, le président du syndical Elovel, une organisation visant à valoriser l'agneau de Lozère. Ici, entre les communes de Châteauneuf -de-Randon, d'Arzenc, de Pierrefiche et de Chaudeyrac, le loup avait attaqué 11 fois entre le début de l'année et le 20 août et tué ou blessé 38 bêtes, des brebis essentiellement.

https://www.youtube.com/watch?v=jhkDS1iEd0A&feature=player_detailpage



"Sur le loup, il y a encore à faire"

Interrogé par nos soins alors qu'il quittait ce jeudi 26 février 2014, le stand de la Confédération paysanne et venait de se faire offrir un tee-shirt contre la ferme des 1 000 vaches, le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll nous a répondu, à propos de la problématique loup : "On a beaucoup travaillé avec Ségolène (Royal, ministre de l'Écologie, NDRL) sur le plan loup, dans le cadre de la loi d'avenir. Le plan a permis toutes les mesures de protection et autorise les tirs."

"Ce n'est plus une espèce menacée"

"J'ai cru comprendre qu'il y avait du retard sur les compensations des prédations. Nous allons être vigilants. Il faut protéger les éleveurs. En tout cas les élevages face à la prédation." Quant aux tirs dans les parcs nationaux et notamment celui des Cévennes : "C'est une zone très particulière. Nous allons y travailler encore. Le problème dans tout ça, c'est que le loup progresse en France, ce n'est plus aujourd'hui une espèce menacée. On a encore du travail sur cette problématique."

AFP / STEPHANE DE SAKUTIN



Chez les éleveurs de mouton, l'émotion est grande

Les agriculteurs du Méjean sont remontés. Selon eux, le retour du loup met en péril l'existence même de leurs exploitations. Ils demandent aujourd'hui des mesures d'urgence pour éradiquer un animal qu'ils qualifient de fléau sur un territoire où il est incompatible avec l'activité humaine. Explication :

Mardi 11 septembre, les agriculteurs ont annoncé la création du Collectif du Méjean. Une fédération qui compte 70 sympathisants fédérés autour d'une cause : la vie au pays. Et préserver la vie au pays passe aujourd'hui par l'éradication du loup qui signe son retour en Lozère. Ce collectif a pour vocation de "rompre avec l'isolement, fédérer les idées et les objectifs et amener de la cohésion dans le combat contre le loup"… car "c'est un combat pour vivre que nous menons aujourd'hui", disent-ils.

https://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=wt5NVL5uVb0


Attaque de loup à Cipières

Alors que les attaques de loup se multiplient sur leurs troupeaux, les 700 éleveurs de brebis de Lozère se mobilisent contre le prédateur.

https://www.youtube.com/watch?v=P1MBoX9g5tQ


Le Collectif des éleveurs de la région des Causses

Le Collectif des éleveurs de la région des Causses, de la Lozère et leur environnement (Cercle) a déposé un recours devant le Conseil d'État contre les trois arrêtés nécessaires à la mise en œuvre du plan loup 2013-2017.

Dévoilé en février, le plan Loup a été signé par les ministères de l’Écologie et de l'Agriculture. Ce plan encadre la protection du loup, animal protégé, mais prévoit les conditions permettant d'en abattre dans certaines zones en cas de menaces avérées pour les troupeaux.
L'un des arrêtés fixe à 24 le nombre maximum de loups dont la destruction pourra être autorisée pour la période 2013-2014, contre 11 pour 2012-2013. Entre 2008 et 2012, seuls sept loups ont été tués.
Dans son recours en "excès de pouvoir", déposé le 25 juillet, l'avocat du Cercle, Me Régis Constans, estime que la "protection nécessaire des loups entre en contradiction avec la protection, tout aussi nécessaire, de l'élevage". Et si les deux préoccupations "ne sont pas forcément antinomiques", il faut "déterminer la position du curseur". "Or, affirme-t-il, les éleveurs estiment, à juste titre, que leurs intérêts ne sont pas pris en compte à la hauteur de ceux de la préservation des loups".
Pour Me Constans, qui soulève des nullités de procédures (incompétences des signataires, absence de décret...), les arrêtés sont "illégaux" car ils "ne tiennent pas compte" des "situations différentes reconnues par la ministre de l'Ecologie (Delphine Batho à ce moment, ndlr), lorsqu'elle s'était exprimée devant le Sénat". "Les mesures tendant à permettre l'agropastoralisme doivent être différentes selon les régions concernées", estime-t-il.
Pour l'avocat, la réglementation préexistante offrait "des marges de manœuvres bien plus larges", alors que le droit international est "empreint de pragmatisme et que "la protection du loup n'est pas absolue": "Tant la Convention de Berne du 19 septembre 1979, que la directive +Habitats+ prévoient qu’il est possible de déroger à la protection du loup lorsque trois conditions sont réunies: quand il n’existe pas de solutions satisfaisantes; quand la dérogation ne nuit pas à la survie de l’espèce; quand sont constatés des dommages importants aux cultures ou à l’élevage".
"Ces conditions sont assez largement définies pour permettre des dérogations efficaces à l’interdiction de destruction des loups, dans certaines zones, dès lors que l’on ne met pas en péril la pérennité de l’espèce", estime-t-il.

Par: Noelle Puel - 7 octobre 2013



David Ramon, agriculteur ovins viande aux Estrets de Châteauneuf-de-Randon est atterré. Son troupeau de 450 brebis a subi deux attaques l'espace d'une semaine. Six brebis blessées et trois mortes, c'est le lourd tribut payé au « super-prédateur ». Pour lui, c'est sûr, « ça n'est pas le loup qui est en voie d'extinction, mais les éleveurs ovins en Lozère »

Deux attaques en une semaine. La première, dans la nuit du 19 au 20 juin a laissé quatre brebis blessées et deux sont mortes « mangées par le prédateur ». La seconde est survenue le week-end du 22 au 23 juin. Cette fois, deux brebis ont été blessées et une est morte « dévorée ».

