La Qualité de vie : un combat citoyen au quotidien




Rappel : qu'est-ce que le Patrimoine cévenol ?

Les Cévennes constituent un ensemble patrimonial de haute valeur en raison de sa diversité, de sa complexité géologique, de la confrontation de ses climats et de ses activités humaines.

1/ Sa diversité

- zones boisées avec nombreuses essences (chêne vert, pin maritime, châtaignier, hêtre etc),
- activités agro-pastorales,
- biodiversité : 11 000 espèces végétales dont 2 250 plantes à fleurs (soit près de 4 fois plus que dans tous les Pays-Bas),
- richesse de la faune (insectes, oiseaux : 208 espèces, mammifères : 89 espèces).

2/ Sa complexité géologique

- le schiste, dominant dans les vallées cévenoles méditerranéennes,
- le calcaire, surtout présent sur les Causses ou le bas piémont cévenol,
- le granite, élément majeur du Mont Lozère et de l'Aigoual.

A cela s'ajoute une complexité des reliefs multipliant les expositions diverses à l'ombre ou au soleil, créant ainsi autant de niches écologiques offertes à la vie animale ou végétale. Enfin, les hommes ont développé, avec les trois roches précédemment citées, trois architectures rurales spécifiques qui contribuent également à la diversité des ambiances paysagères.

3/ La confrontation des climats

- au SE de la ligne de partage des eaux entre Méditerranée et Atlantique, climat méditerranéen, chaud et sec en été, tempéré en hiver, aux pluies torrentielles en automne et au printemps,- au NW, climat océanique, plus frais et plus humide,
- enfin, en altitude, climat de type montagnard, froid et sec en hiver, chaud et sec en été, soumis aux influences de pluies parfois violentes en saisons intermédiaires.

Les changements climatiques globaux, actuels et à venir, vont certainement accentuer les contrastes de ces répartitions géographiques des climats. Il fera plus chaud et sec en été, il fera plus froid en hiver et il pleuvra davantage en saisons intermédiaires si celles-ci …. continuent à exister

4/ Les activités humaines
La richesse biologique du Parc dépend de la présence humaine et, en particulier, du maintien d'activités agricoles extensives, seules capables d'entretenir l'espace non forestier. Par ailleurs, il est important de mettre en place une sylviculture douce et adaptée à des terrains de montagne très sensibles à l'érosion.

Qu'entend-on par qualité de vie en 2010 ?

Il n'est pas rare, encore aujourd'hui, d'entendre certaines personnes exprimer leurs doutes sur la qualité de vie qu'ils ont la chance d'avoir, en Cévennes et dans notre région Languedoc Roussillon : " quelqu'un peut-il m'expliquer en quoi c'est un privilège de vivre ici ? " ont-elles la candeur de demander.

Les Français qui habitent au-dessus d'une ligne allant, approximativement, de Bordeaux à Lyon, se feraient un grand plaisir d'échanger leur place avec celle des " gens du sud ". Ne serait-ce que pendant une année entière. Ceci afin que ces derniers mesurent, entre autres, les différences météorologiques et climatiques au cours d'un cycle saisonnier complet. Sans parler des paysages, nettement plus agréables à apprécier sous le beau temps.

Mais les Languedociens accepteraient-ils cette invitation à changer de cadre de vie ? Même pendant 12 petits mois ?

A coup sûr, certainement pas ! Dans ce cas, qu'ils prennent conscience des bénéfices mais aussi des enjeux de leur région et qu'ils se décident à assumer réellement les données primordiales à défendre en urgence que sont :

- la terre et sa biodiversité (protection contre les apports chimiques),
- l'eau (potabilité et pérennité de la ressource),
- l'air (lutte contre les diverses pollutions en provenance des grandes agglomérations),
- le respect des règles élémentaires des lois de la République (acquittement correct de ses impôts, par exemple, puisque l'argent reste au centre des préoccupations) et de la vie en société (conflits d'usage liés, notamment, aux nuisances sonores ; harmonisation des flux migratoires).

