On sait qu’en 1892, Georges Fabre amena pour la première fois Charles Flahault à l’Hort de Dieu. Le paysage était alors caillouteux et quasi désertique. De la forêt de hêtre qui avait couvert l’Aigoual cent ans avant, il ne restait que quelques souches éparses, peut-être respectées pour le peu d’ombre qu’elles pouvaient offrir aux bergers de passage.

                Son nom ne pouvait venir que d’une exceptionnelle richesse floristique, sans doute due à l’exposition  sud-ouest et à l’abri que la montagne fournit contre les vents les plus violents et froids. Les botanistes, élèves ou auditeurs de Rondelet, qui visitèrent l’endroit au 16ème siècle l’ont confirmée, au péril de leur vie, paraît-il. On peut penser qu’ils étaient bien informés sur la saison au cours de laquelle la confirmation est possible : nos modernes touristes ne peuvent que s’étonner du peu d’intérêt de la flore de l’endroit, comme du reste de la région, passée la fin du mois de juin.

                Un exceptionnel méplat du relief, de 50 m x 25 environ, s’allongeant d’ouest en Est sur le niveau 1296 m, à 500 m au SSSE de l’Observatoire de l’Aigoual, a dû fournir une aire de repos pour les transhumants de tous les temps. Des outils néolithiques y auraient été trouvés. La très solide construction qui y a été élevée à une date inconnue, voûte dont les murs ont près d’un mètre d’épaisseur, ne parait pas avoir été, d’après son plan, une bergerie par destination, même si elle a certainement servi à abriter des troupeaux au cours de son histoire. Elle a diverses légendes, dont certaines lui font jouer un rôle dans les guerres de religion. L’une d’elles veut qu’au début du 17ème siècle, alors qu’elle était bien cachée par les arbres, Cavalier l’ait utilisée pour y envoyer ses hommes blessés.

 

On ne semble pas être très bien renseigné sur ce que furent les relations entre Fabre et Flahault entre 1892 et1902. On peut imaginer que Flahault, en aspirant horticulteur qu’il avait été, fut émerveillé par les plantations de Fabre, comme il était séduit par son amabilité et la qualité de son accueil. Fabre dut d’abord retenir de Flahault que sa botanique était géographique et se devait donc d’être climatologique – alors qu’il commençait à rêver de couronner la montagne d’une œuvre qu’il convient de lui pardonner, outre la reconnaissance qu’on lui doit par ailleurs, en regard de son effet publicitaire. Il se disait surtout – et de cela, on peut être sûr – qu’il était mal vu de son administration, qui l’accusait de « faire des expériences à la dimension du canton ». Mettre dans son jeu un « prince de la science », maître en nomenclature, ce qui rendait impossible d’organiser un congrès de botanique sans lui et devait lui valoir son fauteuil à l’Institut, lui paraissait de nature à forcer le respect de la hiérarchie.

                Il reste que Fabre obtint de son administration pour Flahault, en 1902, une mission pour faire, à l’Aigoual, des observations climatologiques, mission assortie d’une subvention dont il était bien précisé qu’elle n’était pas renouvelable et qui, effectivement, ne fut pas renouvelée. Cependant, des notes de service comminatoires arrivaient dans les circonscriptions mettant chacun à la disposition du professeur Flahault chaque fois qu’il en avait besoin. La famille Flahault passait ses vacances dans l’une ou l’autre des maisons forestières de l’Aigoual et Madame Flahault y peignait menuiseries et porte-parapluies en Iris sibirica L.ou digitales pourpres.

                 Personne ne saura jamais dans quelle mesure ces différents sacrilèges ont joué un rôle dans la disgrâce de Fabre et sa mise à la retraite anticipée mais l’essentiel de l’aide de Fabre était alors déjà intervenu. En 1907, Flahault et sa famille, suivis des premiers disciples, s’installaient pour l’été dans le chalet laboratoire, confortablement réparé et pourvu d’une véranda qui en rendait le séjour, même par temps médiocre, agtéable, voire enchanteur.

                Depuis 1902, Flahault avait passé le plus clair de ses étés comme chef de chantier d’horticulture forestière, élevant dans des pépinières installées sur place les plants « exotiques » que Fabre ne pouvait toujours lui fournir et dont il faisait venir des graines de collections étrangères parfois, des parcs de Vilmorin, à Verrières, le plus souvent.