Certes, on est toujours en attente des résultats des investigations de l'ONCFS pour savoir si le loup est officiellement incriminé. Mais pour l'agriculteur, c'est déjà sûr, le super-prédateur a frappé. À l'appui de ses dires, les constatations effectuées par un collègue agriculteur, spécialement formé en Ardèche pour analyser les causes de prédations.

Pour la FDSEA et les JA, la coupe est pleine. Il faut « dénoncer ce fléau et mettre en garde la population et l'État sur les dangers induits par la présence du prédateur sur nos territoires », explique le président des JA, Julien Tufféry.

Lors d'une conférence de presse organisée sur le site de l'attaque, les agriculteurs ont expliqué leur demande « d'urgence » pour obtenir de l'État des aides pour acheter de la paille et financer le travail supplémentaire. Car quand le loup est là, « les mesures de protection préconisées étant ici inefficaces », il ne reste qu'une solution, « rentrer les bêtes tous les soirs ». En accompagnement, les agriculteurs réclament aussi « de pouvoir tirer sur le loup dans cette partie du territoire lozérien » et même d'aller plus loin en « organisant des battues pour l'éradiquer ».

https://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=BaRTvad0gwc


Depuis une semaine, le village de Ventron dans les Vosges s'interroge. Une vingtaine de brebis retrouvées égorgées relance les spéculations sur le retour du loup dans la région. D'autant que le lynx présent dans la région, a été mis hors de cause.

«Pour nous, c'est forcément des loups.

On nous parle d'attaque de chiens, mais on les aurait vus ou entendus», assure Patrice Munsch, dont le troupeau a été attaqué à deux reprises. Et cette piste gagne en crédibilité. «Certains aspects des prédations peuvent laisser penser à un loup», convient le directeur de l'ONCFS des Vosges, Benoît Clair.

Après sa détection dans d'autres régions de France (Alpes, Pyrénées, Jura), l'animal qui traîne malgré lui une sinistre réputation et une cohorte d'expressions populaires (faim de loup, se jeter dans la gueule du...), serait donc de retour dans un secteur dont il avait disparu depuis plus de 80 ans.

Des spécialistes vont donc se mettre sur la trace du mammifère et un seul troupeau a été laissé à l'air libre en guise d'appât. Alors, loup ou gros chien, la réponse ne devrait pas tarder à tomber.

Protégé en tant qu'espèce, faut-il continuer à accompagner le retour du canis lupus dans l'Hexagone?

15 Avril 2011


Quelque 70 agriculteurs du Causse Méjean ont créé mardi à Mas-de-Val (Lozère) un collectif contre le loup demandant à l'administration des "mesures d'urgence radicale" afin d'éradiquer un animal, qui selon eux, met en péril leur exploitation, ont-ils indiqué lors d'une conférence de presse.

Ces agriculteurs entendent ainsi peser sur l'administration pour obtenir le droit de pouvoir tirer sur loups sur les exploitations concernées de 11 communes du Causse alors que la préfecture a permis les tirs de défense à proximité de six exploitations et seulement par des personnels autorisés (garderie du Parc, lieutenant de louveterie, ONCFS).

Selon les agriculteurs, en quatre mois et demi, quatorze exploitations ont subi trente-six attaques de loups, occasionnant la mort de 22 brebis, 4 chevaux et 1 poulain, ainsi que des blessures sur 90 animaux, ceci, sans compter les nombreux éleveurs de plein air qui ont perdu de nombreuses bêtes sans jamais les déclarer, précisent-ils.

Ils affirment ainsi, "défendre leurs outils de production". "Il faut régler définitivement le problème. Le loup est incompatible avec les pratiques d'agropastoralisme", soulignent-ils, rappelant qu'avec 1,5 hab/km2, l'équilibre économique du Causse, classé au patrimoine mondial de l'UNESCO, est fragile.

S'il n'y a "pas de volonté d'extermination d'une race" dit le collectif, il souhaite cependant que "le loup disparaisse de Lozère". Les agriculteurs affirment que l'espèce, qui n'est plus en voie de disparition, risque de "porter atteinte à la biodiversité seulement parce que la régulation heurte la morale et les consciences".

"Si cela n'est pas fait rapidement, on se tournera vers d'autres interlocuteurs", indiquent les membres du collectif dans un message au préfet, précisant qu'ils visent une révision "des lois sur le loup" par les parlementaires.

http://www.sciencesetavenir.fr/11 septembre 2012, Science et Avenir et 20 Minutes



Les éleveurs du causse Méjean impatients face au loup

Les éleveurs du causse Méjean ont réagi ce matin au dernier arrêté préfectoral, pris hier, "ordonnant une mission particulière de tirs de défense en vue de la protection des troupeaux contre la prédation du loup".

Cet arrêté autorise les agents de l?ONF à procéder à des tirs contre le loup, sur le causse Méjean, mais hors zone c?ur du Parc national des Cévennes. Mais selon les éleveurs du causse Méjean, cet arrêté est "obsolète". Ils demandent que les tirs de défense soient possibles "pour les agents et pour les agriculteurs", avec des "armes à canon rayé", et même "dans la zone c?ur du PNC". Regrettant "la frilosité du préfet de la Lozère dans la gestion de ce dossier", les éleveurs du causse Méjean annoncent la "création d?un collectif, afin de pouvoir continuer à peser de manière efficiente".

Midi Libre, 11 septembre 2012



Les éleveurs s'organisent face au loup

L’arrêté préfectoral autorisant les tirs de défense contre le loup va être reconduit.

Demain, le préfet de la Lozère va reconduire l'arrêté qu'il a signé le 24 septembre dernier, accordant à six exploitants agricoles du causse Méjean la possibilité de tirs de défense contre le loup. "Je renouvelle cet arrêté pour 15 jours, en l'élargissant à une septième exploitation, explique Philippe Vignes, le représentant de l'État en Lozère. Et pour d?autres exploitations, j'ai donné une autorisation pour des tirs d?effarouchement non létaux. Car la présence du loup m?oblige à réfléchir exploitation par exploitation."

Pas de nouvelles attaques mais "il est là"

Sur le causse Méjean, depuis le 24 septembre, "il n?y a pas eu de nouvelles attaques, révèle René-Paul Lomi, le Directeur départemental des territoires, qui recueille toutes les informations sur le dossier. Mais des chasseurs l'ont aperçu".

