Assainissement,
il y a du nouveau…
On vous annonçait, dans le précédent
numéro, un démarrage imminent des travaux de la station
d'épuration. Aujourd'hui, nous pouvons dire que nous n'avons
jamais été aussi près…
Le conseil municipal a en effet délibéré le 26
octobre dernier pour l'attribution des marchés de création
de la station d'épuration (entreprise SEVIGNE) et des réseaux
d'assainissement et d'alimentation en eau potable (groupement d'entreprises
GERMAIN / SERRA), le tout pour près de 2,5 M !
Ce projet, d'intérêt
général, devrait donc voir le jour d'ici quelques mois.
Dourbies sera ainsi enfin équipé d'un système de
traitement des effluents, une très bon-ne chose pour le village,
nous ne pouvons que nous en féliciter. Mais, réflexion
faite, que savons-nous réelle-ment de ce projet ambitieux, certainement
l'un des plus importants de ces dernières décennies ?
Nous vous posons la question… Y-a-t-il eu à votre avis sur
ce projet suffisamment de concertation et de communi-cation de la part
de la municipalité ?
Pour notre part, nous pensons que non. Monsieur Le Maire, ceci n'est
pas une critique mais, entre nous, une petite réunion publique
sur ce sujet n'aurait-elle pas suffit à dissiper toutes les interrogations
en suspend et à éviter au projet certaines errances que
nous poin-tons aujourd'hui ???
Nous sommes bien conscients que vous ne pouvez pas recueillir l'avis
de l'ensemble des administrés, nous vous demandons seulement
par moment de bien vou-loir les écouter…
Un projet murement réfléchi ?
Les travaux à venir vont concerner la création des ré-seaux
d'assainissement et d'alimentation en eau pota-ble ainsi que construction
de la STEP (Station d'Epura-tion). Concernant cette dernière,
on s'oriente soit vers un procédé de filtres plantés
de roseaux, soit de bio-disques. Ces deux systèmes d'épuration,
respectueux de l'environnement, sont un très bon choix. Ce qui
l'est moins, c'est le choix du terrain et celui de la capacité
de la station. En effet, si le choix se porte vers le sys-tème
de filtres plantés de roseaux, le terrain ne sera alors pas assez
grand pour recevoir les trois bassins nécessaires à l'épuration
de l'eau. La solution pourrait alors être dans ce cas d'installer
2 bassins sur la par-celle située rive droite du ruisseau et
le 3e sur l'autre parcelle située rive gauche, avec du coup l'obligation
d'installer un poste de refoulement et d'amener l'élec-tricité.
La conséquence ici n'est autre que financière avec un
surcoût au projet (de l'ordre de 30 à 50 000), surcoût
qui aurait pu être évité si l'on avait réfléchi
bien en amont à l'acquisition d'un terrain suffisamment grand…
La capacité de la station, qui a été dimensionnée
pour recevoir 500 EH (Equivalent-Habitant), soit les ef-fluents du village,
de la maison familiale et du ha-meau du Viala, semble largement surdimensionnée.
En effet, raccorder le Viala paraît peu opportun même si
ce hameau est tout proche du village. La plupart des habitations possèdent
déjà un assainissement autono-me, il aurait été
alors plus judicieux de proposer des solutions individuelles et d'éviter
ainsi des coûts impor-tants de transport d'effluents vers la station.
De plus, la capacité de celle-ci aurait alors été
réduite et le terrain peut-être suffisant dans ce cas…
Concernant les réseaux, rien de bien compliqué, des tuyaux
qui vont collecter et transporter les effluents vers la station. A ce
jour, nous nous posons toujours les mêmes questions : les remarques
faites lors de l'en-quête publique ont-elles été
intégrées ? Les tracés ont-ils été
modifiés afin de ne plus passer sur des pro-priétés
privés ? A ce jour, nous n'avons toujours pas de réponses…
Des coûts importants mais avec quels finan-cements ?