                De nombreuses anecdotes, bien souvent rapportées, illustrent l’activité de ce qui devint ainsi le Laboratoire de l’Hort de Dieu, nom que l’IGN lui garda fort légitimement. J’en ai moi-même longuement parlé dans « Charles Flahault, le jardinier du Jardin de Dieu » (2000)  Scientifiquement, l’Hort de Dieu est une démonstration quasi géniale de la richesse de la flore forestière des grands espaces – américains comme  asiatiques – par opposition à la misère de notre collection d’essences européennes, laminée par les glaciations, butant au sud contre la mer et les Alpes et privée ainsi des qualités de résistance au froid particulièrement indispensables en montagne.

Fabre, dès ses premières réussites, avait impressionné des jeunes. Ce qui devait devenir l’ « Ecole de Nîmes » lui a pris au moins son dynamisme et nombre de ses méthodes. De jeunes gardes généraux, à leur sortie de l’Ecole de Nancy, faisaient le voyage pour voir ses « expériences ». Parmi eux, Philibert Guinier, qui voua à Flahault un culte, parce qu’il admirait son savoir et parce que l’universitaire pour l’amour raisonné de la forêt contre l’envieuse inertie de l’administration centrale. Par la suite, il y convertit les centaines d’élèves de l’Ecole Forestière qui l’eurent comme directeur. Le savant, intouchable, leur permettait l’enthousiasme.

                Vint la guerre. Les forestiers y partirent et beaucoup – plus que la moyenne – n’en revinrent pas. Flahault fut appelé à d’autres fonctions. En 1920, il essaya en vain de retrouver l’Hort de Dieu, lequel, disait-il volontiers avant la guerre, lui coûtait le quart de son traitement. Après la guerre, son traitement lui permit tout juste de nourrir chichement sa famille. Après un premier échec, il n’aurait sans doute jamais remis les pieds en Cévennes si les forestiers montpelliérains ne l’y avaient régulièrement amené pour visiter ses plantations et faire le tour des autres arboretums. Sans doute espéraient-ils que l’Université, qui avait manifesté pour l’entreprise un intérêt sans éclat financier mais réel, par les intermédiaires des géographes, en particulier, tenterait un geste pour donner une réalité administrative, au moins modeste, à ce qui n’avait jamais été qu’une initiative purement individuelle.

                Crainte de l’engrenage des demandes de crédits – les temps étaient durs pour tout le monde ? Légère impatience contre Flahault qui, membre de l’Institut, ne prenait sa retraite qu’à 75 ans et s’obstinait à rester un grand homme par ses amitiés forestières ?

                Vint enfin, en 1927, la retraite annoncée. Les forestiers montpelliérains et leurs amis de l’Ecole de Nancy, fière des « jardins alpins » de Fabre, fleuron du Service des Arboretums, supplièrent, tentèrent d’obtenir un engagement, purement symbolique, au besoin. L’université fit la sourde oreille, à moins qu’elle ne la baissât – ce qui revient au même.

                L’Hort de Dieu s’endormait dans ce qui devenait une forêt. Ceux qui l’avaient connu avant guerre ne le reconnaissaient plus : il y avait des arbres, beaucoup d’arbres,  Il n’y avait plus beaucoup de fraises.  Les gens du pays, attristés, ne comprenaient pas ce que venaient faire, rarement, des visiteurs inconnus qui ramassaient quelques plantes ou branches d’arbres et disparaissaient – Chamson décrit cela très bien dans son « Aigoual ».

En 1951, Louis Emberger, à qui j'avais rendu service en Tunisie, me proposa de demander pour moi à Rol, qui avait succédé à Guinier comme directeur de l'Ecole Forestière, l'autorisation de résider à l’Hort de Dieu pendant l’été. J'acceptai la proposition. J'aurais sans doute pu obtenir cette autorisation directement mais Emberger, en étant le promoteur de l'opération, la rendait hautement significative. Il me rendait un service personnel ; il continuait à tenter de m’intéresser à la phytosociologie, qu'il aurait voulu me faire prendre en compte en Tunisie ; il rendait quelque peu hommage à Flahault, puisqu'on savait que mes parents en avaient été des élèves et amis proches ; enfin et surtout la Faculté des Sciences, où il avait succédé presque directement à Flahault, son beau-père, ne pouvait plus, grâce à lui, être accusée d’immobilisme.