En ce qui concerne les communes du massif de l'Aigoual, les cadres à la fois naturel (configuration des lieux) et structurel (présence d'écoles, commerces, médecins, pharmaciens, pompiers etc) sont, comme partout ailleurs, sous la responsabilité directe des habitants de ces communes, donc de leurs élus trop souvent confrontés à des conflits d'intérêts. Avec, en particulier, de la part des élus, un devoir de gestion responsable et équitable de l'argent public.

En résumé, quitte à (ré)-enfoncer une porte ouverte, la qualité de vie reste un combat citoyen à mener au quotidien. Aujourd'hui encore plus qu'hier.

Citoyens du Languedoc (août 2010)


Quand la « musique » n’adoucit plus les mœurs….

« On n’choisit pas ses parents, on n’choisit pas sa famille » chantait Maxime Leforestier. On pourrait ajouter « on n’choisit pas ses voisins, ni les personnes que l’on est amené à côtoyer à son travail, dans les endroits publics ou sur les lieux de vacances ». Or la vie moderne, de plus en plus citadine et grégaire, ne fait qu’accentuer la tendance naturellement agressive de l’être humain. Et les règles élémentaires de civisme, indispensables pour une vie en communauté harmonieuse, ont désormais fait place au chacun pour soi. En toute satisfaction d’égoïsme autoproclamé et, surtout, en toute impunité.
Car, dans ce désordre général, il est de bon ton aujourd’hui d’attirer l’attention sur soi en faisant le plus de bruit possible et en écrasant l’autre. Sans doute croit-on ainsi avoir l’impression d’être plus intéressant aux yeux de ses semblables, donc d’exister. En cela, les médias, en général, et la télévision, en particulier, sont loin d’être étrangères à l’extension de ce phénomène. Pour se conforter dans cet état d’esprit délétère, on n’hésite pas à vider de leur sens d’origine des mots tels que « tolérance », « ouverture d’esprit », afin de mieux les retourner contre les personnes qui ont choisi de résister à cette inversion de l’ordre normal des choses. Heureusement, une majorité de nos concitoyens, déjà assujettis, bon gré mal gré, aux méfaits des bruits liés aux travaux ou à la circulation, sont encore à la recherche de calme lors de leurs moments de détente. Mais, souvent trop vite culpabilisés et redoutant, à tort, de passer pour des râleurs ou des ronchons, ils hésitent à se plaindre des excès insupportables, générés par une minorité violemment bruyante.
L’union fait la force. Alors, n’ayons plus peur d’exprimer, tous ensemble, notre indigestion face à ce nouveau genre de pollution que représente le bruit lié aux loisirs des temps modernes :
usage de sonos assourdissantes par des particuliers (soirées privées, voitures équipées de « boomers »)
ou pour toutes sortes de manifestations publiques (dont les fêtes votives fréquemment transformées en fêtes vomitives),
mise sur le marché d’engins motorisés de plus en plus bruyants et agressifs parce que volontairement mal réglés (scooters, mobylettes, quads, motos trials, voitures sans pot d’échappement etc.).
Pourquoi faudrait-il que l’utilisation abusive des idées des uns et du business des autres aillent toujours dans le sens de la restriction de la liberté de la majorité silencieuse ?


Tout étant souvent une affaire de législation et de décibels, et la plupart des gens ignorant l’un et l’autre, voici un rappel pratique de quelques notions indispensables à connaître.