En cette période automnale, "peut-être que le loup est effrayé par les chasseurs, les promeneurs ou les ramasseurs de champignons, poursuit le DDT. Mais quoi qu'il en soit, il existe bien".

Et pour les éleveurs de brebis, le grand prédateur qui semble vouloir coloniser le département est devenu un problème supplémentaire. "C'est vrai qu'il n'y a pas eu de nouvelles attaques, détaille André Baret, le maire d?Hures-la-Parade, porte-parole du collectif des éleveurs du causse Méjean. Mais le loup est malin. Comme il y a de l'activité sur le secteur, je pense que nous aurons bientôt un souci avec les exploitations en dehors. C?est logique. Tout se déroule comme nous l?avaient annoncé les éleveurs des Alpes, qui ont été confrontés au problème du loup."

Les éleveurs montent la garde

Respectant les consignes préfectorales, leur demandant de rassembler les troupeaux, les éleveurs ont organisé "un tour de garde nocturne, révèle André Baret. À tour de rôle, ils montent la garde autour du dernier troupeau. Mais à un moment donné, ils vont baisser les bras. La lassitude commence à poindre".

Pour eux qui sont en première ligne en effet, il devient difficile "de se battre contre 80 % de la population, souligne André Baret. Nous aimerions bien être compris. Mais si l'on veut le retour du loup partout, il faudra bien que la société s?interroge".

D?ailleurs, le prochain conseil d'administration du Parc national des Cévennes, le 18 octobre, abordera officiellement la question du loup. Le grand prédateur devient prégnant en Lozère.

THIERRY LEVESQUE, 18 octobre 2012, Midi Libre


Le loup indésirable dans le Parc national des Cévennes et le Mercantour

Après les éleveurs, les Parcs nationaux partent en guerre contre le loup. Alors que le Parc national des Cévennes demande des tirs de défense contre le loup, une traque a été autorisée vendredi pour tuer un deuxième prédateur dans le Mercantour.

Le Parc national des Cévennes (PNC) a donc tranché contre le loup.

Sur le même sujet
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Le Loup doit-il continuer à être protégé en France ?

Après un débat «très dense», jeudi à Florac (Lozère), avec ses administrateurs, le PNC a décidé «à la quasi-unanimité que la présence du prédateur n'est pas compatible avec les techniques d'élevage mises en œuvre sur le territoire du parc», indique Jean de Lescure, le président cité par Midi Libre. «L'agropastoralisme produit de la biodiversité. Nos systèmes d'élevage produisent de la biodiversité. La présence du loup remettrait en cause cette biodiversité. Nous avons donc fait notre choix» précise le président du PNC.

Dans les faits, le Parc national des Cévennes souhaite être reconnu comme zone d'exclusion pour le loup et demande des tirs de défense dans la zone cœur, qui ne sont pas autorisés aujourd'hui.

Dans le même temps l'offensive contre le loup est également lancée aux abords du Parc national du Mercantour. Après l'élimination par balle d'un loup en juin dernier, une seconde traque au prédateur est ordonnée dans le haut pays par la préfecture des Alpes-Maritimes. Destinée à calmer la colère des éleveurs et à diminuer le nombre d'attaques sur leurs troupeaux, cette nouvelle opération élargit le périmètre d'action. Elle concerne désormais dix-sept communes, de la Vésubie à la haute vallée du Var.

Le 6 juin 2012, près d'Utelle, une louve avait déjà été tuée sur ordre de l'État. La jeune femelle avait été atteinte d'un tir de soixante-dix mètres, alors qu'elle s'apprêtait à croquer un agneau. Depuis, la pression des anti-loups sur les pouvoirs publics ne cesse de croître. Le mois dernier, le député Charles-Ange Ginésy a déposé ainsi une proposition de loi visant à permettre les tirs jusqu'en zone cœur du Parc national du Mercantour.

«On veut faire disparaître les sanctuaires de protection de la nature»

L'association nationale Ferus, spécialisée dans la défense des grands prédateurs, s'insurge contre l'orientation que semble prendre le gouvernement à l'issue de la dernière réunion du Groupe National Loup du 16 octobre 2012 à laquelle elle a participé. Ferus s'étonne que «seules des mesures à sens unique et anti-loups ont été évoquées dans la cadre du prochain Plan d'action national sur le loup». Et l'association de poursuivre: «on nous propose scandaleusement d'autoriser les tirs dans les zones centrales des parc nationaux sous prétexte que la prédation serait trop forte. En clair, on veut faire disparaître les sanctuaires de protection de la nature qu'ils sont censés être.» Ferus condamne ces orientations: «Nous dénonçons surtout l'esprit dans lequel on semble bien préparer le prochain plan loup dont l'orientation principale est à l'évidence d'abattre le maximum de loups.» Le plan loup actuellement en vigueur va expirer fin 2012 et un nouveau est attendu pour 2013/2017.

19 octobre 2012, Le Parisien


Le Parc national des Cévennes prend position contre le loup

Le Parc national des Cévennes a demandé à être une zone d'exclusion pour le loup, lors d'une réunion du Conseil d'administration le 18 octobre a-t-on appris samedi auprès du maire d'Hures-la-Parade, André Baret.

Pour M. Baret (SE), également secrétaire général du "Cercle", le collectif des éleveurs de la région des Causses et de la Lozère, cette prise de position est la preuve que "la parole des locaux, des gens concernés par la présence du loup, a été prise en compte".

La prise de position du parc, qui n'a pour l'heure aucune conséquence pratique, "tendrait à autoriser les éleveurs à tirer sur les loups lorsqu'ils attaquent les troupeaux", a expliqué M. Baret à l'AFP.

Alain Argilier, le maire (PRG) de Vébron, autre commune voisine du parc, se réjouit également de cette décision: "Ainsi que nous le répétons depuis un an, le loup n'est pas approprié à l'agro-pastoralisme pratiqué ici", a-t-il déclaré à l'AFP.