                Sans que le moindre papier, à ma connaissance, eût constaté les choses d’un coté comme de l’autre, les forestiers acceptèrent le « jeu » sans hésiter. L’Hort de Dieu, comme les autres arboretums, dépendait administrativement de Nancy mais était géré par les services départementaux, Nîmes sud, en l’occurrence. Le titulaire, Galzin, était de quatre promotions plus ancien que moi mais nous nous étions connus à Paris. Il vint, dès le lendemain de notre arrivée, s’assurer que le chalet pouvait être habité sans danger grave et commencer mon éducation en botanique forestière. Toutes instructions furent données pour que les conditions plutôt rudes de l’installation soient compensées par ce qui était possible de sollicitude. Le garde de la Sereyrède nous rendit de multiples services. Par la suite, on s’efforça, au niveau de la circonscription du Vigan, de procéder au minimum de réparations et d’aménagements rendant le séjour possible, chaque fois que quelques crédits se trouvaient disponibles.

                Depuis les visites de Flahault et de Nègre, l’Hort de Dieu, si l’on excepte la récapitulation très générale effectuée vers 36 par Rol sur l’ensemble des arboretums du massif, n’avait plus guère fait l’objet d’observations sérieuses. Une dizaine de jours après notre arrivée, Pourtet et Jacamon vinrent passer une semaine à y faire un travail complet d’inventaire. Ils étaient accompagnés d’une bonne équipe d’ouvriers, qui firent un minimum d’éclaircies et dégagèrent les sentiers, tous en voie de disparition. Le « Jardin Botanique », où Flahault avait rassemblé de nombreuses plantes basses des montagnes de France, fut, au moins momentanément, rendu à sa destination par un nettoyage complet. Avec Pourtet, excellent floriste, nous en fîmes un inventaire qui fut, par la suite, publié par Emberger.

                Au cours des années suivantes, je revins régulièrement passer un mois au chalet, servant un peu de guide bénévole à l’intention des touristes les plus sympathiques ou les plus spécialisés, maintenant des relations personnelles suivies avec les enseignants de l’Ecole de Nancy et facilitant, dans la mesure de mes moyens, quelques visites et séjours de caractère scientifique. Les plus marquants furent ceux de Nozeran et de son équipe de l’Institut de Botanique de Montpellier, avec qui nous publiâmes les résultats de l’expérience de Flahault montrant les affinités pyrénéennes de la flore de l’Aigoual, de Monnier, du même Institut, et surtout de Debazac qui publia en 1962 l’excellent travail qui devint la base de la connaissance de l’arboretum et qui planta même quelques arbres. Sans doute faut-il mentionner le travail de plantations comparatives fait par l’un de mes étudiants, dans le « potager des gardes », sur la résistance au froid de la callune, travail qui ne fût jamais publié, l’étudiant ayant changé de sujet mais qui montre, du moins, qu’il est possible d’expérimenter à l’Hort de Dieu à partir d’une base montpelliéraine

                J’ai continué, par la suite, à être considéré comme le représentant -- somme toute, valable -- de Montpellier, sensu lato, en même temps que de l'agro, auprès des forestiers de l'Aigoual. A la création de l'ONF, en 1966, les dirigeants de Nancy me laissèrent en compte à la Région où s'implanta le désir -- que le respect des instructions anciennes dut transformer en devoir -- de régulariser la situation par une convention en bonne et due forme.

Au début des années 80, cette situation perdit de sa clarté. La création de l’ONF s’était accompagnée de la suppression de toute mainmise administrative des scientifiques de Nancy sur les arboretums. De gérés avec un soin et un respect particuliers, ils devenaient parcelles ou ensemble de parcelles quelconques d’un « triage » déterminé. Entre le département et l’agent technique responsable sur le terrain s’intercalait un chef de circonscription, Ingénieur des Travaux Forestiers, en fait le véritable patron de la forêt, compétent en tout, y compris en génétique forestière. Au Vigan, Mr.Courtois, homme sérieux jusqu’à la rigidité, ne voyait pas pourquoi un supplément de soucis lui serait demandé pour gérer des arboretums -- dont on pouvait sans peine l’excuser de ne pas comprendre l’intérêt qu’ils présentaient pour lui -- alors que la transformation de Eaux et Forêts de Colbert en ONF « à vocation industrielle et commerciale » lui demandait de faire plus de travail et un travail plus spécialisé avec exactement le même personnel. Il ne se serait sans doute pas attaqué à l’Hort de Dieu, dont le nom raisonnait par trop dans les vieilles maisons forestières. Il ordonna la mise en martelage de Saint Sauveur et il fallut une résistance acharnée des agents techniques en charge pour y organiser, en collaboration avec le Parc ( !) un sentier pédagogique et sauver ainsi, entre autres, les cupressacées qui y forment des allées impressionnantes. Encore dut-on l’entendre dire que « c’était un enfantillage » : il citait ainsi, sans le savoir, j’imagine, Flahault lorsque, dans sa notice nécrologique sur Fabre, il rapporte la position des  caciques de l’époque sur les essais d’essences « exotiques ».

