Articles de presse, documents, correpondances, vidéos
Saint-Félix-de-Pallières, Thoiras : deux communes rurales du piémont sud-est des Cévennes, ancien pays minier (zinc et plomb), reconverti en écrin touristique.
Lexploitant belge est parti en 1971, en laissant derrière lui près de 3 millions de tonnes de déchets contaminés. Il en a enfoui une partie, sans le reconnaître. Ces résidus recèlent des concentrations hautement toxiques darsenic, cadmium, antimoine, thallium, plombSeuls, quelques scientifiques indépendants sen alarment. Depuis plus de 40 ans, lEtat fait preuve de passivité, alors que deux ministres de lEcologie ont été personnellement alertées : lUMP Nathalie Kociusco-Morizet et la socialiste Delphine Batho.
Que lune ou lautre ait ou non tenté dagir, il nest manifestement pas question de fâcher un industriel très puissant sur lequel la France compte pour son « redressement productif » minier. Pas question non plus douvrir la porte à des dizaines de dossiers similaires, rien que sur la ceinture cévenole des dizaines de milliers dans lHexagone. Lardoise financière serait énorme et les procès nombreux contre lÉtat et les entreprises : Suite...: http://webdoc.rfi.fr/pour-suites/enquete-pollution-cachee-cevennes/
ont rassemblés ici les principaux documents publics ou publiables de l'enquête sur les friches minières de Saint-Félix-de-Pallières et de Thoiras, dans le département français du Gard.
POURSUITES les met à votre disposition et remercie l'Association Toxicologie-Chimie (ATC) de l'exclusivité accordée à RFI pour la présentation de la note critique de l'IEM d'ICF, réalisée par Stéphane Garcia.Suite...http://webdoc.rfi.fr/pour-suites/enquete-pollution-cachee-cevennes/documentation.html
L'ATC a été la première à alerter sur la pollution des anciennes mines de St-Félix de Pallières en fournissant les premiers éléments scientifiques de caractérisation des risques sanitaires . Les résultats de cette étude montrent que le site est incompatible avec un 1 usage d'habitation et que compte-tenu de la présence de logements sur place, il était urgent de prendre des mesures pour sécuriser le site. Il avait également été mis en
évidence un risque pour les populations alentours du au transfert de la pollution des polluants par lixiviation et par voie aérienne ainsi que les risques d'effondrement du à la présence de nombreuses galeries liées à l'exploitation de la mine (risque avéré puisqu'un puits c'est effondré laissant un trou de 3 m de diamètre et de 50 m de profondeur !) et le risque de pollution des nappes phréatiques lié à la présence d'émergences non loin des anciennes mines. Suite...http://webdoc.rfi.fr/pour-suites/enquete-pollution-cachee-cevennes/docs/chap4-6-note-critique-IEM-ICF-garcia.pdfMercredi soir, 6 janvier 2016, sur France 3, des centaines de milliers de téléspectateurs vont découvrir laffaire des anciennes mines de zinc et de plomb dite de Saint-Félix- de-Pallières. Ce vaste scandale de pollution, qui sétend en réalité aussi aux communes alentours (Thoiras, Tornac... pour ne citer quelles) est connu par les services de lEtat depuis longtemps. Depuis que Johnny Bowie, guitariste professionnel et propriétaire dune maison à Saint-Félix, sest intéressé aux flaques jaunâtres quil rencontrait lors de ses balades en forêt. Depuis que des scientifiques indépendants ont fait des études in situ.
Depuis que Midi Libre, à partir de 2011, a publié les premiers articles de presse sur le sujet, bientôt suivi par les médias nationaux (Libération, Canal +...)..Suite... http://www.midilibre.fr/2016/01/16/une-omerta-a-dessein,1271339.php
Saint-Félix Pollution des sols :« LÉtat na rien à cacher »
« Il faut un dispositif national »
Entretien / Le préfet du Gard sexprime sur le dossier de pollution de Saint-Félix-de-Pallières. Une première.
Jusquici, jamais un préfet navait communiqué aux médias sur le dossier de pollution des anciennes mines de zinc et de plomb concernant Saint-Félix-de-Pallières et alentours. Et ce malgré les nombreuses demandes. En recevant Midi Libre à Nîmes, mercredi, en présence des sous-préfet dAlès et du Vigan, des responsables de lARS et de la Dreal, le tout nouveau préfet du Gard, Didier Lauga (arrivé au 1er janvier dernier) affiche un changement de stratégie radical de lÉtat et dit vouloir jouer la transparence. On sen félicite.