"Les bergers ne surveillent pas les troupeaux, les animaux sont très libres" sur le Causse Méjean (la zone sur laquelle se trouvent les communes touchées - ndlr) explique l'édile.

En septembre, le collectif d'agriculteurs contre le loup dirigé par M. Baret avait demandé à l'administration le droit de tirer sur les loups pour les exploitations des onze communes du Causse Méjean.

Que le Parc national des Cévennes se soit saisi de la question est une étape importante pour M. Baret, qui tient cependant à préciser qu'il ne se fait "pas d'illusions". "Cela ne va pas se faire en quinze jours, car, hélas, les décisions sont souvent prises très très loin des zones de prédation, et par des gens qui ne sont pas confrontés au problème", a-t-il dit.

La ministre de l'Ecologie, Delphine Batho, a annoncé fin juillet l'ouverture d'une processus de concertation dans la perspective d'un nouveau plan d'action sur le loup, qui succédera en 2013 au plan actuel, couvrant la période allant de 2008 à 2012.

05 novembre 2012, Maxisciences


Le Parc national des Cévennes prend position contre le loup

MARSEILLE (AFP) - Le Parc national des Cévennes a demandé à être une zone d'exclusion pour le loup, lors d'une réunion du Conseil d'administration le 18 octobre a-t-on appris samedi auprès du maire d'Hures-la-Parade, André Baret.

Pour M. Baret (SE), également secrétaire général du "Cercle", le collectif des éleveurs de la région des Causses et de la Lozère, cette prise de position est la preuve que "la parole des locaux, des gens concernés par la présence du loup, a été prise en compte".

La prise de position du parc, qui n'a pour l'heure aucune conséquence pratique, "tendrait à autoriser les éleveurs à tirer sur les loups lorsqu'ils attaquent les troupeaux", a expliqué M. Baret à l'AFP.

Alain Argilier, le maire (PRG) de Vébron, autre commune voisine du parc, se réjouit également de cette décision: "Ainsi que nous le répétons depuis un an, le loup n'est pas approprié à l'agro-pastoralisme pratiqué ici", a-t-il déclaré à l'AFP.

"Les bergers ne surveillent pas les troupeaux, les animaux sont très libres" sur le Causse Méjean (la zone sur laquelle se trouvent les communes touchées - ndlr) explique l'édile.

En septembre, le collectif d'agriculteurs contre le loup dirigé par M. Baret avait demandé à l'administration le droit de tirer sur les loups pour les exploitations des onze communes du Causse Méjean.

Que le Parc national des Cévennes se soit saisi de la question est une étape importante pour M. Baret, qui tient cependant à préciser qu'il ne se fait "pas d'illusions". "Cela ne va pas se faire en quinze jours, car, hélas, les décisions sont souvent prises très très loin des zones de prédation, et par des gens qui ne sont pas confrontés au problème", a-t-il dit.

La ministre de l'Ecologie, Delphine Batho, a annoncé fin juillet l'ouverture d'une processus de concertation dans la perspective d'un nouveau plan d'action sur le loup, qui succédera en 2013 au plan actuel, couvrant la période allant de 2008 à 2012.

Sciences et Avenir : Publié le 03-11-2012


Le loup n'est plus le bienvenu dans le Parc national des Cévennes

Le Parc national des Cévennes veut devenir une zone d'exclusion pour le loup.

Le maire d'Hures-la-Parade, André Baret, a indiqué avoir demandé de faire du Parc national des Cévennes une zone d'exclusion pour le loup. Une telle mesure autoriserait les éleveurs à tirer sur les loups lorsqu'ils attaquent les troupeaux.

C’est à l’occasion d'une réunion du Conseil d'administration qu’André Baret, maire d'Hures-la-Parade et secrétaire général du "Cercle", le collectif des éleveurs de la région des Causses et de la Lozère, a indiqué avoir demandé à faire du Parc national des Cévennes une zone d'exclusion pour le loup. Cette prise de position est la preuve que "la parole des locaux, des gens concernés par la présence du loup, a été prise en compte", estime-t-il.

Pour l'heure aucune conséquence pratique ne déroule de cette prise de position, mais si elle était retenue, cela "tendrait à autoriser les éleveurs à tirer sur les loups lorsqu'ils attaquent les troupeaux", a expliqué M. Baret à l'AFP. Alain Argilier, le maire de Vébron, une autre commune proche du parc, se réjouit de cette décision. "Ainsi que nous le répétons depuis un an, le loup n'est pas approprié à l'agro-pastoralisme pratiqué ici", explique-t-il à l'AFP. Il souligne que "les bergers ne surveillent pas les troupeaux, les animaux sont très libres" sur le Causse Méjean (la zone sur laquelle se trouvent les communes touchées).

En septembre, le collectif d'agriculteurs contre le loup dirigé par M. Baret avait déjà demandé à l'administration le droit de tirer sur les loups pour les exploitations des 11 communes du Causse Méjean. Mais aucune suite n'avait été donnée. Cette fois, en saisissant directement le Parc national des Cévennes une étape importante vient ainsi d’être franchie pour M. Baret. Néanmoins, il ne se fait "pas d'illusions", dit-il. "Cela ne va pas se faire en 15 jours, car, hélas, les décisions sont souvent prises très très loin des zones de prédation, et par des gens qui ne sont pas confrontés au problème", juge-t-il.

Publié par Emmanuel Perrin, le 05 novembre 2012


Alerte au loup sur le causse

Venu des Alpes, le prédateur a désormais posé ses pattes en Lozère où il sème une sacrée pagaille. Pro et anti, néoruraux et éleveurs du cru, tous sont sur les dents.

"Il est toujours là. Pour le moment, il est sur les mouflons, mais les attaques vont recommencer." Depuis un an, André Baret, éleveur de 250 brebis, ne voit plus son causse du même œil. "Ici, on a gardé la mémoire de la bête du Gévaudan. Nos anciens ont mis des siècles à éradiquer le loup. Maintenant qu'il est revenu, on a peur." Entre mai et décembre 2012, la direction départementale des territoires a comptabilisé en Lozère 35 attaques estampillées "loup non écarté*". Bilan : 48 animaux tués. La plupart de ces attaques ont eu lieu sur le causse Méjean, où 22.000 brebis paissent librement sur d'immenses pâturages.