                Pour Mr.Courtois, un occupant de l’Hort de Dieu était un souci de plus. Plusieurs occupants étaient un nombre au moins égal de soucis. Je n’y étais plus à l’aise et je fus obligé de céder en partie mes privilèges à d’autres, volontiers ou non. J’aurais dû protester, faire intervenir, au besoin, la « fac. ». Faute d’y avoir correctement réfléchi, je me contentais d’en être un peu triste et dépité, me disant, tout à fait à tort, qu’après tout je n’étais qu’un invité...

                En 1990, Desmartin, qui venait de prendre la direction de la Région, était sans doute désireux de me témoigner la sympathie due au vieux prof. dont il avait suivi les cours trente cinq ans auparavant, comme de clarifier les choses pour ce qui concernait l'accueil de résidents non forestiers à l'Hort de Dieu. Je pense qu’il voulait aussi en terminer avec les incertitudes du projet de convention. Nous nous rendîmes sur place, où il m'interrogea officiellement sur ce que je pensais être la vocation de l'œuvre de Flahault telle qu'elle était devenue après la guerre de 14. Je lui répondis, peut-être un peu au hasard : historique et pédagogique. C'est sur ces bases, autant que je puisse savoir, que fût signée le 23 juin 1998, la convention qui lie la Région de l'ONF à l'Université  des Sciences et Techniques du Languedoc, dite de Montpellier II, ex-Faculté des Sciences de l’Université de Montpellier, M. de Maupeou ayant pris la succession de Desmartin. J’en fus d’autant plus soigneusement écarté qu’Escoffier, qui représentait Mtp. II, avait été instruit à recommander d’éloigner la génétique. Il me le confirma aimablement, remettant - sans faute -- à plus tard une discussion sur le fond. C’était assez normal : en mathématicien, il ne faisait guère la distinction entre la génétique moléculaire et celle qui ne l’est pas -- ou pas suffisamment -- et la première l’encombrait d’étudiants difficiles à placer.

J’avais suggéré à Desmartin, en 90, de confier la « mission » dont j’avais été officieusement mais, en somme, efficacement investi jusque là à un représentant plus jeune que moi. J’aurais dû, pour cela, l’adresser à l’Université, à charge pour celle-ci de désigner un responsable de rang magistral : il s’agissait purement et simplement d’assurer la succession de Flahault. Ce responsable aurait eu à charge de veiller à ce que l’orientation scientifique de l’arboretum reste conforme à l’image que l’Université entend donner d’elle-même, les moyens étant à rechercher en commun entre les parties prenantes.

                Je commis l’énorme bêtise de vouloir régler les choses tout seul, en fonction de mes idées et sympathies du moment. Mes sympathies n’auraient jamais dû intervenir, mes idées étaient celles que j’avais avant de m’être heurté aux réalités de l’histoire de la forêt de l’Aigoual. Dix ou douze ans plus tard, au moment où le responsable que j’avais désigné disparaît, la situation est catastrophique.

                L’activité spécialisée à peu près unique de l’arboretum consiste, pendant les quatre ou cinq semaines suivant la mi-juillet, en des visites journalières à 30 F par personne (gratuites pour les enfants). Partant de l’observatoire, elles n’ont pas de peine à prélever dans la foule qui s’y presse un nombre  honorable de participants, ceci presque chaque jour de beau temps.. A quelques détails près, elles sont scientifiquement vides. Les guides, des étudiants rémunérés par l’ONF, sont dévoués et capables mais n’ont été informés de rien de ce que représente l’arboretum pour la géographie botanique, pour la systématique et la génétique forestières, moins encore pour les possibilités de nouvelles recherches ou pour leurs applications. Un fascicule de présentation de l’arboretum, édité par l’ONF, est de même densité d’information générale et sylvicole. Son auteur, recruté par l’ONF sur un « emploi jeune », termine ses cinq années en préparant une thèse sur la phytosociologie des près de fauche. C’est du moins ce qui m’a été affirmé par le technicien qui l’encadre. C’est, peut-être, un canular.