Il faut dire que ces dernières semaines ont vu ressurgir laffaire sur le devant de la scène. Dans Midi Libre dabord puis à la télévision, via le magazine Pièces à conviction de France 3. Énervé des mises en cause multiples de lÉtat, Didier Lauga a donc saisi le ministère de lEnvironnement, réuni les maires de plusieurs communes (pas Anduze) et accepté de répondre à la presse.
En 50 minutes dentretien, il a assuré de son volontarisme, regretté son impuissance tant quune loi ne serait pas votée sur le sujet et, donc,
promis la transparence.
On lattend au tournant, à commencer par la communication des résultats globaux de létude sanitaire de lARS. Et on espère que lÉtat ne se réfugiera pas derrière le secret médical pour donner une information a minima.
Les derniers articles de Midi Libre et lémission Pièces à conviction sur la pollution des anciennes mines de zinc et de plomb vous ont fait réagir...
Didier Lauga (préfet) : Je viens darriver sur le territoire. Je ne me sens pas particulièrement concerné par les accusations qui ont été portées. Jai vu les titres : Omerta à dessein, etc ... Cest un dossier grave. Jai fait un communiqué qui restitue lensemble des démarches
que nous avons faites. Il ny a pas eu domerta ni de volonté de désinformer. À ma connaissance cest la mafia qui la pratique. Une omerta, cest quand il sagit de ne pas trahir les secrets de famille. Je nai rien à cacher. On essaiera de pratiquer la transparence, mais ce nest pas nouveau.LÉtat a transmis des rapports aux maires, mais na jamais tenu, avant fin 2014, de réunion publique ni de conférence de presse. Linformation a, pour le moins, été très circonscrite... Ny a-t-il pas eu une facilité de se reposer sur les communes, après les cessions des mines ?
Didier Lauga : Je comprends quon dise ça sur le terrain. Mais ce nest pas la réalité. Depuis le début, on considère quil y a une responsabilité
de lÉtat. Il y a des tribunaux pour lapprécier. La mine de Saint-Félix a arrêté de fonctionner en 1999. Le Code minier était à lépoque le seul texte applicable. Il fixait un certain nombre dobligations, mais nétait pas directement lié à la notion denvironnement. Pendant cinq ans, les services de lÉtat ont demandé à lexploitant (Umicore) un certain nombre de choses, quil a faites semble-t-il. La question des sols pollués à la suite dexploitations minières na été posée au niveau national quen 2005, quand il est demandé à ce quon fasse un inventaire des sites. La prise de conscience est récente.Vous pensez quon manque donc de bases législatives pour traiter ce dossier ?
Didier Lauga : Jétais à Toulouse au moment de laffaire AZF en 2001. On a voté une loi qui permet de prendre des plans de protection contre les risques technologiques. On a désigné des sites industriels à risques, avec des périmètres de protection. La loi permet dexproprier et dindemniser les personnes vivant dans ces périmètres pour les mettre en sécurité. Des dispositions de ce type en matière dancien site minier, il nen existe pas. Jai eu le directeur de la prévention des risques au ministère de lEnvironnement sur ce sujet. Ça pourrait être une solution quune loi soit votée qui permette, de geler des terrains gravement pollués, pour quil ny ait plus de présence humaine.
Ce type de pollution existe pourtant ailleurs en France ! Pourquoi un tel retard ?
Philippe Choquet (Direction régionale de lenvironnement, Dreal) : Il existe effectivement un plan de protection contre les risques miniers mais qui nest mise en oeuvre que sur les mouvements de terrain (effondrements).
Claude Rols (Agence régionale de santé) : À léchelle nationale, il ny a jamais eu détude épidémiologique sur la question de vivre dans un endroit où le sol contient un certain nombre de métaux.
Alors pourquoi ne pas avoir saisi lopportunité de cette affaire pour réaliser, justement, une étude épidémiologique ?
Claude Rols : Mais on la saisie ! Mais létude de lARS de 2015 nest pas une étude épidémiologique !
Claude Rols : Il y a plusieurs types détudes épidémiologiques et il est vrai que si on raisonnait de façon complètement théorique, on pourrait faire ce quon appelle une étude épidémiologique multicentrique avec létude de plusieurs lieux fournis par rapport à une population témoin. Là, on sait quil y a des sols avec certains taux de métaux lourds. On va essayer sur ces données dinscrire une étude dimprégnation biologique des habitants. Cest le sens du dispositif sanitaire que lARS a financé.