De loups (Canis lupus), il n'y en aurait pourtant que deux sur le causse. Deux de trop, selon André Baret : "Pour eux, nos troupeaux, c'est comme un McDo. Leur présence est incompatible avec le pastoralisme extensif. C'est simple : c'est nous ou le loup." Maire de Hures-la-Parade, un territoire de 8.850 ha, André Baret a lancé avec d'autres éleveurs et agriculteurs le Cercle, association qui compte 120 adhérents. "Cette arrivée du loup, c'est un traumatisme collectif ; j'ai vu des éleveurs pleurer devant les carcasses de leurs brebis, raconte Jean-Claude Robert, porte-parole du Cercle. C'est notre outil de travail qui est touché. Ici, le loup est chez nous, pas chez lui." Gaëtan, 30 ans, fut le premier éleveur du causse touché par les attaques, il y a un an : "On veut pouvoir se défendre, avoir une autorisation de tir de défense permanente." "On a l'impression d'être moins considérés que les loups", renchérit Jean-Rémi, 39 ans. "Puisqu'à Paris ils y tiennent tant, ils n'ont qu'à les prendre pour les mettre à Rambouillet ou Versailles!"
La rumeur colporte qu'une louve aurait été tuée en décembre

Les éleveurs ont trouvé de nombreux alliés pour mener leur guerre au prédateur. En octobre dernier, le conseil d'administration du parc national des Cévennes a ainsi estimé incompatible l'installation du loup avec les activités agropastorales. Étrange pour un organisme censé préserver les espèces. Revendiquant le "bon sens lozérien", Alain Bertrand, maire de Mende, a, quant à lui, présenté au Sénat une proposition de loi visant à créer des "zones d'exclusion" regroupant les communes dans lesquelles les activités pastorales sont "gravement perturbées par les attaques de loups", zones où leur abattage serait autorisé. La proposition a été adoptée par la Haute Assemblée le 30 janvier dernier, contre l'avis du gouvernement.

Sur le causse, tout s'entend… Des éleveurs reprochent à l'administration son laxisme, contestent les chiffres officiels d'attaques ou de victimes du loup, d'autres affirment avoir été placés sur écoute… La rumeur colporte qu'une louve aurait été tuée lors d'une battue en décembre dernier. S'en sont suivies les plaintes de trois associations pro-loup, puis, par ricochet, une plainte pour diffamation des chasseurs, classée sans suite. La brigade de recherches de Mende poursuit ses investigations. "La moitié de la population de Hures-la-Parade est constituée de néoruraux, parfois installés ici depuis vingt ans et plutôt favorables au loup, explique le maire. La dynamique que nous avions enclenchée ensemble contre un projet de gaz de schiste, il y a deux ans, a été brisée. Le loup est aussi un perturbateur social."
"La présence odorante de l'homme peut faire fuir le loup"

Pourtant, rares sont ceux qui s'aventurent aujourd'hui à prendre parti pour le prédateur. L'un d'eux, Manoël Atman, a tenté l'expérience, le 27 mai à Langogne. Son association, Alliance avec les loups, proposait aux éleveurs conviés à une réunion publique de nouer un dialogue. Résultat : le "pro-loup", qui affirme avoir déjà été menacé, a failli se faire dévorer tout cru par les "anti", venus en nombre. "Il est plus facile de tuer les loups que de lutter contre Paris, constate-t?il. La filière ovine est exsangue, la consommation de viande baisse, les charges augmentent, la concurrence des agneaux de Nouvelle-Zélande s'accentue… Pour les éleveurs, l'arrivée du loup, c'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase."

Alliance avec les loups prône néanmoins la cohabitation : "Nous proposons aux éleveurs d'accueillir des campeurs qui passent la nuit près de leurs troupeaux. La présence odorante de l'homme peut faire fuir les loups. Des volontaires viennent ainsi de camper près de deux élevages, à côté de Langogne." Mais pour les éleveurs, aucune protection n'est satisfaisante : ni les patous, ces gros chiens capables de repousser les loups mais réputés agressifs envers les passants, ni les enclos, électriques ou non. Et encore moins le camping au troupeau, une "idée saugrenue" qui a bien fait rire sur le causse. "Aucune mesure n'est valable à part le tir à la carabine", conclut André Baret, qui prédit qu'"à terme, le loup sera classé comme nuisible".

Au milieu de cette mêlée, une petite voix suggère que le prédateur a, lui aussi, sa place ici. Celle de Christian Avesque, 75 ans, le dernier berger salarié du causse Méjean : "Autrefois, les troupeaux rentraient chaque soir, se souvient?il. Mais aujourd'hui, il n'y a plus de bergers, seulement des éleveurs qui laissent leurs brebis sans surveillance. Alors, la nuit, ce sont des proies faciles… Les éleveurs devraient modifier leur façon de travailler et rentrer leurs bêtes." Il a bien essayé d'en parler mais "le ton monte vite, alors on change de sujet". Pourtant Christian en est persuadé, "il y a moyen de s'accommoder de la présence du loup". Mais bon, ce qu'il en dit…
Du Mercantour à la Lozère, "canis lupus" file vers l'ouest

C’est en 1992, dans le Mercantour(Alpes-Maritimes), que les premiers loups ont remis les pattes en France. Aujourd’hui, on estime leur population à environ 250 ; tous proviennent de la même lignée génétique italo-alpine. "Le premier cas documenté de loup ayant franchi le Rhône remonte à 1997.Dès 1999, nous avons eu des preuves de sa présence dans le Massif central",explique Éric Marboutin, chef de projet à l’ONCFS*, chargé de la surveillance des populations loup et lynx. "Deux mâles ont été détectés dans le sud de la Lozère, mais rien ne dit qu’ils vont rester,d’autant qu’ils sont loin du coeur de population situé dans le massif alpin. Et même lorsqu’un couple est présent sur une zone, la reproduction n’est pas systématique."