1/ La réglementation sur les nuisances sonores s’est récemment renforcée : décret n°2006-1099 du 31 août 2006 et son arrêté d’application du 5 décembre 2006. Des valeurs limites de niveau sonore à ne pas dépasser ont été fixées. Les élus sont dans l’obligation de les faire respecter, mais on peut aussi s’adresser au Préfet pour qu’il rappelle au maire ses obligations, au commissariat où à la gendarmerie. Ainsi les bruits de chaîne hi-fi sont répréhensibles « à l’oreille », dès qu’ils portent atteinte à la tranquillité du voisinage par leur durée, leur répétition ou leur intensité. Dans ce cas, les sanctions se sont alourdies. A la clé : une amende de 450 Euros pour les bruits domestiques (genre sono ou aboiements intempestifs de chiens par exemple). En prime, l’objet du délit peut être confisqué.
Autre info utile : à l’occasion des fêtes votives, les maires ont l’autorisation des préfectures jusqu’à 2h du matin (et non pas 5h, comme c’est couramment pratiqué), avec obligation de baisser l’intensité de la musique à partir de minuit.

2/ Tableau des décibels
L’article R-1336-8 du Code de la Santé Publique estime qu’il y a dépassement des seuils tolérés par la Loi lorsque le bruit ambiant généré par des lieux recevant du public dépasse les 30 dB (décibel) le jour et les 25 dB la nuit.


Or 30 dB = appartement dans quartier calme, voix chuchotée,
40 dB = extérieur et campagne calme
50 dB = conversation calme entre deux personnes
80 dB = rue animée
80 à 120 dB = concert rock ou discothèque
120 dB = seuil de douleur
140 dB = avion au décollage

Facile à chacun d’en tirer des conclusions …

Le nombre de dB se mesure à l’aide d’un instrument appelé sonomètre. Il est de plus en plus demandé aux représentants de la Loi chargés de faire appliquer les réglementations d’en être pourvus.

Autres infos :
A Montpellier, une « brigade municipale antibruit » (la Bab) vient d’être créée et des opérations contre les multiples nuisances sonores sont effectuées, avec amendes à la clé.
A Saturargues (limite Hérault/Gard), des habitants ont porté plainte contre la municipalité pour les mêmes raisons. La justice leur a accordé une indemnité de 10.830 € ainsi que 50 € par jour de défaut de réglementation.
A Valergues (Hérault), un particulier fêtant trop bruyamment son anniversaire a reçu une amende, suivie d’une procédure pénale et d’une convocation devant le tribunal.
Au Grau-du-Roi (Gard), un camping (« Secret de Camargue ») a décidé de rompre avec la dictature du bruit, ne voulant plus de musique assourdissante pour sa clientèle. Il est déclaré comme « pionnier européen ».

3/ Enfin, rappelons que 20% des jeunes de 30 ans sont aujourd’hui affectés de graves problèmes de surdité IRREVERSIBLES.


Le boucan c’est tabou, on en viendra tous à bout !


Langues d’Oc, juillet 2009


Le bruit ne fait pas de bien, le bien ne fait pas de bruit.


Avons-nous bien conscience de l’environnement bruyant dans lequel nous vivons aujourd’hui, de gré ou de force ? Non pas à cause des bruits auxquels il est difficile d’échapper, parce qu’inhérents à la vie moderne (travaux, circulation, réparations diverses), mais à cause des bruits inutiles. Ceux-ci sont généralement engendrés par les activités de certains loisirs : fêtes publiques ou de particuliers avec sonos, « boomers », quads, jet-skis (en bord de mer), motos-trial etc.

Le problème ne vient pas tant du fait de faire la fête ou de s’adonner à ses passions – ce qui, évidemment, n’a jamais constitué un délit ! – mais de le faire dorénavant en l’accompagnant de tintamarre. En cela, la « fête » des uns se transforme en AGRESSION pour les autres. Pour son seul et unique bon plaisir, une minorité impose sa volonté à autrui (qui n’a rien demandé), tout en n’hésitant pas à le culpabiliser dans le cas où il aurait la malencontreuse idée de s’en offusquer. Car, en cas de plainte, les rôles sont bizarrement inversés : l’agresseur devient la « pauvre victime de l’intolérance » et l’agressé le « mauvais coucheur de service », le « grincheux local ».