C'est une évidence, les habitants de Dourbies vont de-voir mettre
sacrément la main au portefeuille ! En ef-fet, côté
financement, on ne peut pas dire que ce pro-jet soit dans son ensemble
très bien subventionné. Quelques petites explications…
Si le choix de la municipalité de profiter de l'opportu-nité
de ce projet pour refaire les canalisations d'eau potable est un choix
très pertinent, celle-ci aurait du néanmoins anticiper
et se renseigner sur le finance-ment des réseaux d'AEP qui ne
peuvent bénéficier d'aide du Conseil Général
et de l'Agence de l'Eau que lorsque il existe un schéma directeur
d'eau pota-ble sur la commune, ce qui n'est pas encore le cas sur Dourbies.
Ce sera donc 450 000 de réseau d'eau potable que la commune devra
assumer seule, sans aucunes subventions !
La station également qui généralement est un poste
bien financé, de 70 à 80 %, ne le sera malheureuse-ment
pas sur Dourbies qui devrait ne bénéficier que d'environ
40% d'aides publiques. La faute à qui, à quoi ? La faute
avant tout au maître d'oeuvre et à la municipalité
mais aussi à un projet mal réfléchi, à une
station surdimensionnée et trop coûteuse. Vous l'aurez
compris, il aurait fallu que le coût de la station soit moitié
moins important pour que celle-ci soit subven-tionnée à
taux plein.
Au final, pour un projet de travaux
complet - c'est-à-dire avec réalisation de la tranche
conditionnelle (hameau du Viala et de la MF) - annoncé à
environ 2,5 M , la commune devrait bénéficier d'environ
850 000 de subvention de la part du Conseil Gé-néral et
de l'Agence de l'Eau, soit un taux de subven-tionnement de 35% !!!
Pour éviter un coût exorbitant de travaux et être
sub-ventionné au meilleur taux, il aurait fallu bâtir un
pro-jet moins ambitieux et plus réaliste en écartant le
rac-cordement du hameau du Viala et en partant sur une station plus
petite.
500 Equivalent-Habitants à
Dourbies, est-ce vrai-ment réaliste ?
Alors, comment va être financé la part restante du projet
?
Par une partie de la trésorerie de la commune, par un emprunt,
par une augmentation du prix de l'eau ? A priori par tous ça
à la fois et c'est bien là la meilleure des solutions,
encore faut-il l'expliquer…
Depuis la loi sur l'Eau et les Milieux Aquatiques (LEMA) du 30 décembre
2006, la municipalité de Dourbies avait la possibilité
de provisionner sur son budget de l'eau - chose qui n'était pas
possible avant - et ainsi d'augmenter progressivement le prix de l'eau
en vue d'autofinancer une partie des travaux liés à l'assainissement
et à l'eau potable.
Aujourd'hui, faute d'anticipation, elle devrait imposer aux contribuables
une augmentation sévère du prix de l'eau… Nous en
saurons plus dans les mois à venir.
Pour finir, juste une petite information complémentaire sur l'eau
potable.
Depuis la LEMA, toute fourniture d'eau potable (hors défense
incendie) quel qu'en soit le bénéficiaire, doit faire
l'objet d'une facturation. Le prix de l'eau doit couvrir tous les frais
de fonctionnement et d'amortisse-ment des investissements. Il comprend
obligatoirement une part variable qui est fonction du volume réelle-ment
consommé par l'usager et éventuellement une part fixe,
c'est-à-dire l'abonnement, qui ne peut pas représenter
plus de 50% du coût de la facture actuel-lement.
Qu'en est-il réellement sur Dourbies ? De mémoire cer-taines
familles ne payent pas l'eau…
Pourquoi la loi n'est-elle ici pas appliquée ? Que va-t-il en
être une fois la station d'épuration achevée ? Comment
ces mêmes personnes vont-elle payer leur part liée à
l'assainissement ?
Aujourd'hui, nous réclamons de la part de la municipa-lité
des explications claires sur ces sujets importants.