* Cette catégorie comprend des cas d'attaques avérées mais aussi des cas litigieux, où la responsabilité du loup n'a pu être clairement établie. Ces attaques classées "loup non écarté" permettent aux éleveurs concernés d'être indemnisés pour leurs pertes par l'État.

Sarah Finger, correspondante à Hures-la-Parade (Lozère) - JDD - Le Journal du Dimanche - le 9 juillet 2013


Le Parc des Cévennes demande des tirs de défense contre un loup

Le Parc des Cévennes demande des tirs de défense contre un loup Concrètement donc, le Parc national des Cévennes "souhaite être reconnu comme zone d’exclusion pour le loup.

Le Parc national des Cévennes demande une révision de la législation nationale. La priorité est donnée à "l'agropastoralisme et à la biodiversité".

Le Parc national des Cévennes (PNC) a donc tranché contre le loup. Après un débat "très dense", jeudi à Florac (Lozère), avec ses administrateurs, le PNC a décidé "à la quasi-unanimité que la présence du prédateur n?est pas compatible avec les techniques d?élevage mises en ?uvre sur le territoire du parc", indique Jean de Lescure, le président. Avant de poursuivre : "L?agropastoralisme produit de la biodiversité. Nos systèmes d?élevage produisent de la biodiversité. La présence du loup remettrait en cause cette biodiversité. Nous avons fait notre choix."

Jean de Lescure rappelle aussi que "la reconnaissance à l?Unesco a été obtenue sur l?autel de la biodiversité et de l?agropastoralisme. Sur notre territoire donc, le loup n?a pas sa place".

"Le loup est une espèce dynamique, qui va essayer de s?implanter, reprend Jacques Merlin, le directeur du PNC. Mais nous n?allons pas l?éradiquer avec la réglementation actuelle. C?est pourquoi nous demandons une révision de la législation nationale."

Des tirs de défense demandés contre le loup

Concrètement donc, le Parc national des Cévennes "souhaite être reconnu comme zone d?exclusion pour le loup, détaille Jean de Lescure. Nous demandons des tirs de défense dans la zone c?ur, qui ne sont pas autorisés aujourd?hui".

Les éleveurs du causse Méjean, qui sont en première ligne face au grand prédateur, sont intervenus en début de ce conseil d?administration. "Ils nous ont fait part de leur désarroi", détaille le président. "Ils nous disent qu?ils ne peuvent pas vivre avec le loup. On ne peut pas leur répondre : ?Adaptez-vous?", poursuit le directeur.

Les instances du Parc ont donc décidé de "porter un message. Nous demandons aussi à être relayés par les parlementaires, pour obtenir une révision rapide du Plan loup. Une manière de mettre l?État devant ses responsabilités".

Midi Libre -2014 / THIERRY LEVESQUE



Le Cercle veut mettre un point final à la présence du loup en Lozère

"Nous devrions plutôt consacrer nos énergies à construire", expliquent les représentants de l'association le Cercle, qui vient de déposer un recours au Conseil d'État contre le plan loup. Selon eux, il est plus que temps de solder le problème et de passer à autre chose. Explication :

Depuis son fief historique du Causse Méjean, le Cercle entend prendre la défense des agriculteurs, de tous les agriculteurs. Cette association a-syndicale et a-politique, souhaite fédérer la lutte contre la présence du loup dans les milieux où il nuit à la biodiversité.

Plusieurs éléments ont conduit le Cercle à entamer la médiatique procédure de demander l'annulation du plan loup au Conseil d'État :

- Les agriculteurs de Lozère sont les premiers acteurs de la biodiversité. En maintenant les milieux ouverts, ils contribuent au maintien de multiples espèces. Ils ont même accompagné la réintroduction de nombreux animaux, dont les vautours.

- Le loup n’est plus en voie d'extinction. C'est désormais une espèce en voie d'expansion trop rapide. Et la Lozère n'est pas en mesure d'acheter la bonne conscience de toute une société.

- La Lozère a été reconnue Patrimoine mondial de l'humanité. On ne peut donc pas tolérer qu'une espèce y porte atteinte à la biodiversité.

- La Lozère a été classée pour l'agropastoralisme. L'incompatibilité avec le loup a été reconnue et la lutte a été engagée dans un cadre légal. Il ne s'agit pas de détruire une espèce, simplement d'empêcher son implantation dans une zone ou elle est néfaste.

- Le plan loup est inefficace pour mener cette lutte à bien : on ne peut pas prétendre réguler une espèce dans un département où il existe de trop nombreuses zones d'exclusion : Parcs naturels, zone Natura 2000…

- Selon le Cercle, il est donc grand temps de changer le cadre légal, et de le remplacer par un système de régulation efficace. Il est urgent que les agriculteurs puissent devenir les acteurs responsables du développement du territoire.


- Et par-dessus tout pour le Cercle, qui fédère bien plus que le monde agricole et dépasse largement le cadre de la Lozère, le loup est un combat d'arrière-garde. Ses membres souhaitent que le dossier soit traité rapidement pour pouvoir passer à autre chose : "il est grand temps de construire. De consacrer nos énergies à des thèmes positifs. D'accompagner la vie ici en nous consacrant aux projets de développement économique et social".

Par: Patrick Zimmermann le: 08 octobre 2013


Le loup n'en finit pas de semer la discorde

Désormais, c'est eux ou lui ! Eux, ce sont les éleveurs ovins (voire caprins) ; lui, c'est le loup. Tel est le message qu'ont voulu faire passer, à la mi-octobre, plusieurs organisations agricoles – FNSEA, Jeunes Agriculteurs, Assemblée permanente des Chambres d'agriculture (APCA), Fédération nationale ovine (FNO) – en demandant fermement « aux ministres de l'Écologie et de l'Agriculture d'ouvrir le dossier du statut du loup, afin qu'il soit rapidement sorti des espèces protégées, tant dans le cadre de la Convention de Berne que de la directive Habitats de l'Union européenne ».

Ajoutons que la Confédération paysanne, qui représente l'autre sensibilité du monde agricole, est sur la même longueur d'ondes puisqu'elle a demandé à l'État, fin septembre, d'« admettre que la cohabitation (loups-moutons) est impossible ».