Que Montpellier, capitale régionale du Languedoc Roussillon fasse (triste) figure de précurseur en la matière, personne n’en doute. Par la suite, son « exemple » a été suivi par les autres villes de la plaine et du littoral languedociens. Pour le meilleur et pour le pire : beaucoup d’habitants, lassés des nuisances répétées, ont déjà commencé à se grouper pour mieux faire aboutir leurs plaintes.
Mais que la contamination affecte maintenant l’arrière-pays, les campagnes et même les petites villes de montagne, est autrement préoccupant. Car ce sont des endroits privilégiés qui devraient mettre un point d’honneur à sauvegarder leurs différences et non pas à reproduire les méfaits citadins. On y vient pour chercher le calme, le repos, et surtout pas ce que l’on fuit en ville. En été, au sein même du Parc National des Cévennes, aucune garantie d’être débarrassé de ces « pollueurs » d’un nouveau genre. Désormais, la moindre municipalité a sa fête votive accompagnée des travers sus-cités (sono surpuissante, vente et consommation abusive d’alcool, jeunesse ivre-morte dans les rues), sans que personne n’y trouve à redire. Par ailleurs, toutes les occasions sont également devenues prétexte à l’utilisation de sonos agressives : fête (défaite ?) de la « Musique » le 21 juin, manifestations diverses ou « soirées » organisées en plein air avec le soutien de radios locales, mariages, voitures de particuliers, équipées de « boomers » et laissées négligemment ouvertes afin d’infliger ses goûts à l’ensemble du voisinage, de jour comme de nuit. Parmi ce lot de nuisances, n’oublions pas les quads et motos-trial, source de pollution importante, à tous les points de vue. Heureusement, le prix du carburant, à lui seul, contribuera peut-être à les faire disparaître…

Alors, pour tous ceux qui en ont assez de subir les incivilités, il existe des solutions. Quand le recours au dialogue et au civisme sont devenus vains, il faut savoir que la réglementation sur les nuisances sonores s’est récemment renforcée : décret n° 2006-1099 du 31 Août 2006 et son arrêté d’application du 5 décembre 2006. Elle a fixé des valeurs limites de niveau sonore à ne pas dépasser. Les élus sont dans l’obligation de la faire respecter, mais on peut aussi s’adresser au préfet pour que celui-ci rappelle au maire ses obligations, au commissariat ou à la gendarmerie. Ainsi, les bruits de chaîne hi-fi sont répréhensibles « à l’oreille », dès qu’ils portent atteinte à la tranquillité du voisinage par leur durée, leur répétition ou leur intensité. Dans ce cas, les sanctions se sont alourdies. A la clé : une amende de 450 Euros pour les bruits domestiques (genre sono ou aboiements intempestifs de chiens, par exemple). En prime, l’objet qui a servi à l’infraction peut être confisqué.
Autre info : à l’occasion des fêtes votives, les maires ont l’autorisation des préfectures jusqu’à 2H00 du matin (et non pas 5H00 comme c’est couramment pratiqué), avec obligation de baisser l’intensité de la musique à partir de minuit.

Boom Boom - Juillet 2008


Enfin une adresse utile à connaître, pour un problème lié au bruit : CIDB (Centre d’Information et de Documentation sur le Bruit) – Service Courrier – 12-14 rue Jules Bourdais – 75017 Paris. Téléphone 01.47.64.64.64

DDASS/DRASS
http://www.languedoc-roussillon.sante.gouv.fr/front?id=drass/environnement/le_bruit_1048582748290


« On est dans un monde où les choses essentielles – le silence, l’air et l’eau – sont devenues le grand luxe. »

(le chanteur Alain Souchon)

 


Renseignements utiles :

Bruits de voisinage : arrêté préfectoral
Comité national anti-bruit, délégation de l'Hérault, 04 67 47 56 43.Union fédérale des consommateurs 04 67 66 32 96, La Maison de la justice et du droit, La Paillade, 04 67 72 76 80.


Association de Défense des Habitants Contribuables de l’Aigoual,
Avenue du Devois, Le Devois, Saint Sauveur Camprieu, 30750, tel 0467826111.
Site internet : http://www.adhca.com, Email: adhca@live.fr