À ce titre, des dépistages ont donc été réalisés par lARS en 2015 pour connaître les teneurs de plomb, arsenic et cadmium dans le sang et lurine. Peut-on en connaître les résultats ?Claude Rols : Le bassin de population était de 2 500 personnes. 672 personnes se sont présentées de façon volontaire.
Didier Lauga : On est en train de diffuser les résultats individuellement, puisquil y a le secret médical. On attend tous davoir une synthèse.
Claude Rols : Il faut préserver absolument lanonymat. Si un résultat pouvait poser question, il ne faut pas quon puisse repérer que cest le prélèvement de telle personne.
Vous navez aucune indication ?
Didier Lauga : La seule indication quon a à ce stade concerne lobligation qui pèse sur les biologistes.
Claude Rols : Lorsque le biologiste médical voit apparaître les résultats et que ces derniers lui donnent un doute sérieux, quil y a un risque vital ou que ça nécessite une prise en charge immédiate, il a lobligation de le signaler aussitôt au médecin traitant. Il ny a pas eu ce type de signalement.
Quelles solutions envisagez-vous à ce dossier, sachant que vous aviez déjà écarté la dépollution du site, très coûteuse ?
Didier Lauga : Je vais consacrer toute mon énergie pour trouver des solutions à ce dossier, mais jai très peu de moyens daction. Pour moi,
cela ne peut relever que dun dispositif national !Philippe Choquet : Dans certains périmètres on peut toujours imaginer un confinement. (...) Ça a été tenté à Saint-Laurent-le-Minier. Mais quand cest des centaines dhectares, ça devient compliqué.
Pourquoi ne pas demander à Umicore de financer des travaux de confinement ?
Gilles Bernard (sous-préfet du Vigan) : Je suis intervenu auprès dUmicore pour demander de payer les frais de restauration dun puits, où
lobturation navait pas été assez robuste.
Umicore a donné son accord. Ça doit être fait bientôt.Didier Lauga : Là, cest une démarche amiable. Mais avec le Code minier, on a dégagé Umicore de ses obligations.
Il nempêche quils avaient exploité ce site. Ils ont une responsabilité civile. Si vous créez un dommage, la responsabilité civile joue. Mais il
faut que le préjudice soit établi. Cest laffaire des avocats, pas la mienne.
Le cas dAnduze écarté par le préfetCiblée dans le documentaire de Pièces à convictions, la cité anduzienne avait été mise à lécart de létude sanitaire de
lARS, les habitants nayant pas été invités à participer au dépistage évoqué, ci-dessus.
Pour le préfet, lÉtat na pas cédé à la tentation de vouloir préserver les intérêts économiques de la cité cévenole...
« Si je mamusais à cacher une situation pour préserver les intérêts touristiques dAnduze, je me mettrais dans une situation pénalement répréhensible, a répondu Didier Lauga. « Sil y avait des problèmes à Anduze, on vous dirait les problèmes à Anduze. Pour nous, à ce stade, ça nexiste pas. »
Pour Philippe Choquet, de la Dreal, il ny a pas de manoeuvre : « On a élargi sans hésitation la campagne dinvestigation sanitaire à la commune de Générargues, parce quelle est en aval de Saint-Sébastien-dAigrefeuille, quon sait pertinament imprégnée également avec des concentrations en plomb et en arsenic malheureusement remarquables. Personne parmi nous na jamais pensé à Anduze. »
Didier Lauga, qui a rappelé quil ny avait pas eu dexploitation de mines à Anduze, a enfoncé le clou : « Si on découvrait par exemple une présence excessive de plomb ou de déchets nucléaires près du Pont du Gard je ne le cacherais pas. Les intérêts économiques sont importants, mais la vie humaine na pas de prix. »Le maire dAnduze Bonifacio Iglesias a également réagi. Midi Libre publiera ultérieurement son commentaire.
Recueilli par ADRIEN BOUDET
Source : L'excellent article de Midi Libre / Alés daté du 29 janvier 2016
Association Causses-Cévennes d'action citoyenne
Avenue du Devois, Le Devois, Saint Sauveur Camprieu, 30750, tel 0467826111.
Site internet : http://www.adhca.com, Email: adhca@live.fr