Environ 250 loups en France, des signalements dans le Puy-de-Dôme

Bref rappel de la situation actuelle sur le front du loup : les autorités, via l'Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS), estiment le nombre de « canis lupus » à 250 environ dans l'Hexagone. Les éleveurs, eux, parlent plutôt de 300, voire davantage. Le loup aurait étendu son territoire à plus d'une trentaine de départements – des signalements ont été validés dans l'Aube, le Puy-de-Dôme, le Lot et le Gers ! – même si le gros des meutes est localisé dans les régions Rhône-Alpes et PACA, notamment dans le massif du Mercantour (Alpes-Maritimes).

Les loups font bombance : 2.680 bêtes (essentiellement des ovins) tuées en 2008, 4.920 en 2011, 5.848 en 2012. Le bilan 2013 pourrait être plus faible. Mais, comme l'explique la Confédération paysanne, c'est parce que « l'impuissance, la colère, le découragement ont eu raison de bon nombre d'éleveurs et de bergers », qui sont aujourd'hui « l'espèce en danger de disparition ».

Le Plan Loup autorise l'abattage de 24 animaux

Des éleveurs et bergers qui disent avoir essayé toutes les mesures de protection imaginables contre le loup, sans succès. Celui-ci est à la fois extrêmement mobile et beaucoup plus malin que ne le pensait Jean de La Fontaine… Les associations pro-loup rétorquent généralement que lesdites mesures de protection sont encore insuffisantes.

Entre 2008 et 2012, il n'y a eu que sept loups tués en France. Ce nombre est passé à 11 en 2012-2013. Le Plan Loup entériné en mars dernier autorise l'abattage de 24 animaux – le dixième de l'effectif présumé – sur la période 2013-2014. Fin septembre, sur ce quota, il n'y avait eu que cinq loups tués. Les éleveurs demandent que l'on « prélève des meutes entières » et jugent le Plan « inadapté ». Les associations écolos, elles, multiplient les procédures judiciaires pour contester les battues.

Le loup, espèce protégée de l'opinion publique

Philippe Martin, le ministre de l'Écologie, tente de ménager la chèvre… et le loup. Mais il sait bien de quel côté l'opinion publique penche, et de manière massive. Un sondage Ifop d'octobre indique que 75 % des Français « jugent inacceptable que l'État fasse abattre certaines espèces protégées telles que le loup […] ». Même pourcentage pour considérer que le loup « a toute sa place dans la nature en France ».

C'est que, après des décennies de documentaires animaliers – aux images souvent superbes – diffusés à la télévision, l'image du loup a totalement changé, du moins auprès de la population urbaine (très majoritaire). Désormais, comme le suggère l'anthropomorphisme qui imprègne ces documentaires, le loup est le « gentil » animal sauvage. Et ceux qui veulent s'en débarrasser ne sont que de « méchants ploucs » qui exagèrent leurs malheurs et ne comprennent rien aux beautés de la biodiversité…

Bruno Mège (avec AFP) - 08 novembre 2013 - L'Echo Républicain


La menace du loup pèse sur les estives du mont Lozère


La menace du loup pèse sur les estives du mont Lozère Syndicats agricoles, élus, chasseurs et PNC ont rencontré les éleveurs à Bellecoste.

L es éleveurs, excédés par les attaques fréquentes du prédateur, descendent leurs brebis un mois avant la date prévue.

La dernière attaque du côté du Mas de la Barque date de vendredi dernier. Et cette fois, le loup a eu raison des éleveurs lozériens. "Les trois quarts des brebis agnèlent fin septembre. Sur le dernier mois de gestation, il ne leur faut subir aucun stress. On les a donc descendues ce lundi matin", se résigne Gilles Paulet, éleveur ovin installé à La Garde-Guérin, victime de plusieurs attaques de loup "en plein jour". Ce lundi, derrière lui, sur Bellecoste, à quelques kilomètres du Mas de la Barque, il ne reste qu'une centaine de ses brebis en estive. Elles ont rejoint le gros du troupeau ce mardi matin, un mois avant la date normalement prévue. Comme lui, plusieurs agriculteurs des groupements pastoraux du secteur mont Lozère font le choix d'écourter la période d'estive. "Et ceux qui partent laissent le problème aux voisins."

Les éleveurs installés sur le Parc national des Cévennes, territoire protégé, ne bénéficient pas de toutes les mesures de protection détaillées dans le Plan loup. Là est le problème. Élus, professionnels, chasseurs et gestionnaires du Parc national des Cévennes se sont réunis ce lundi 18 août pour demander, une nouvelle fois, l'autorisation des tirs de défense en zone cœur de parc. Une position qui a d'ailleurs valu aux PNC de vives critiques. "Le parc protège et produit la biodiversité. Or, cette biodiversité provient principalement des milieux ouverts. Milieux ouverts qui sont garantis par l'agropastoralisme. Si les éleveurs mettent fin aux estives. C'est la fin de l'agropastoralisme, des lieux ouverts. Et l'on perd plus de biodiversité que si l'on agissait sur le loup." Pour Jean de Lescure, président du Parc national des Cévennes, le choix est tout fait.
L’invitation est lancée à Ségolène Royal

"Nous demandons à Ségolène Royal de venir se rendre compte de la réalité des éleveurs en Lozère et de prendre les mesures nécessaires pour en finir", annonce le président des Jeunes agriculteurs, Julien Tufféry, en réponse aux quelques signaux positifs lancés dernièrement par la ministre de l’Écologie. Une invitation collective devrait d’ailleurs être lancée, puisque syndicats agricoles, élus et Parc national des Cévennes s’accordent sur la nécessité d’instaurer les tirs de défense en zone PNC.

Jean de Lescure affirme de son côté avoir tenté d’obtenir une telle dérogation avec tous les ministres précédents depuis le début des attaques du loup. En vain. "La dernière demande faite au ministère remonte à 15 jours et a été faite main dans la main avec le préfet", rappelle le président du PNC. Néanmoins, les éleveurs préviennent, la ministre doit venir pour apporter des solutions. "Si c’est pour ne rien dire, ce n’est pas la peine qu’elle vienne."