                Un « comité de pilotage »  constitué en 99, ne s’est plus réuni, autant que je sache, depuis longtemps. Tout le monde est brouillé avec tout le monde. Les espoirs de réflexion commune entre l’ONF et le Parc ont abouti à un constat de désaccord. Les agents locaux de l’ONF, à qui leurs droits de gestionnaires allaient jusqu’à leur être contestés, ont profité de l’inexistence de toute représentation de Mtp II pour récupérer ce qui pouvait l’être de ces droits pour se sentir chez eux, se sachant approuvés au niveau de la circonscription. Les travaux engagés, clôtures, équipements divers, le sont sans aucun contact avec quelque instance que ce soit pouvant veiller à la vocation du lieu – même dans le sens plutôt modeste que j’avais proposé.

                Plus grave, peut-être, est l’absence de cohérence entre ce qui se fait et se dit à l’Hort de Dieu et dans les autres arboretums. Le principal mérite de l’ensemble est de constituer un réseau. Il y faudrait des rapports de confiance qui n’existent pas – ou plus. Ceci est vrai en ce qui concerne les visites, élément essentiel du volet pédagogique mais qui se rapporte aussi bien aux travaux de recherches susceptibles d’être entrepris à l’Aigoual, concernant la qualité des bois, en particulier.

  

 

Il faut assurer la succession de Flahault à l’Hort de Dieu. Au moins dans l’immédiat, ce successeur ne peut être que le titulaire d’une chaire de Mtp II : la succession doit d’abord respecter un symbole qui -- symbole ou pas -- joua son rôle d’animation et d’encouragement. S’il a besoin d’aide, il en trouvera autour de lui, comme il pourra en trouver de la part des acteurs locaux si leurs contraintes sont respectées.

                Fabre admirait certainement, chez Flahault, le floriste, dont il suivit des excursions, sans doute aussi, j’y ai déjà fait allusion, le climatologiste. Je crois que ce n’était pas l’essentiel.

                Je crois que Fabre comptait sur Flahault pour planter les arbres de ses mains. Il devait penser qu’installer une collection d’essences forestières, « exotiques » ou non, dans les conditions qu’il lui offrait, demandait plus que de l’expérience et du dévouement : du savoir et de l’enthousiasme. Les arbres sont grands, maintenant ; il en reste peu à planter. Cependant, Fabre demanda encore à Flahault autre chose, qui n’exigea ni travail matériel, ni temps, ni crédits : répondre à son appel. Flahault répondit.

                Ce sera le rôle désormais unique du successeur : répondre.

                S’il en est besoin

 

                                                                                                             Camprieu, 13 11 01,

                                                                                                                                                            gv./

 

                Peu après la fin de la rédaction de ce qui précède, j’ai été informé de l’existence d’une convention du 21 Mars 2001 entre l’ONFet l’Université de Montpellier 2, se substituant, dois-je supposer, à la convention, signée le 22 Juillet  98 à L’Hort de Dieu. D’après cette information, un nouveau comité de pilotage existe, qui fait droit à mon souhait de savoir l’Université représentée, au minimum, par un membre de rang magistral et qui doit se réunir à une date très prochaine.

                Mon autre souhait était que l’activité dont l’arboretum est l’objet s’harmonise avec les publications scientifiques des chercheurs -- de l’INRA, en particulier – spécialisés en génétique forestière. J’en ai régulièrement fait état fait état dans mes relations avec M. le Directeur Régional de l’ONF à Montpellier, qui a bien voulu m’y encourager, comme avec le corps professoral de l’Université et ses associés du CNRS. Je  puis donc espérer que le nouveau comité pourra assurer les ruptures nécessaires et que, dans l’immédiat, la prochaine saison de visites, manifestation dont l’importance paraît être unanimement admise, pourra être organisée dans le sens que je me permets d’indiquer ici.

                                                 

 

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