"Au-delà des pertes économiques et morales subies par les éleveurs, c'est l'intérêt de nos paysages qui est en jeu. La transhumance fait partie de notre territoire", défend Jean-Paul Velay, maire de Saint-Maurice-de-Ventalon. "Le label Unesco repose sur l'agropastoralisme. On a mis des années à avoir ce label, on peut très bien le perdre demain", poursuit Olivier Boulat, président de la FDSEA.

"La remise en cause des fondements mêmes du métier"

Dernièrement, Michael Meyrueix, éleveur installé à La Fage, a vendu son troupeau. "150 brebis parties dans les Pyrénées", commentent les professionnels qui craignent de voir cet exemple se multiplier. Menaçant à terme la polyculture. "En Margeride, les éleveurs vont poursuivre le bovin et abandonner l'ovin. Mais si la polyculture existait, ce n'est pas pour rien. Économiquement, ce ne sera pas viable", prédit Gilles Paulet.

La chambre d'agriculture de la Lozère noircit même le tableau. "À terme, c'est la remise en cause des fondements même du métier d'éleveur et de tous ses enjeux sur le territoire." Francis Chabalier, directeur de la chambre, veut alerter l'opinion publique. "On ne fait pas de la cueillette ! Le système de pâturage est très complexe. J'insiste sur cette technicité." Pour lui, la fin de l'agropastoralisme est une véritable menace pour l'ensemble de la profession. "Il faut enfermer berger et brebis pendant que le loup se promène ? Ça n'a pas de sens !" Les chasseurs, solidaires des éleveurs, se disent prêts à intervenir. Tous n'attendent que le feu vert du ministère.

ELODIE CALAS


Le préfet autorise le prélèvement d'un loup sur le secteur de Châteauneuf-de-Randon

Nous vous l'annoncions dans La Lozère Nouvelle de la semaine dernière, c'est désormais officiel. Pour la première fois, le préfet de la Lozère autorise un tir de prélèvement d'un loup sur la Margeride.

L'arrêté préfectoral vient de tomber aujourd'hui 28 août, Guillaume Lambert, préfet de la Lozère, a ordonné une opération de prélèvement d'un loup pour la protection des troupeaux domestiques de certaines communes du secteur de Châteauneuf-de-Randon.

Voici le communiqué envoyé par les services de la préfecture :

"Cette mesure administrative de prélèvement intervient après le constat, sur ce massif, de 11 attaques pour lesquelles la responsabilité du loup ne peut être écartée. Ces attaques ont eu lieu sur les communes de Châteauneuf-de-Randon, Arzenc-de-Randon, Pierrefiche et Chaudeyrac entre le premier janvier et le 20 août 2014 et ont entraîné la mort ou la blessure de 38 animaux.

Dans la zone géographique concernée, les éleveurs ayant subi des dommages ont mis en oeuvre l’ensemble des mesures de protection (achat et présence de chiens de protection, rassemblement des troupeaux en parcs de nuit électrifiés, rentrée des troupeaux en bergerie la nuit, etc.) et de défense (moyens d’effarouchement sonores, veilles répétées de tireurs pour effectuer des tirs de défense, etc.) contre la prédation du loup.

Malgré la mise en oeuvre effective de ces mesures de protection et de défense, les prédations du loup ont persisté sur ce secteur et occasionné de nouveaux dégâts aux troupeaux. C’est pourquoi le préfet de la Lozère a pris un arrêté préfectoral autorisant le prélèvement d’un loup afin de réduire la pression de prédation dans la zone considérée.

La mise en oeuvre de ce tir de prélèvement est encadrée par les textes applicables et par le protocole « loup » adopté au niveau national.

Placée sous la direction du Chef de Service Départemental de l’Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage (ONCFS), cette mise en oeuvre recouvre plusieurs techniques de chasse incluant le recours à des battues.

Le tir pourra avoir lieu de jour comme de nuit, pendant un mois à compter de la publication de l'arrêté".

Patrick Biancone le 29 août 2014


Lozère : JA et FDSEA au départ de la transhumance contre le loup

Lozère : JA et FDSEA au départ de la transhumance contre le loup Les Lozériens ont pris part à la transhumance à Brioude (Haute-Loire).
© D.R

L es représentants lozériens des syndicats FDSEA et JA ont soutenu leurs voisins agriculteurs à Brioude. Une transhumance a été organisée pour manifester contre le loup. Elle arrive ce jeudi 27 novembre à Paris.

À l'appel de la Fédération nationale ovine, les Jeunes agriculteurs et la FDSEA de Lozère se sont rendus, à Brioude (Haute-Loire) au départ d'une des deux grandes transhumances ovines, organisées ce mardi 25 novembre en France, pour lutter contre la prédation du loup. L'objectif de cette manifestation : montrer le désarroi des éleveurs face au prédateur.

Parmi les Lozériens présents pour assister au départ des 170 brebis vers la capitale, Julien Tufféry, président de JA Lozère qui a pu faire partie de la délégation reçue par le sous-préfet de Brioude pour relayer le message des éleveurs au représentant de l'État. "Aujourd'hui, le Plan loup est inefficace et inadapté. De plus, il coûte très cher aux contribuables français, 16 millions d'euros chaque année. Une dépense intolérable de nos jours !", s'exprimait Julien Tufféry, après l'entretien.

"Pas de véritables réponses"

Josiane Compain, responsable de la section ovine de la FDSEA 48, à son tour, complétait : "Nous n'avons encore une fois pas eu de véritables réponses malgré une mobilisation d'ampleur nationale. Il faudra tôt ou tard que l'on sache si l'État veut soutenir les éleveurs face au loup".

Les 170 brebis parties de Brioude feront une halte à Moulins (Allier) pour finalement rejoindre Paris, ce jeudi 27 novembre, où une grande manifestation se tiendra sur le Champ-de-Mars. Elles se dirigeront ensuite vers le ministère de l'Écologie où les agriculteurs devraient être reçus par Ségolène Royal.




Association Causses-Cévennes d'action citoyenne

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